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Citations sur Les Funambules (91)

Chez nous, il valait mieux avoir un père mort qu’un père absent. Un père mort, on pouvait lui inventer une légende, un accident du destin. Les familles les plus heureuses étaient celles dont le père n’était pas revenu de la guerre : un martyr rayonnait sur au moins trois générations.
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Nadia voulait mettre des paroles sur les maux des autres et de la beauté chez les plus démunis. Elle pensait : le livre, c’est aussi important que le pain, l’eau, l’électricité…
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Mais Nadia était une funambule, toujours sur le fil de la vie : aidait-elle ou était-elle aidée ?
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Chez nous, il valait mieux avoir un père mort qu’un père absent. Un père mort, on pouvait lui inventer une légende, un accident du destin. Les familles les plus heureuses étaient celles dont le père n’était pas revenu de la guerre : un martyr rayonnait sur au moins trois générations.
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Je pense que les mots peuvent, peut-être pas guérir ni réparer, mais contribuer à ce que les personnes vulnérables se sentent véritablement exister.
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Je rentre chez moi. Je relis mes notes. Un réflexe. On retient des paroles plus que d’autres, et je ne sais pas toujours pourquoi on en oublie certaines qui vous sautent à la figure après comme si elles vous attendaient au coin de la rue.
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c'est mon obsession, quand je rencontre quelqu'un je me demande quelle est sa fêlure : c'est ce qui le révèle. Et dans ce domaine il n'existe pas d'injustice, pas d'inégalité : chacun porte sa fêlure, les misérables et les milliardaires, les petites gens et les puissants, les employés et les patrons, les enfants et les parents.
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Il n’y a pas forcément de joie à plonger dans l’existence d’un être. Les gens cabossés veulent panser des blessures profondes avec des mots. Or, parfois, ils ne font qu’ajouter à la fêlure. Ecrire n’est jamais anodin.
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Je ne me suis pas interrogé, ou j’ai fait semblant. Ça m’arrangeait bien. Mais oui, il faut se dévoiler, à un moment se laisser aller à confier : « Voici ma fêlure. Voici qui je suis. » Leur attitude était compréhensible, ils ne désiraient pas une interview mais un échange, un partage. C’est plus juste. Aussi, quand je leur racontais que ma famille avait été aidée par le Secours populaire, que j’ai porté des vêtements que d’autres avaient portés, que la cantine de l’école était un palace, que l’on faisait une fête d’un sandwich kebab, alors le lien de confiance s’établissait. Ils me comprenaient. J’en restais là. Pas besoin d’en rajouter. Mais j’en suis conscient : on se perd à trop vouloir fuir.
La fêlure est sans doute là, dans ce qu’il faut bien appeler une revanche sur le sort qui m’attendait. Une rage de vivre quand même. Chez nous, chez ceux que l’on met dans le camp des perdants de naissance, on est capable de montrer de la fierté, de l’orgueil. Ce ne sont pas de beaux sentiments, comme dirait le Philosophe, parce qu’on vit sous l’emprise du regard des autres ; mais à notre manière c’est une sorte d’amour-propre qui nous pousse à agir, à nous surpasser, la conscience qu’on mérite la dignité, le respect. On sourit quand on est sous-estimé, c’est notre lot quotidien, et notre force aussi car ça nous permet de surprendre. C’est sûr, on ne démarre pas avec la confiance chevillée au corps.
La fêlure, c’est aussi, il faut bien l’avouer, un désir fou d’être aimé, ou, du moins, de recevoir un peu d’égards. On est prêt à en faire beaucoup pour mériter tout ça. Moi, c’est ma mère qui m’a donné la main et ce goût de la bagarre. Elle ne sait ni lire ni écrire ? Alors, j’en ferai mon métier. On a changé de pays ? Alors, j’adopterai celui qui m’a accueilli au plus profond de moi, avec sa langue, sa culture, jusqu’à ses contradictions même ; pour lui dire merci de m’avoir sauvé, d’avoir aidé ma mère et ces compagnons d’infortune (…).
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Quand vous avez partagé un café ou une conversation avec ces cabossés, ils ne vous quittent jamais vraiment, on traîne avec eux comme on traîne son passé. Il n’y a pas de promesses dans la relation, juste un moment passé ensemble à additionner des solitudes avec l’illusion que moins plus moins donne un peu plus.
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