Tiphaine Mora est une auteure comme il n'en existe plus beaucoup. Née assurément au mauvais siècle, elle aurait certainement trouvé la gloire quelques décennies plus tôt. Malgré ses 21 ans, au moment de l'écriture de cet ouvrage, elle nous a offert un roman magnifiquement bien écrit, au vocabulaire riche et aux mots acérés. Tout y est précis, pointilleux, si bien qu'on en oublie l'auteur. Ne reste plus qu'Albine de Plassiras, cette jeune femme de la fin du 19e, qui, à travers son journal intime, nous partage sa longue décadence.
Le ton est immédiatement donné : atteinte de phtysie, la jeune femme sait qu'elle ne vivra pas. Mais ses mots, touchants de naïveté, vibrent d'un espoir plus viscéral : celui de goûter la vie à pleines dents.
Malgré un sujet lourd, la lecture est aérée, et le ton parfois léger.
Tiphaine Mora nous livre des personnages touchants et sincères, auxquels on s'attache, et toujours si parfaitement dans leur rôle qu'il est difficile de croire qu'ils n'aient jamais existé.
Albine de Plassiras est le fruit d'une imagination débordante, à une période historique où le réel et l'imaginaire se confondent, au point d'en troubler les frontières.
Une très belle réussite.