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Citations sur Appelle-moi par ton nom (137)

« Écoute, me devança-t-il. Tu as eu une belle amitié. Peut-être plus qu’une belle amitié. Et je t’envie. À ma place, la plupart des parents espéreraient que tout cela passe vite, ou que leur fils retombe rapidement sur ses pieds. Mais je ne suis pas un tel parent. S’il y a du chagrin, chéris-le, et s’il y a une flamme, ne l’éteins pas, ne sois pas brutal avec elle… Le manque peut être une chose terrible quand il nous tient éveillé la nuit, et voir les autres nous oublier plus vite qu’on ne voudrait être oublié n’est pas mieux… Nous arrachons tant de nous-mêmes pour guérir plus vite qu’il ne le faut, qu’à trente ans nous sommes démunis et avons moins à offrir chaque fois que nous commençons avec quelqu’un de nouveau. Mais ne rien ressentir pour ne rien ressentir – quel gâchis ! »
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Motus, ne rien dire, et si vous ne pouvez pas dire "oui", ne dites pas "non", dites "plus tard". Est-ce pourquoi les gens disent "peut-être" quand ils veulent dire "oui", en espérant que vous penserez que c'est "non" alors qu'en réalité ils veulent dire : "S'il te plaît, demande-moi encore, et encore ?"
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"Vous deux avez eu une belle amitié."
[...]
"Tu es trop fin pour ne pas comprendre combien ce que vous avez eu tous les deux était rare, spécial.
- Oliver était Oliver, dis-je comme si cela résumait tout.
- Parce que c'était lui, parce que c'était moi", ajouta-t-il, citant ce qu'écrivit Montaigne pour expliquer son amitié avec Étienne de La Boétie.
Je pensais plutôt aux mots d'Émily Brontë : parce qu'"il est plus moi-même que je ne le suis."
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Ne dit-on pas que lorsqu'une personne est vraiment éprise d'une autre, celle-ci doit inévitablement être éprise aussi ? Amor ch'a mull'amato amar perdona. Amour qui ne dispense nul être aimé d'aimer, les mots de Francesca dans l'Inferno. Attends et espère. J'espérais, mais peut-être était-ce ce que j'avais toujours voulu : attendre et espérer à jamais.
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Un matin, cependant, je vis à mon réveil toute la région assombrie par des nuages bas et noirs courant dans le ciel. Je savais ce que cela signifiait. C'était le présage de l'automne. Quelques heures plus tard les nuages disparurent complètement, et le ciel, comme pour se faire pardonner sa facétie, parut effacer tout présage automnal pour nous offrir une des plus belles journées de la saison. Mais j'avais compris l'avertissement et, tel un juré qui prend connaissance d'un témoignage avant qu'il ne soit jugé irrecevable puis effacé des minutes du procès, j'eus soudain vraiment conscience que notre temps était compté, que le temps est toujours compté, et que l'agence de prêt exige son dû quand nous sommes le moins préparés à payer et avons besoin de plus de temps encore.
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(...) Mafalda lui demandait de monter à l'échelle avec un panier et de cueillir les fruits qui "rougissaient presque de honte", disait-elle. Il plaisantait en italien, en cueillait un et demandait : "Celui-ci rougit-il de honte ?" Non, répondait-elle, celui-ci est encore trop jeune, la jeunesse ne connaît pas la honte, la honte vient avec l'âge.
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Je m'étais habitué à l'idée de le perdre non seulement pour atténuer la souffrance en la prenant d'avance à petites doses, mais, comme le font tous les gens superstitieux, pour voir si ma résignation à accepter le pire ne pouvait pas inciter le sort à adoucir son coup. Comme les soldats entraînés à combattre la nuit, je vivais dans l'obscurité pour ne pas être aveugle quand la nuit viendrait. S'accoutumer au chagrin pour réduire le chagrin. Homéopathiquement.
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Je m'arrêtai une seconde. Si tu te souviens de tout, voulus-je dire, et si tu es vraiment comme moi, alors avant de partir demain, ou quand tu seras prêt à fermer la portière du taxi après avoir dit adieu à tout le monde, et qu'il ne restera plus rien à dire en cette vie, une dernière fois, tourne-toi vers moi et, même en plaisantant, ou comme sous l'effet d'une pensée après coup, ce qui aurait tant compté pour moi quand nous étions ensemble, regarde-moi dans les yeux comme tu le faisais alors, soutiens mon regard, et appelle-moi par ton nom.
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Voulais-je être comme lui ? Voulais-je être lui ? Ou voulais-je seulement l'avoir ? Ou être et avoir sont-ils des verbes totalement inadéquats dans l'écheveau du désir, où avoir le corps de quelqu'un à toucher et être ce quelqu'un qu'on désire toucher sont une seule et même chose, ne sont que les rives opposées d'un fleuve qui passe sans cesse de soi à lui et de lui à soi, en ce va-et-vient perpétuel où les chambres du cœur, comme les pièges du désir, et les leurres du temps, et le tiroir à double fond que nous appelons identité, obéissent à une fausse logique selon laquelle la plus courte distance entre la vie réelle et la vie non vécue, entre qui l'on est et ce qu'on désire, est un escalier trompe-l'œil conçu avec l'espiègle cruauté d'un Escher ? Quand nous avait-on séparés, toi et moi, Oliver ? Et pourquoi le savais-je, et pourquoi ne le savais-tu pas ?
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La façon dont tu vis ta vie est ton affaire. Mais souviens-toi, notre cœur et notre corps ne nous sont donnés qu’une fois. La plupart d’entre nous ne peuvent s’empêcher de vivre comme s’ils avaient au moins deux vies à vivre, l’une étant le brouillon, l’autre, la version définitive, sans compter toutes ces autres versions entre les deux. Mais il n’y en a qu’une, et bientôt notre cœur est usé et, pour ce qui est du corps, le moment vient où personne ne le regarde, ni n’a la moindre envie de s’en approcher. Maintenant il y a le chagrin. Je ne t’envie pas la souffrance. Mais je t’envie le chagrin. »
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