(L)es maux d'imagination sont sans remède, en ce sens que les meilleurs événements sourient en vain à l'homme malheureux. Et il y a plus de volonté qu'on ne croit dans le bonheur.
Nous sommes empoisonnés de religion. Nous sommes habitués à voir des curés qui sont à guetter la faiblesse et la souffrance humaines, afin d'achever les mourants d'un coup de sermon qui fera réfléchir les autres. Je hais cette éloquence de croque-mort. Il faut prêcher sur la vie, non sur la mort ; répandre l'espoir, non la crainte ; et cultiver en commun la joie, vrai trésor humain. C'est le secret des grands sages, et ce sera la lumière de demain.
L'homme s'ennuie du plaisir reçu
et préfère de bien loin le plaisir conquis.
"Lorsque Bucéphale, cheval illustre, fut présenté au jeune Alexandre, aucun
écuyer ne pouvait se maintenir sur cet animal redoutable. Sur quoi un homme vulgaire aurait dit : « Voilà un cheval méchant. » Alexandre cependant cherchait l'épingle, et la trouva bientôt, remarquant que Bucéphale avait terriblement peur de sa propre ombre ; et comme la peur faisait sauter l'ombre aussi, cela n'avait point de fin. Mais il tourna le nez de Bucéphale vers le soleil, et, le maintenant dans cette direction, il put le rassurer et le fatiguer. Ainsi l'élève d'Aristote savait déjà que nous n'avons aucune puissance sur les passions tant que nous n'en connaissons pas les vraies causes."
Bonne année.
Tous ces cadeaux, en temps d'étrennes, arrivent à remuer plus de tristesse que de joies. Car personne n'est assez riche pour entrer dans l'année nouvelle sans faire beaucoup d'additions ; et plus d'un gémira en secret sur les nids de poussière qu'il aura reçu des uns et des autres, et qu'il aura donnés aux uns et aux autres, pour enrichir les marchands.
C'est presque tout que de savoir lire.
Quoi de plus difficile à surmonter que l'ennui, la tristesse ou le malheur de ceux que l'on aime ? Tout homme et toute femme devraient penser continuellement à ceci que le bonheur, j'entends celui que l'on conquiert pour soi, est l'offrande la plus belle et la plus généreuse.
On dit communément que tous les hommes poursuivent le bonheur . Je dirais plutôt qu 'ils le désirent , et encore en paroles , d 'après l 'opinion d 'autrui . Car le bonheur n 'est pas une chose que l 'on poursuit , mais quelque chose que l 'on a . Hors de cette possession il n 'est qu 'un mot . Mais il est ordinaire que l 'on attache beaucoup de prix aux objets et peu de prix à soi . Aussi l 'un voudrait se réjouir de la richesse , l 'autre de la musique ,
l 'autre des sciences .
On dit communément que tous les hommes poursuivent le bonheur. Je dirais plutôt qu' ils le désirent, et encore en paroles, d'après l'opinion d' autres. Car le bonheur n'est pas quelque chose que l'on poursuit, mais quelque chose que l' on a. Hors de cette possession il n'est qu'un mot. Mais il est ordinaire que l'on attache beaucoup de prix aux objets et trop peu de prix à soi. Aussi l' un voudrait se réjouir de la richesse, l'autre de la musique, l'autre des sciences .
C’est pourquoi la vie de société, les visites, les cérémonies et les fêtes sont toujours aimées ; c’est une occasion de mimer le bonheur ; et ce genre de comédie nous délivre certainement de la tragédie ; ce n’est pas peu.