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4,05

sur 71 notes


Jardins d'exil publié aux Éditions du lointain, est le premier roman de ce jeune auteur. C'est un récit très étonnant, car construit d'une manière éclatée, ce qui déstabilise le lecteur habitué à des structures plus conventionnelles et, sans doute, plus policées.

Ici les ruptures sont constantes, le monde vole en éclats, entre Ve siècle av JC et XXIe s, entre Montreuil, le Caire, Al-Bariya au Maroc, L'Espagne, Israël, L'Iran, la Crête ..., entre bars de nuit, laboratoires de recherches, appartements et hôpital, entre aventures et "bitures"... L'entrée dans le roman par un rêve d'ivrogne, un rêve sans queue ni tête a priori est d'ailleurs annonciatrice de ce monde désarticulé.

Et pourtant, on s'y fait et même, on s'y laisse prendre : Laura, jeune soeur du héros Alejandro survivra-t-elle à sa leucémie ? Aemilia, jeune alexandrine des débuts de l'époque byzantine, est-elle morte des suites d'une leucémie ou a-t-elle été assassinée ou n'a-t-elle pas réussi à surmonter la douleur du départ de son amante Théodora repartie pour Antioche ?

Les personnages aussi sont attachants : les doutes et complexes du grand frère Alejandro vis-à-vis de sa jeune soeur Laura, les questions qui taraudent les exilés comme Azadeh, Hakim, Youssef, le personnage de Sacha aussi est intéressant. le titre "Jardins d'exil" a beau être au pluriel, il ne rend compte que d'une petite partie du roman.

Le roman est aussi rempli de références culturelles diverses mais passionnantes : l'origine de la religion copte, l'histoire de la reine Théodora, les progrès scientifiques liés aux greffes ou liés aux possibilités de recherches par l'étude de l'ADN.

Je trouve toutefois que dans les premières pages le recours aux métaphores est excessif et maladroit : "les zones les plus reculées de mon cerveau prennent alors les commandes [...] un cadavre pompéien de spaghettis [...] Une ultime nuée de fumée sonne comme un chant du cygne gastronomique..." Heureusement, cela ne dure pas. Les scènes érotiques et dans une moindre mesure les scènes d'alcoolisation tombent presque toujours à plat, transformant le lecteur en voyeur puisque ces descriptions n'ont pas d'autres enjeux véritables. C'est dommage, car ce récit valait mieux.

J'ai repéré aussi quelques coquilles qui ne sont pas passées au crible de l'éditeur : p 88 "Il m'a toujours aimé" P197 "Mais tu m'as rassuré" p 213 "Elle organise, transfert" p 220 " Une dictature vielle" "p 287 " Azadeh était déçu" Surprenant, car je suppose que ce livre a été lu et relu avant d'être édité. Ce premier roman mérite le meilleur !

Lien : http://www.lirelire.net/2024..
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Dans un rêve prémonitoire inaugural, le narrateur entrevoit sa soeur dévorée par les flammes d'une décharge en feu. Cette scène est à l'image de ce premier roman: brillante et imparfaite, fascinante et maladroite. Elle introduit Alejandro, jeune chercheur en ADN ancien, ex-étudiant déçu par la médecine, qui vivote à Montreuil dans le contexte électrique des printemps arabes, noyant son stress lors de sorties alcoolisées entre potes. Deux événements bouleversent son quotidien: la leucémie de sa soeur et la découverte d'un manuscrit ancien datant du VIème siècle. le jeune homme se lance dans un sauvetage éperdu, jetant un pont entre l'intime et l'histoire, les désordres du corps et ceux de l'âme, le monde arabe et l'Europe. Procédant à un retour sur soi existentiel, il s'interroge sur le commencement et la fin: la famille, Dieu, les civilisations, la science...Vastes sujets développés de façon parfois anarchique, mais toujours intéressante.
Yanis Al-Taïr donne beaucoup de lui-même: on perçoit le scientifique en lui, l'analyste rigoureux, un esprit rationnel mais imaginatif qui fait souvent défaut aux romans exclusivement "littéraires".
Le foisonnement des idées laisse cependant passer des fautes d'orthographe et des tournures alambiquées qu'il aurait sans doute fallu traquer pour aboutir totalement le roman. Mais ce témoignage initiatique, à la fois cartésien et poétique, est un éclairage universel de l'angoisse actuelle. C'est un récit absolument de son temps, comme j'estime qu'il est essentiel que la littérature le soit.
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Je remercie Masse Critique Babelio et les Editions du Lointain pour l'envoi de ce roman.

