Couplet d’un pendu
Délivrez-nous des mâchoires du Livre,
Crypte figeant nos veines dans sa peau
D’homme mort-né, sommes cadavres beaux
Qu’il cisaille, éclats de vers souvent ivres :
Sous l’ombilic titubent les morceaux.
Votre vision par nos squelettes vibre,
Sinon l’hiver, le marbre et la clepsydre
Pourraient sûr, dès la chute, Amour dissoudre,
Tout poème au cœur relié va libre,
‒ « Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! »
Tempes
Démons vidant mes caves et combles,
En mon cœur noyé battent vos ombres…
Enfant déjà, ils me nommaient traître
Du roi Néant d’où j’ai voulu naître.
M’ont ému, somnambule jadis,
Leurs suaves voix de précipice.
Qui cherchais-je en l’orage sinon
La soudaine ardeur, l’absolution ?
Or l’éclair ne m’ayant pas élu,
Je puise à leur bouche mon salut.
Démons vidant mes caves et combles,
En mon cœur noyé battent vos ombres…