Nous ne pouvons penser dans le langage que parce que celui-ci n’est pas notre voix. Une question n’est pas résolue, une question reste en souffrance dans le langage; est-il ou non notre voix, comme le braiment est la voix de l’âne, ou comme le chant qui tremble est la voix du grillon. C’est pourquoi nous sommes contraints de penser quand nous parlons, de tenir les mots en suspens. La pensée est la souffrance de la voix dans le langage.