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Critique de bdelhausse


Je fais partie de celles et ceux qui considèrent que lire un roman de Jussi Adler-Olsen est synonyme de passer un bon moment. On se calfeutre, on débranche le téléphone, on se roule dans un gros plaid, on fout ses gosses à l'huche (c-à-d dehors) et que vogue la galère. Peu importe le propos, d'ailleurs, je passe un bon moment. Que j'adhère ou pas, que je trouve cela tiré par les cheveux ou pas. Peu importe. Comme quelques autres auteurs de thrillers ou polars, Adler-Olsen arrive à m'attirer et me captiver.

Donc je ne suis pas objectif... Cela dit, cela ne m'empêche pas d'avoir un regard critique sur ce que l'auteur nous sert. Il y a juste que j'aime le style de l'auteur. Et dans un polar/thriller, c'est (à mon avis) l'essentiel.

Ici, cela démarre fort. En exergue, nous avons un poème d'un auteur/réfugié irakien sur le périple qui attend les personnes qui quittent leur patrie dans l'espoir d'un monde meilleur.

Un monde meilleur, c'est un peu le fil rouge déroulé par Adler-Olsen dans ce roman. Ce monde meileur qui surgit "en creux" au milieu des horreurs qui parsèment le monde. Il nous dévoile (enfin!) le passé d'Assad et ce n'est pas banal. Depuis le temps qu'on attendait cela, on n'est pas déçu (en tout cas, moi, je ne l'ai pas été). le récit se révèle (à mon avis, toujours) à la hauteur des attentes des lecteurs, face à un personnage qui a largement pris une place prépondérante dans le Département V et dans l'esprit (le coeur) du lecteur.

Le passé d'Assad est étalé au grand jour. Ses origines irakiennes. Sa femme et sa fille sur les plages chypriotes au terme d'une traversée vers l'Europe en compagnie d'un homme qu'Assad pensait mort. Un ennemi mortel comme on n'en rêverait même pas dans son pire cauchemar. Adler-Olsen tisse patiemment sa toile. Hyper documentée, hyper construite, structurée, ne laissant pas grand-chose au hasard. On devine toutes les recherches nécessaires. Et l'affect que l'auteur va mettre dans le récit. On devine que ces destins brisés le touchent. Mais il garde la cap.

Cette intrigue, où viennent se mêler de la géo-politique et de l'espionnage, se double d'un ado meurtrier qui veut frapper le monde en tranchant des têtes... Un peu à la manière de ce Chinois dans le Lotus bleu... façon "tu veux connaître la vérité"...

Je ne peux pas vraiment en dévoiler davantage. le résultat sur 600 pages, ce sont des intrigues multiples qui s'entrecroisent, un jeu du chat et de la souris, où Assad et Ghaalib (son ennemi) vont croiser le fer en sachant que chaque faux pas peut signifier la mort... mais tuer son adversaire n'est pas suffisant... il faut qu'il souffre... Il y a aussi (et ce n'est pas fréquent) chez Adler-Olsen énormément d'émotions.

Chacun est libre de se positionner par rapport à l'intérêt ou à la crédibilité d'un tel récit... cela se fait jour dans pas mal de critiques... Cela peut s'appliquer à pas mal d'autres thrillers, y compris ceux d'Adler-Olsen. Imaginer par exemple qu'une vengeance passe par l'enfermement d'une personne dans un caisson pressurisé, ou que des fils de bonnes familles se livrent impunément à des chasses humaines... ce n'est ni plus ni moins crédible que le récit qu'Adler-Olsen nous sert ici. La question est de savoir si on passe un bon moment ou pas. Hé... c'est de la fiction... encore qu'ici le décor est terriblement, horriblement, réel.

J'adhère à l'humanisme d'Adler-Olsen, à son humanité. Ce n'est pas évident d'écrire une fiction sur Abou Graïb ou sur le terrorisme irako-syrien... J'adhère à Assad en larmes et à Carl qui fait passer l'amitié au-dessus des règlements. Les 600 pages ont défilé en 1 journée. Et j'en redemande.
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