J'ai découvert ce livre un peu par hasard, ou plutôt en prévision d'une rencontre avec
Jacques MAILHOS, le traducteur du livre.
J'avais lu, et même récemment relu, le gang de la clé à mollette, dans sa version illustrée par Crumb. Pour moi, il s'agit d'un livre culte... et ce ne pouvait être qu'un one shot, d'où une curiosité certaine d'en découvrir la "suite".
Evidemment, retrouver Bonnie Abbzug, Doc Sarvis, Seldom Smith et George Hayduke est un plaisir. Dans ce volume, ils interagissent pourtant nettement moins, puisque seul George est resté un activiste, tandis que les trois autres ont repris une existence "rangée", Bonnie étant même devenue mère, ce qu'annonçait le dernier chapitre du premier volume.
Bien sûr, l'improbable équipe va se reconstituer pour une nouvelle action de sabotage...
Le Dr Love, toujours aussi pitoyable à la tête de sa section Recherches § Secours, se voit encore ridiculisé, incarnant la bêtise assurée des possédants et croyants aveugles en un progrès qui signe la mort d'espaces et d'espèces sauvages. Sa relation avec le minerai nucléaire est particulièrement drôle.
Les nouveaux venus, ce sont des militants écologistes non-violents rassemblés autour d'une belle plante norvégienne (les parents, ou grands-parents?, de nos actuels Extinction Rebellion???), qu'
Edward ABBEY ne manque pas non plus de ridiculiser, tant ils sont caricaturaux.
On sourit et on rit donc beaucoup en lisant ces aventures, même si le ton m'est apparu plus désespéré : est-ce l'effet de l'âge ou l'auteur a-t-il constaté de tels dégâts qu'il ne croit plus à une issue positive des luttes menées ?
J'ai également été attentive à la traduction, et je dois dire que je tire mon chapeau à
Jacques MAILHOS : jeux de mots improbables, blagues, accents, particularités du langage oral...
Un dernier clin d'oeil au vieux bonhomme tortue, qui ouvre et ferme le volume, affirmant la résistance du vivant!