Jardin d'exil débute par un rêve ou plutôt un cauchemar qui plonge le héros du roman Alejandro dans un tourbillon de scènes énigmatiques, parmi ces images déconcertantes, une vision persiste : sa jeune soeur en proie aux flammes sur un dépôt d'ordures. Est-ce un simple rêve ou une prémonition troublante ? L'énigme se dévoile au fil des pages, révélant la réalité poignante, sa jeune soeur est atteinte d'une grave maladie.

Au départ, Alejandro incarne une certain insouciance, évoluant dans un quotidien qui semble le rendre heureux.  Il a fait de brillantes études, il est entouré d'amis avec lesquels il peut échanger sur le monde, la politique, et les relations humaines. Son studio à Montreuil est à la fois son refuge et son observatoire, offrant une vue intéressante sur une société cosmopolite qui a élu domicile dans une sorte de carrefour des civilisations.

"Jardins d'Exil" se présente comme un condensé de la vie d'Alejandro. On partage ses problèmes familiaux avec sa soeur malade, ses relations amoureuses, ses amis sans oublier ses réflexions sur l'impact des bouleversements politiques sur son quotidien. Yanis Al-Tair explore ainsi une multitude de thématiques qui permettent des coups de projecteurs sur des réalités diverses, comme sa découverte de pays et de villes telles que Jérusalem, les pages d'histoire qui sont en train de se dérouler, comme le printemps arabe avec les répercussions sur les populations mais aussi  sur la culture et l'art avec l'exemple de son ami Samuel qui prend le risque de subtiliser une pièce de musée inestimable pour la protéger d'une éventuelle destruction. Paradoxalement, même si l'unique but de ce vol est de préserver une richesse culturelle menacée, cet acte est condamnable.

Les différents thèmes abordés dans ce roman auraient dû le rendre intéressant, mais le style est vraiment trop bavard à mon gout. C'est un peu comme si on avez cherché à  fusionner un scénario de film avec la prose d'un roman, ce qui donne une impression de mouvement permanent qui a rendu ma lecture laborieuse. Malgré cela, on comprend très bien la volonté de l'auteur de nous offrir une immersion profonde dans son milieu, ses expériences, ses réflexions et sa vision du monde contemporain. Peut-être qu'avec une écriture plus concise, j'aurais été réellement captivée par cette histoire. 
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Merci à l'opération Masse Critique pour l'envoi d'un premier roman, Jardins d'exil, de Yanis Al-Taïr.
L'histoire se déroule en région parisienne, autour de la maladie de la soeur du narrateur, mais est aussi ancrée dans le bassin méditerranéen entre le Maroc, l'Espagne, l'Egypte pendant les émeutes de la place Tahir , Jérusalem ….Le destin d'une jeune femme d'Alexandrie du VIe siècle nous parvient aussi, grâce à son journal intime miraculeusement retrouvé.
Plusieurs aspects du roman auraient pu être améliorés. C'est brouillon, avec au début un rêve vraiment confus mêlant des époques et des identités différentes. le contenu et le style du journal intime d'Aemilia sont vraiment peu crédibles, de même que le personnage de Théodora. D'ailleurs tous les personnages lisent « dans le texte » le manuscrit d'Aemilia, qui à l'époque aurait dû être écrit en grec. Les digressions sur la physique quantique, la politique, (entre autres) s'intègrent mal. Finalement l'histoire aurait pu donner matière à plusieurs romans, elle est assez décousue.
Autre point faible, l'expression et la correction de la langue (assez nombreuses fautes d'orthographe, d'expression, de ponctuation, images et métaphores surabondantes ). J'ai noté par exemple le « haut bois » pour le « hautbois », un personnage arrive « la tête plongée sur le carrelage blanc rutilant », on a « exhumée » pour « inhumée », « apathique » pour « antipathique », elle « transfert », etc. Une bonne relecture se serait imposée.
C'est dommage parce que le roman a construit des personnages variés : Youssef, Sacha, Laura, les parents, etc. La ville de Montreuil près de Paris est montrée de façon vivante, entre pauvreté, quartiers populaires et boboïsation. Les villes méditerranéennes prennent aussi vie sous la plume de l'auteur. La lutte contre la maladie de Laura nous touche, de même que les relations entre patient et soignants. Un scénario solide aurait permis de relier tout cela.
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Jardins d'exil (2024) est un premier roman, un roman bien ambitieux. Il faut louer d'emblée le travail accompli par l'auteur, quand on sait ce que coûte d'écrire un petit billet.

