Citations sur Les vies de papier (297)
De tout les plaisirs délicieux que mon corps a commencé à me refuser , le sommeil est le plus précieux , le don sacré qui me manque le plus . Le sommeil sans repos m'a laissé sa suie . Je dors par fragments , quand j'arrive à dormir . Lorsque j'envisageais la fin de ma vie , je ne m'attendais pas à passer chaque nuit dans l'obscurité de ma chambre , les paupières à demi ouvertes , calée sur des coussins ratatinés , à tenir salon avec mes souvenirs ....... La règle de base du sommeil est que l'on s'en réveille . Le réveil est-il alors une résurrection ?
Nulle nostalgie fait autant souffrir que la nostalgie des choses qui n’ont jamais existé
Bruno Schulz fut tué de deux balles dans la tête par un officier nazi.
Frédéric Garcia Lorca fut tué d'une balle dans la tête par un fasciste, puis reçut deux balles dans le derrière, après être tombé en avant, pour le désigner comme homosexuel.
Quand je lis Schulz, je suis baptisé avec l'eau noire de Lorca.
La poésie m'apporta de grands plaisirs, la musique un réconfort immense, mais je dus apprendre par moi même à apprécier, par moi même, uniquement par moi-même. Cela ne me vint pas naturellement.
L'acte amoureux, comme l'art, peut perturber une âme, peut concasser un cœur au mortier. Le sexe, comme la littérature peut faire entrer l'autre en vos murs, même si ce n'est que pour un moment, un moment avant lequel à nouveau on s'emmure.
De tous les plaisirs délicieux que mon corps a commencé à me refuser, le sommeil est le plus précieux, le don sacré qui me manque le plus. Le sommeil sans repos m'a laissé de suie. Je dors par fragments, quand j'arrive à dormir.
Lorsque j'envisageais la fin de ma vie, je ne m'attendais pas à passer chaque nuit dans l'obscurité de ma chambre, les paupières à demi ouvertes, calée sur des coussins ratatinés, à tenir salon avec mes souvenirs.
La littérature est mon bac à sable. J’y joue, j’y construis mes forts et mes châteaux, j’y passe un temps merveilleux. C’est le monde à l’extérieur de mon bac à sable qui me pose problème. Je me suis adaptée avec docilité, quoique de manière non conventionnelle, au monde visible, afin de pouvoir me retirer sans grands désagréments dans mon monde intérieur de livres. Pour filer cette métaphore sableuse, si la littérature est mon bac à sable, alors le monde réel est mon sablier - un sablier qui s’écoule grain par grain. La littérature m’apporte la vie, et la vie me tue.
La douche fut comme une mousson : bouillante, succulente et baptismale. Comme la crasse se dissolvait et décollait de ma peau, comme la saleté émigrait, je me sentais rajeunir, je renaissais. L'eau, à la limite de m'ébouillanter, assouplissait mon corps rigide, colorait ma peau couleur pivoine. Mes sens s'aiguisaient.
j ai atteint l'âge où la vie est devenue une série de défaites acceptées.
Quand je lis un livre, je fais de mon mieux, pas toujours avec succès, pour laisser le mur s’effriter un peu, la barricade qui me sépare du livre. J’essaye d’être impliquée.
Je suis Raskolnikov. Je suis K. Je suis Humbert et Lolita.
Je suis vous.