Au pays d'Eisenach, à cette époque, sur les coteaux où trône la Wartburg orgueilleuse et dévote, on n'avait pas encore imaginé de peinturlurer les troncs d'arbres pour indiquer au touriste badaud l'endroit précis où il doit braquer ses jumelles et lever la soupape de son admiration. Il n'y avait aux alentours ni banes, ni reposoirs, ni tessons de bouteilles hérissés au bord des abrupts en points d’exclamations, ni bouches en cœur d’hôteliers roucoulant au seuil des donjons, des chalets, des villas, des isbas ; rien que d’honnêtes toits allemands, qui s'exhaussaient pour mieux respirer l'air embaumé des vallons, où les sapins immaculés dressaient leurs troncs à l'abri des faveurs du Comité d'Embellissement.
C’est presque un lieu commun que d'affirmer l’incompatibilité de l’art et de la science. On les considère comme opposés de nature, saisissables par des facultés fort diverses de l'esprit. On se plaît à considérer l’une comme faite de précision mathématique, enfermée dans un cycle rigide, tandis que l’autre ne connaît ni lois ni règles et ne dépend que du caprice et du hasard.