J'ai dû lire plus de cinquante pages avant de trouver un intérêt mais je me devais de le lire. Puis, l'intérêt a surgi et j'ai plongé dans cette histoire de vie.

Le personnage principal est un jeune homme franco-espagnol, Alejandro, élevé au Maroc avec sa soeur plus jeune de deux ans, Laura. Les parents sont restés au Maroc. Après des études de Médecine menées à Madrid, pour "faire plaisir" aux parents, il décide d'abandonner la carrière et de se dédier à l'Archéologie qu'il a découvert à Jérusalem par le biais de Sacha, un russe spécialiste en fouilles, baroudeur, érudit et très haut en couleur.

Une fois à Paris, Alejandro mène une vie plutôt bohème dans un Montreuil branché et multiracial. Il est fâché depuis trois ans avec sa soeur Laura alors qu'elle vit à Paris et mène une vie réglée et plutôt bourgeoise.

Il apprendra par son père que Laura est atteinte d'une forme de leucémie très sévère, qu'elle est plus ou moins condamnée et que les traitements sont agressifs et pas toujours efficaces. Ceci va rapprocher le frère et la soeur qui vont véritablement se redécouvrir.

Dans ce premier roman il y a surabondance de sujets. Certains sont humains et ont été moult fois exploités; d'autres sont variés : la vie bohème d'Alejandro avec une sexualité qu'il se fait plaisir d'étaler, beaucoup d'images cliché sur Paris et ses habitants, le printemps arabe, le musée du Caire, la Médecine française, la recherche, la physique quantique, et j'en passe. Et puis il y a cette histoire étonnante entre deux femmes Æmilia et Théodora, de l'époque byzantine, écrite sur papyrus et dont le manuscrit est gardé dans une boîte métallique, qui aurait échappé au pillage du Musée du Caire lors des émeutes, sauvée du pillage par le russe Sacha dans des péripéties dignes d'un film d'Indiana Jones !

Le roman me semble manquer de style et il y a trop de sujets hétéroclites. Des coquilles sont à corriger ( par exemple page 184, Laura boit dans un mug son thé aux épices des Indes alors que dans la même scène page 185, Laura boit ses yeux noirs plongés dans une tasse de café). Et il aborde des sujets difficiles comme l'irruption d'une leucémie grave , les difficultés de l'exercice professionnel, l'instabilité des temps actuels (même si l'on se situe avant la pandémie !), etc.

Lecture que j'ai moyennement appréciée.
Merci à Babelio et aux Éditions du Lointain pour cet envoi.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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J'ai découvert Jardins d'exil chez mon libraire. J'ai d'abord apprécié la maquette aux couleurs pastelles avec cette belle inscription en arabe. J'adore la calligraphie arabe.

