Emmaüs est né pour répondre à une nécessité, à une urgence. Ce n'est ni une oeuvre, ni un mouvement confessionnel, ni un mouvement politique. C'est une école de conscience et d'action civique.
Il serait bon qu'Emmaüs reste comme une allumette qui, minuscule, peut embraser la forêt. Cela seul importe: que l'étincelle existe.
J'ai consenti à des situations devant lesquelles soit on fiche le camp (on ferme les yeux, on n'a rien vu), soit on a l'imprudence d'y mettre le petit doigt, et alors on n'en sort plus!
Quand Jésus parle du jugement dernier, il dit: "J'avais faim, j'avais froid, j'étais nu, j'étais emprisonné." Il ne dit pas un mot sur les sacrements, pas un mot sur les vertus, mais il dit: tuas partagé ou tu n'as pas partagé? C'est sur cela que tu es jugé. ça ne veut pas dire que les sacrements, les vertus sont inutiles; mais ce ne sont que des moyens pour apprendre à aimer, le but étant: tu aimeras. Voilà qu'on a donné aux moyens autant d'importance qu'au but, et même, on s'est davantage soucié de voir respectés les moyens!
Le plus merveilleux fondement de l'espérance, c'est que d'autres ont besoin de moi et que je ne peux me passer ni de leur aide ni de leur besoin
Je prétends souvent que les idées claires me viennent en parlant, en agissant.
Chez moi, ce ne sont pas les idées qui suscitent l'action.
Les actions s'accumulent : une, puis deux, puis cinq,
et il arrive un moment où ça devient une idée, une pensée claire.
L'injustice, ce n'est pas l'inégalité, c'est le non partage.
La foi ne peut pas être la conclusion d'un raisonnement logique. Même si, avant qu'elle advienne, on a raisonné, réfléchi, argumenté, elle est acte d'Amour, un acte qui n'est pas déraisonnable, mais qui n'est pas du domaine de la raison.