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Citations sur La comtesse de Ricotta (35)

Une des plus belles pièces est un saladier en faïence de Savone à motifs de fleurs roses et bleues avec réparation d'époque faite par un acconciacossius, un raccommodeur de porcelaine.
Il y a aussi une fiammenghilla de la fin du XVIIIe qui vient d'Albissola Superiore, une céramique travaillée à l'éponge de mer avec décor peint à la main. Elles étaient très rares, ces fiammenghille, un genre de plat ovale où on servait le poisson grillé sur des braises de bois odorant, accompagné de ciste et de lentisque. Seule la bourgeoisie en possédait, et grâce aux liens avec la Ligurie et le Piémont datant du royaume de Sardaigne, on en trouve à Cagliari.
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Les élèves, d'après la comtesse, se moquent de sa façon de parler en prononçant les lettres bien comme il faut, et eux trouvent ça ridicule. Elle les a surpris qui l'imitaient, la bouche en cul de poule, en train de dire zob avec un o ouvert ou connasse avec le o fermé. Elle a bien essayé de s'exercer à prendre l'accent local, mais impossible. Du coup, ça bloque et plus elle approche de l'école, plus elle devient muette. Personne ne la croit, mais elle ne peut plus faire cours, et elle a honte d'avoir toujours le bon accent, honte de ne jamais se tromper. Tout ça à cause des cours de phonétique au lycée, et de cette idiote de prof snob qui voulait les débarrasser de l'accent sarde.
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Mais la vie n'est qu'un mélange de bien et de mal, tantôt c'est l'un qui gagne, tantôt c'est l'autre,et ainsi jusqu'à l'infini.
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En montant les marches, entre deux sanglots, la comtesse lui avait raconté qu'elle avait croisé dans la rue l'homme avec qui elle avait fait l'amour cette nuit-là. Il parlait dans son portable et l'avait saluée d'un simple signe de tête, concentré sur sa conversation, puis il avait continué sa route.
"Il ne te mérite pas. Ceux qui ne nous aiment pas ne nous méritent pas, disait Maddalena pour la consoler.
- Mais moi, personne ne m'aime.
- C'est parce que personne ne te mérite.
- Comment pourrai-je être à ce point supérieure aux autres que personne ne me mérite.
- Allons chez moi, je vais te préparer quelque chose de chaud.
- Tu ne sais dire que des banalités. Je ne veux rien boire de chaud, et je ne veux pas manger non plus. Je veux mourir. Vous ne savez dire que des banalités, tous.
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Elle se souvient maintenant, comment c'est, la jalousie, quand le coeur bat la chamade et que les jambes tremblent et qu'on voudrait que tout s'arrête pour cesser de souffrir.
Mais est-ce qu'on peut jamais tout savoir ou tout comprendre, elle n'a plus qu'une hâte, que Salvatore rentre du travail, pour qu'ils aillent au lit faire l'amour.
Parce que faire l'amour avec la personne qu'on aime, on a beau dire, c'est magnifique.
Et voler, et atterrir, et viser la piste sans s'écraser, ça aussi ça doit être magnifique.
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Les trois sœurs ne s'appellent pas réellement de Ricotta. C'est la benjamine qu'on appelle ainsi, parce qu'elle est maladroite, des "mains de ricotta", et parce que la réalité entière blesse son cœur fragile, un cœur de ricotta, lui aussi.
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Inutile de vous inquiéter. Je suis malheureux avec bonheur. Mais seul !
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Elle a hérité de la salle à manger, des chaises et des divans tapissés de velours, et des deux grands buffets marquetés à colonnes renfermant de précieux services en porcelaine dont le plus beau, à dessins d'argent, est un de ceux qui avaient calmé le roi. Sur une longue table, des chandeliers en argent massif, et au plafond, un lustre aux branches ornées de pamphile en cristal. Même sa salle de bains est digne d'une princesse, avec une baignoire en céramique sur pieds de cuivre, des objets de toilette en argent posés sur le lavabo, un plafond où des angelots peints lavent leur derrière nu dans de petits lacs.
Mais tout cela resté caché. Un musée fermé au public.
Car Noemi n'utilise que le petit cabinet avec douche et n'entre dans la grande salle de bains que pour y faire le ménage, s'acharnant sur les tâches noires des pieds en cuivre de la baignoire. La salle à manger est noyée sous les couvertures, vieux draps et morceaux de tissu, tandis que que son trousseau de nappes et napperons brodés moisit et jaunit, enfermé dans des coffres en bois gravé sur pattes de lion. Les volets restent fermés, pour que la lumière n'abîme pas ce qu'il est impossible de recouvrir.
L'obsession de Noemi est de conserver intact le souvenir de leur ancienne richesse, et d'épargner pour la reconquérir. Chez elle, elle ne porte que des vieux vêtements. Elle ne va pas chez le coiffeur et ses cheveux sont mal coupés. Elle est mince, parce qu'elle mange peu. C'est peut-être cette manie de tout conserver qui l'a rendue constipée, elle est toujours à la recherche de nouveaux laxatifs et à mis au point un cérémonial consistant à boire à jeun du petit-lait ou de l'eau chaude avec des ferments et du miel, tout en marchant en long en large pieds nus sur le carrelage.
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Micriou n'est plus un pauvre chat qui ne possède que ses rayures, il a plein de jouets, une corbeille et une caisse toujours propre...
Mais comme il est très intelligent, quand Maddalena lui dit : "Micriiiou ! Micriiiou ! Viens voir maman !", il ne comprend pas. Il doit sûrement se souvenir que sa maman était une chatte et pas une dame.
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Même mal fagotée, la comtesse a toujours des amoureux. Sauf qu’on a à peine le temps de faire leur connaissance qu’on la retrouve déjà en boule au fond de son lit, à pleurer. Salvatore et Maddalena, et maintenant aussi la gouvernante, viennent s’asseoir près d’elle, avec Carlino, jusqu’à ce que de la boule sous les couvertures sorte une main, qu’ils caressent, ou un pied, que l’enfant chatouille, et la comtesse se met à rire. C’est là qu’intervient Salvatore, avec des banalités du genre “une porte qui se ferme, c’est une autre qui s’ouvre” ou “pour toi, le meilleur est encore à venir”, mais dit par lui, en qui elle a une confiance aveugle, ça marche.
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