La mobilité croissante des capitaux induite par le développement des marchés financiers globaux transforme l'équilibre des pouvoirs entre Etat et marché et génère des pressions sur l'Etat pour développer des politiques favorables au marché, en limitant les déficits publics et la dépense sociale, la baisse de l'impôt, la privatisation et la dérégulation du marché du travail.
De plus en plus, les places financières semblent être devenues le coeur des dispositifs de pouvoir et tout se passe comme si les éolution de l'économie mondiale délimitaient la marge de décision offerte aux gouvernants.
D'un point de vue anthropologique, on pourrait définir la globalisation comme une accélération des flux de capitaux, d'êtres humains, de marchandises et d'images et d'idées. Cette intensification des interactions et des interconnexions produits des relations qui transcendent les frontières géographiques et politiques traditionnelles.
La globalisation est inséparable de la logique créée et entretenue par l'objectif de la performance financière.
Les thèses néolibérales vont avoir d'autant plus d'impact que l'environnement géopolitique connaît [dans les années 90] un bouleversement sans précédent avec l'effondrement des régions socialistes [...] face au capitalisme triomphant, il n'y a plus d'alternative.
Avec l'effondrement de l'URSS, les pays non alignés ne disposaient plus de partenaires commerciaux alternatifs. De même, les alliés des Etats-Unis ne pouvaient désormais négocier leur anticommunisme actif contre l'aide américaine.
Il n'est pas douteux que si l'extension des relations commerciales et l'internationalisation progressive des économies se sont opérées dans la longue durée, la globalisation néolibérale est un phénomène relativement récent qui a trouvé sa pleine expression dans les années 90.
Dans la production d'une marchandise, la conception du produit d'une part, la communication qui est faite d'autre part pour assurer une vente de masse deviennent plus importants que la fabrication proprement dite.
L'extraordinaire mobilité des capitaux financiers serait en quelque sorte le premier moteur de la globalisation.
L'emploi du concept de globalisation apparaît adéquat pour rendre compte du niveau d'intégration et d'interconnexion qui est désormais atteint et qui se traduit par la perception empirique chez les individus, par-delà leurs attaches territoriales et leurs identités culturelles, d'une appartenance à un monde global.