«
La vérité sort de la bouche du cheval » le succès de Meryem
« Un homme est un homme »
« Moi, je n'ai pas peur d'eux, ni de personne d'ailleurs ».
Voici sur quel ton est racontée l'histoire incroyable de Jmiaa, prostituée de Casablanca, dans «
La vérité sort de la bouche du cheval ».
C'est un premier livre et succès pour
Meryem Alaoui, l'auteure marocaine l'a écrit directement en français, pourtant ce n'est pas sa langue natale mais on retrouve parfois des expressions marocaines, ce mélange fait ressortir cette culture, c'est très réussi. Il est écrit à la première personne, c'est comme si l'héroine se confiait au lecteur. D'ailleurs, celle ci, intelligente mais au caractère bien trempé dit clairement ce qu'elle pense des personnes qui l'entourent, et elle a la langue bien pendue. Dans un carnet de bord, elle libère toute sa rage portée à l'origine contre son mari Hamid qui l'a lâchement trahie et abandonnée ce qui l'a forcé à faire le trottoir pour pouvoir continuer à vivre.
Après ça, Jmiaa, autant accrochée à la nicotine qu'à l'alcool, nous fait part de sa vie de souffrance quotidienne, et nous, on est touchés par ce qu'elle endure.
Elle donne une grande importance à sa fille Samia et sa mère Mouy même si toutes deux ignorent de quoi elle vit donc dans l'histoire, elle ne pourra compter que sur son amie Samira et sur la mystérieuse Chadlia, aussi dite « bouche de cheval » qui lui offrira un départ fulgurant pour une nouvelle vie.
Ce livre, dès sa sortie en août 2018, fût une bombe à succès! le courage et la personnalité de Jmiaa dans sa situation font que l'on est accro dès les premières lignes. C'est un roman plein de vie et de sentiments où Meryem nous ouvre les yeux car, la vie de Jmiaa, aussi dure que touchante et même si c'est une fiction, nous fait réaliser dans quelles conditions les femmes sont traitées dans les quartiers pauvres marocain et en tant que lectrice, je suis impressionnée par Jmiaa dans son combat car elle ne se laisse pas faire. Donc, à travers le livre c'est comme si Jmiaa donnait un message de révolte aux femmes.
Cependant, je trouve que la fin est trop prévisible, il n'y a pas beaucoup de suspens et entre le début et la fin du livre on a l'impression d'avoir changé d'histoire. de plus, le lexique est à la fin du livre au lieu d'être à la page du mot, celui ci souvent en marocain.
Au final, je recommande ce livre car il plairait à toute sorte de public, l'histoire est accrochante et très bien écrite donc pour un premier livre, «
La vérité sort de la bouche du cheval » mérite son succès.
Louann Morin
Une autre critique : « Fils de pute !»
L'histoire écrite par
Meryem Alaoui est dure et crue.
Jmiaa est une prostituée qui vit à Casablanca. C'est une femme forte et courageuse dont le quotidien est difficile. S'identifier à un personnage comme Jmiaa est quasiment impossible. Elle nous décrit son quartier et sa sombre routine jusqu'au jour où une cinéaste hollandaise décide de l'interviewer. A partir de ce jour-là, sa vie va complètement changer. le retournement de situation nous fait passer d'une vie glauque à une vie « rêvée » grâce à une rencontre due à la chance. Cela ressemble à un conte de fées. On s'attend à une fin invraisemblable au fur et à mesure que l'on avance dans ce roman.
Les personnages qui entourent Jmiaa sont peu décrits et pas plus attachants qu'elle. Et pourtant, elle ne cesse de nous les présenter : Mouy sa mère, son amoureux Chaïba, sa bande de copines au caractère bien trempé, sa fille Samia, Hamid le garagiste... L'histoire est vraiment centrée sur le personnage principal. C'est un roman qui a un aspect quasi documentaire sur la prostitution que l'on connaît peu.
Le titre de ce livre, «
La vérité sort de la bouche du cheval » , est très intrigant. Il donne envie au lecteur de poursuivre la lecture pour en connaître la signification. Mais je ne le trouve pas très parlant. En effet, Jmiaa surnomme la cinéaste « bouche de cheval » mais on ne comprend pas pourquoi la vérité sort de sa bouche. J'aurais plutôt choisi comme titre : « Jmiaa, sors de ce corps.. ! ». En effet cette femme à réussi à sortir de sa condition de prostituée dans laquelle elle vendait son corps.
Malgré un titre étonnant, ce roman n'a pas été un coup de coeur pour moi. D'accord, l'histoire plonge le lecteur dans la dure vie de Jmiaa mais on ne trouvera pas dans ce roman d'intrigue ni d'aventure. On suivra simplement la vie de Jmiaa racontée par elle-même. Elle nous parle sans tabou. le vocabulaire est assez grossier : « fils de pute, putain, connasse... » Cela illustre bien la personnalité de l'héroïne.
L'auteur,
Meryem Alaoui, n'est pas connue, c'est son tout premier roman. Elle est née à Casablanca au Maroc et elle était journaliste avant de s'exiler à New York avec son mari et sa fille. Elle utilise d'ailleurs de nombreux mots marocains. Ce lexique nous met bien dans l'ambiance du pays mais le lecteur n'a pas forcément envie en pleine lecture d'aller chercher leur signification dans l'index à la fin du livre.
Pour conclure, ce roman m'a fait réfléchir à la condition des femmes dans le monde. On peut se demander quel accueil lui sera réservé au Maroc.
Zélie Sigaud