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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
LA FEMME MUETTE - Mathieu Albaïzeta- Roman - Éditions des Lacs - Lu en février 2022.

Que dire ? J'ai envie de rester muette après la lecture de ce livre.

Louise, gentille jeune fille timide, rencontre René en 1963.
Mariage d'amour pour elle, mais pour lui ?
De leur union naîtront deux enfants, Michel et Corinne.
René est garagiste, son affaire tourne bien. Ils "ont tout pour être heureux"
mais pourtant, la "bête" est tapie au fond de la tête de René. Louise met de l'amour dans tout, tout va bien.
Mais peu à peu, plus rien ne va, Louise ne compte plus au yeux de son mari, elle est devenue transparente sauf quand René lui fait du mal. Il est machiavélique.

Louise puise la force de tenir en écrivant dans son journal son quotidien "Si l'existence l'avait malmenée entre brimades et silences, insultes et fausses promesses, elle gardait jalousement un point d'ancrage, caché au fond du tiroir où elle pliait ses culottes. C'était son rituel du matin : chercher son trésor, son journal intime, pour y coucher de son encre trémulante quelques vers..." Page 154.

Printemps 2013, Louise est morte. "Une femme de soixante-douze ans qui trouve la mort après une violente chute, c'est plausible" page 156.

Corinne découvre le journal de sa maman, elle est horrifiée, elle ne savait pas à quel point Louise était maltraitée, elle demande pardon. Une lettre accompagne ce journal, Corinne comprend que sa maman n'est pas morte accidentellement.

Cette lecture est bouleversante, il y a tant de Louise autour de nous, trop de
violences envers les femmes, trop de femmes victimes de maltraitance par leur mari, compagnon ou ex. Il n'y a pas une semaine sans que l'on découvre avec horreur dans les nouvelles un féminicide, encore hier à Jumet (Belgique), "un homme poignarde sa compagne" et voilà encore une Louise morte. L'homme était pourtant "bien connu de la police" et avait déjà été condamné pour des faits de violence sur des femmes.
Pourquoi faut-il qu'il y ait mort pour que la justice agisse ? Combien de Louise encore seront victimes de violences physiques ou morales, voire les deux ?

C'est un long cri muet que Mathieu Albaïzeta lance dans son roman déchirant.




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le roman commence en 2013. Un mari retrouve sa femme morte au pied des escaliers. Il prévient la police et le médecin.
Ensuite, les années défilent à partir de 1963.
Louise travaille comme serveuse dans un bar de village.
Elle rencontre René dans un bal. Il est garagiste.
Leur relation les conduit au mariage. À cette époque, il semble que ce soit la seule façon de se libérer de l'autorité des parents.
Au début, leur relation est passionnelle. Louise devient mère au foyer.
Ensuite , insidieusement, René va changer et devenir froid, séducteur avec les autres femmes .
Louise accepte sans broncher. Elle espère toujours qu'il va changer.
René ne va pas changer et va se transformer en une véritable machine perverse de destruction mentale. Son seul but, asservir Louise pour en faire son souffre douleur.
Pas de coups ou rarement.
Les enfants devenus grands assistent à cette humiliation de leur mère.
Le roman est admirablement écrit et construit.
Les chapitres commencent par l'année où les évènements vont se dérouler avec quelques éléments qui situent des faits importants en France et dans le monde. Ils sont particulièrement bien choisis et très courts.
Le récit est parsemé de poèmes qui expriment une douleur de femme maltraitée. On se doute que Louise s'est exprimée à travers ces mots.
Les poèmes vont révéler leur importance à la fin du livre.
L'auteur nous présente avec beaucoup d'empathie une femme trop faible pour réagir et prendre sa vie en mains.
Dommage que Louise avait cette faiblesse de vivre sous le joug d'un homme.
J'ai admiré le pouvoir de l'auteur, Mathieu Albaïzeta de ne pas juger la situation , de la décrire en développant les rouages qui mènent à un tel martyre.
Le récit est très habilement mené et je n'ai pas pu m'empêcher de lire assez vite car je désirais vraiment que Louise se secoue mais j'ai quand même eu une petite satisfaction de vengeance à la fin. Je n'en dirai pas plus.
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Ma lettre à Louise,