En lisant, c'est d'abord le style que j'ai apprécié comme bon nombre de lecteurs l'ont remarqué. Il est admirable, fluide, précis, ample. de très belles métaphores, de jolis description des villes méditerranéennes, ponctuent ce magnifique roman.
Tous les personnages sont très bien dessinés avec profondeur et sensibilité.
Les hommes comme les femmes. L'auteur évite soigneusement les clichés, nous propose une vision nouvelle et intéressante de ce qui fait notre identité.
Les scènes d'amour sont belles, se fondent dans l'environnement comme s'il s'agissait d'une extension de nos sens.
Je ne commenterai pas davantage car j'ai moins de talent que d'autres lecteurs comme Fandol, ou Eve Yeshe, ou Strass Coralie qui ont su bien mieux que moi parler de l'oeuvre mais je tenais quand même à laisser mes impressions pour encourager d'autres potentiels lecteurs.
Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde et je remercie donc mon libraire de m'avoir conseillé cette belle découverte. J'ai appris plein de choses et j'attends le deuxième roman avec impatience.
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Je ferai court et essaierai d'apporter dans cette critique quelques nouveautés pouvant convaincre certains récalcitrants.
L'écriture tout d'abord. Ni lourde, ni simpliste, ni alambiquée. Juste, précise et fluide.
Les réflexions sont souvent intéressantes et profondes et même si on est pas d'accord avec tout, elles nous interrogent, elles jouent clairement leur rôle.
L'intrigue est complexe, peut nous déconcerter au début mais converge d'une manière plutôt inattendue, effaçant du même coup les vertiges initiaux. Ce qui pour moi est une qualité, je n'attends pas d'un auteur qu'il me berce ou me câline sans jamais me bousculer.
Les personnages sont admirablement construits, épais, modernes et touchants.
On parle d'un passé proche, quasi contemporain, le printemps arabe qui résonne avec un passé beaucoup plus lointain des premiers temps du christianisme, ce qui a provoqué chez moi une longue méditation sur la place et l'évolution de la religion dans nos sociétés.
C'est un texte ambitieux mais qui exerce malgré tout une profonde attirance sur tout lecteur qui aura pris la peine de s'y plonger, profonde attirance car il nous extrait de tous nos maux contemporains pour mieux les dénoncer et nous faire comprendre qu'il devient urgent de changer notre rapport au monde avant de penser à changer le monde lui-même (lien entre l'intime et la sphère publique).
Jardins d'exil aura sans nul doute une place de choix dans ma bibliothèque.
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L'un des aspects les plus problématiques de ce livre est la manière dont les personnages féminins sont écrits. Ils manquent de profondeur et de complexité, souvent réduits à des stéréotypes ou des rôles secondaires sans véritable développement. Cette représentation superficielle donne l'impression que l'auteur ne comprend pas ou ne s'intéresse pas aux expériences et aux perspectives des femmes, ce qui est regrettable dans un ouvrage contemporain.

L'écriture, en général, est particulièrement lourde et maladroite. Les descriptions sont souvent excessivement détaillées sans apporter de valeur ajoutée à l'intrigue ou à l'atmosphère. le style d'écriture manque de fluidité, ce qui nuit à l'immersion et au plaisir de lire.

Le livre est également truffé d'approximations (et coquilles) qui nuisent à sa crédibilité. Que ce soit des erreurs factuelles, des incohérences dans le récit, ou des informations vagues et mal recherchées. Il manque de rigueur dans l'écriture et la relecture du texte. Cela rend l'histoire moins convaincante.

Ces éléments combinés rendent la lecture difficile et peu agréable. Il est regrettable que ces aspects n'aient pas été mieux travaillés, car ils ternissent l'ensemble de l'oeuvre qui avait du potentiel.
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