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EAN : 978B0BD5GPRYT
24 pages
Editions Lamiroy (05/09/2022)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Maman prend enfin son portable, elle m’appelle. Elle ne choisit pas l’option vidéo. Ce sera un appel normal. Un rendez-vous entre deux voix où l’on peut essayer de dissimuler ses émotions. Même si tout le monde sait que les émotions ne restent pas que sur le visage. Elles descendent sur les cordes vocales et trahissent l’appareil phonatoire par des vibrations, des silences ou des aigus non contrôlés. Je le ressens immédiatement dans mes tripes.
Mon heure est ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet auteur manie les mots avec poésie. Sa plume nous emmène virevolter au gré des vents et de ses pensées. Ce texte très court nous parle de l'immigration et des liens unissant une fille avec sa mère. Cette nouvelle nous emmène immédiatement dans son environnement entre Espagne et Belgique. Chaque mot y est riche d'intention, de souvenirs, de volonté, de doutes et d'espoirs. On découvre un concentré de vie mais de mort aussi. La plume y est toujours légère, même lorsqu'elle est grave, dans cet hommage aux "déracinés".
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Lorsque j'ai vu passer l'information qu'un nouveau titre de Esteban Moreno Corral allait voir le jour, je n'ai même pas hésité une seconde, pas même une fraction de seconde. Je me suis rendue sur le site de l'éditeur, et, hop, dans mon panier quelques secondes après !

Je savais que ce serait un texte court cette fois, et non un roman, mais pas grave, il fallait que je me le procure ! Lorsque je l'ai reçu, alors qu'il était annoncé comme disponible le 16 septembre, j'ai été plus qu'étonnée de le trouver dans ma boîte aux lettres, mais on ne peut plus ravie de l'avoir entre les mains. J'avais déjà une lecture en cours, je l'ai terminée et j'ai lu cette nouvelle.

Honnêtement, et ce n'est pas parce que l'auteur habite dans le même village que moi, car c'est bien une chose que je ne prend pas en compte lorsque je dois parler d'un livre, mais, cette nouvelle est à lire d'urgence.

En si peu de pages l'auteur a su aborder de manière tellement juste plusieurs thèmes. Il y parle de personnes déracinées de leur pays natal, mais sans qu'ils en soient fautifs, non, s'ils sont arrivés dans un autre pays, c'est parce que leurs parents en ont décidés ainsi. Ce qui signifie perdre chacun de ses repères, perdre ses amis, perdre ses racines.

Une mauvaise herbe, une personne qui se retrouve dans un endroit sans l'avoir décidé, une mauvaise herbe, cela s'arrache, tout comme c'est le cas ici avec la mère qui a dû suivre ses parents. Mais, qu'en est-il lorsque cette mauvaise herbe veut retrouver sa terre d'origine ? Même en y mettant la meilleure volonté du monde, ne sera-t-elle pas à nouveau une mauvaise herbe ? Une mauvaise herbe parce qu'elle est partie depuis longtemps, une mauvaise herbe parce que finalement, elle est devenue une étrangère alors qu'elle vient de cet endroit dans lequel elle veut retourner.

Pour les autres thèmes, je vous laisse le plaisir de la découverte 😋
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tu sais, pour moi, ça a été difficile ! Mes parents, tes grands-parents, ont décidé un jour de partir. Ils ne m’ont pas consultée ! Ils m’ont déracinée. Je leur en veux encore maintenant. Toi au moins, tu es née ici. J’ai dû apprendre le français à douze ans. Je me souviens des camarades de classe qui rigolaient dès que j’essayais de prononcer de nouveaux mots aux phonèmes inconnus. Je me souviens aussi de toutes ces phrases qui commençaient par « la petite Espagnole ». Je me souviens des affiches – pas de chien, ni d’étranger – sur les fenêtres des appartements que nous voulions louer. Je me souviens de tout cela !
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Il y a des liens invisibles. Que l’on ne veut pas rompre ! Ma mère, c’est ma base. Je ne veux pas l’idolâtrer et dire que notre relation est parfaite. Bien sûr que non et heureusement. Nous ne sommes que des êtres humains avec toutes nos complexités ! Mais Maman est tout pour moi ! Elle est mon pays, et si elle part, je deviens quoi moi ?
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Il y a des phrases qui changent tout !

Le contraire des "comment vas-tu" ? que l'on entend vingt fois par jour et qui n'attendent jamais de réponse.
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