Après des années de dévorage de thrillers et de polars, il faut bien avouer que c'est plus trop la tendance majoritaire de ma pile à lire.
Pourquoi ? Sans doute, parce que ça tourne en rond.
Il est rare de trouver un polar qui sorte de l'ordinaire. C'est comme une sorte de routine. On retrouve toujours plus ou moins comme personnage principal un flic abîmé par la vie qui enquête sur des événements tragiques, souvent des meurtres, parfois des enlèvements. Il y a aussi souvent le chef casse-couilles qui veut des résultats plus vite que Manu qui traverse la rue pour trouver du boulot et le collègue aigri et jaloux qui adore mettre des bâtons dans les roues. Sans parler de l'amoureux/amoureuse qui aime inconditionnellement mais qui comprend rien à la vie des flics.
Sans surprise, ce livre "
Origine" est complètement dans le même registre.
Déjà, l'histoire se passe à Syracuse. J'ai commencé ce livre en me laissant envahir par une douce sensation de chaleur, une odeur de méditerranée, de Sicile. Un petit avant goût de vacances. Mais voilà ... dès les premières pages, il est question de neige, de froid glacial et tempêtes. Fortement contrarié par cette incohérence, je m'en vais (comme diraient les fans de Vianney) consulter gougeule pour finalement apprendre avec désespoir que Syracuse est aussi une ville des États-Unis située dans l'état de New-York, proche du lac Ontario, mais aussi de Rome et de Carthage. En gros, un endroit où ça pèle sa mémé.
J'ai donc enfilé un pull, me suis enveloppé dans un plaid Ikea moche et arrêté la play-list d'Henri Salvador qui me gonflait de toute manière à toujours vouloir revoir Syracuse, avant de me replonger dans les aventures de Lena.
Revenons donc à nos moutons. le rôle du flic perturbé revient à Lena, une technicienne en empreintes digitales, disposant accessoirement de certains sens particulièrement développés par rapport à la moyenne des humains. Elle tient cette sensibilité de sa toute petite enfance puisque, d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle a été victime d'un crash d'avion dans la jungle, lors duquel elle a vraisemblablement été la seule rescapée. Elle a été prise en charge par une maman gorille avant d'être recasée dans un orphelinat et finir par être adoptée par une famille plus ou moins aimante.
Bon, ça, c'est pour le côté tourmenté.
Du coté des événements tragiques, il y a une soudaine recrudescence des morts subites du nourrisson dans son secteur de Syracuse. La mère d'un des bébés morts va venir faire le forcing pour que Lena enquête sur le sujet. Pourquoi elle ? Parce que, grâce à ses sens hors normes, elle avait réussi il y a quelques temps à faciliter la résolution d'une enquête et cela avait été médiatisé au point d'en faire une petite starlette locale.
Toutefois, elle voudrait bien aider mais elle ne peut pas. Elle n'est pas inspectrice et elle doit se contenter de faire ses petits relevés et analyses d'empreintes digitales. D'autant plus que son statut de starlette n'est pas forcément bien vu de ses collègues de la cellules "empreintes".
Mais bon, elle va quand même essayer d'enquêter en douce. Et ce qu'elle va trouver va la faire se plonger en immersion totale avec son passé perturbé.
Et évidemment, Lena a une vie sentimentale compliquée mais elle semble petit à petit retrouver de la vigueur avec un flic du coin, dans le lit de qui elle couche, mais en lui demandant gentiment de dormir soit par terre, soit dans une autre chambre. Il faut une histoire d'amour, mesdames et messieurs, la voici ! La béquille devait être solide ... Pauvre Keller.
Sans surprise, Lena trouvera le coupable, ainsi que les réponses à ses questions existentielles.
Je n'irai pas jusqu'à dire que je me suis ennuyé en lisant ce roman mais j'avais quand même une petit peu hâte que ça finisse.
La lassitude sans doute.
Allez, je vais mater un Derrick à la télé pour redynamiser ma vie.