« Avec lui, Paul dit : mieux vaut la neige, sa beauté, la perfection aléatoire de sa chute, qui de sa chute, ajoute au blanc l’épaisseur - qui au silence ajoute du silence. »
Paul âgé de 12 ans, ne voit pas seulement la neige, il la sent; et la neige s'éprouve aussi,
existe aussi, en lui-même.
Mieux vaut la neige.
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Pourquoi au juste avait-il fallu que cela arrivât, ou pourquoi avait-il fallu que cela arrivât juste à ce moment-là, il n'aurait pu vraiment le dire, bien sûr ; ni peut-être n'aurait-il même pas pensé à le demander. La chose était avant tout un secret, quelque chose à dissimuler précieusement à Père et Mère ; et c'est à ce fait même qu'elle devait une énorme part de sa nature délicieuse.
Folie ? Est-ce folie de se demander s'il est juste de vouloir arracher Paul à son monde de neige ? Non, et Conrad Aiken lui-même semble y inviter tendrement, semble désirer de loin en loin que l'on puisse entendre l'histoire d'une histoire qui revient, comme dans ce texte, à la graine enfouie d'un conte, en ceci que c'est aussi d'une parcelle d'enfance préservée que s'entend encore l'attirance de Paul, et la nôtre, pour son monde de neige. Et c'est là le merveilleux, que ce texte n'enferme rien, pas même la folie.