Tu as épousé René, séduite par la beauté de ce jeune homme en espérant vivre le bonheur d'une vie mais tu vas vite déchanter.
Cet homme va rapidement se métamorphoser.
Il va s'empresser de te détruire.
Le harcèlement moral te fera aussi mal que de recevoir un coup.
Tu vas être trompée, abaissée.
Il prend le pouvoir sur toi et tu ne te rends pas compte de l'engrenage qui se referme.
Tu as un foyer deux beaux enfants mais il t'a reléguée dans ce rôle d'épouse réducteur alors que la normalité ce n'est pas cela.
Bats-toi, enfuis-toi… Mais non tu vas rester et subir cet « époux ».
Tu resteras menottée à cet homme et je me rends compte trop tard de ce que tu vis.
Louise, ta peau se flétri au même rythme que cette vie faite de douleurs…
Les regrets me tenaille. J'aurais tant voulu te sauver.
Ce 17 juin 2013, tu me quitte et je pleure…
Je te remercie Mathieu de m'avoir fait découvrir Louise.
C'est un réel coup de coeur.
Tu m'as sensibilisée avec ton écriture qui frappe là où il faut.
Ta poésie malgré la dureté de l'histoire est présente et déposée tout en finesse.
Je souhaite que Louise continue à vivre dans nos yeux.

Je marche dans la rue, je suis attentive au regard que je vais croiser. Es-tu une femme muette ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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A toutes ces femmes muettes et silencieuses, à toutes ces femmes muettes qui ont tant à exprimer. A toutes ces femmes dont les silences sont autant de blessures.

A toutes ces femmes dont les silences sont autant de cris, de rage et de révolte. A tous ces cris qui restent coincés dans les gorges silencieuses. Gorges nouées par l'étouffement tant physique que psychologique. A toutes ces femmes qui restent, qui se taisent au point de ne plus savoir parler. A toutes ces femmes, l'auteur rend hommage, sans jamais juger, en simple spectateur il couche les mots pour évoquer les maux de toutes les Louise…

Les cris n'ont parfois pas besoin de faire du bruit, il suffit de les étouffer pour qu'ils nous dévorent de l'intérieur, comme l'acide qui vient ronger toute velléité.

Louise traverse la vie pleine d'espoir tout au long des chapitres qui égrènent les années, les décennies. Chaque année ou décennie, commence par un fait marquant. 1975 : Jeanne Calment fête ses cent ans. le divorce par consentement mutuel est autorisé. L'avortement, grâce à la loi sur l'IVG défendue par Simone Veil, devient légal. Autant de clins d'oeil sur l'évolution du monde, qui viennent souligner la léthargie de Louise. Louise qui espère, qui accepte, qui se tait, malgré toutes les humiliations. La violence psychologique s'est glissée entre les lignes.

Louise est peut-être une victime, mais elle devient consentante à partir du moment où elle a la possibilité de s'extirper de cette relation, alors qu'elle ne fait rien. Elle est spectatrice et non actrice de sa vie. le bourreau ne prend la place que l'on veut bien lui laisser. Mais il n'est pas simple de sortir des griffes du bourreau…

Un livre tout en pudeur sur les relations de couple toxiques, dont l'auteur nous rend spectateurs impuissants. Une lecture d'une densité saisissante, où la noirceur de l'être humain est dépeinte avec justesse, recul tout en distillant l'ingrédient majeur : si tu veux être heureux, ne fait pas ce que tu peux, mais fait ce que tu veux.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Je remercie chaleureusement Mathieu Albaizeta pour m'avoir permis de découvrir son roman : La femme muette.
Le 17 juin 2013, Stéphane Richard reste à la tête d'Orange, le parti socialiste essuie une nouvelle défaite à l'élection partielle de Villeneuve-sur-Lot, et Louise Andrieu est retrouvée morte à son domicile.
Tous ceux dont la vie est ponctuée par la mort des autres encerclent ce qui était, il y a encore une demi-heure, le corps frêle mais vivant d'une coquette dame âgée : les gendarmes et le médecin de famille, lui aussi alerté par son mari.
Mais.. Est-elle morte ce jour de juin 2013 ou un après-midi d'été, en 1963 ?
La femme muette nous permet de découvrir Louise, de son mariage en 1963 à sa mort en 2013.
50 ans aux cotés de René, son mari pour le meilleur.. et.. pour le pire..
Les années sont bien identifiées, avec en dessous des événements important qui se sont déroulés. Par exemple pour 1963, année du mariage de Louise et René, John Fitzgerald est assassiné et Les Beatles sortent leur premier album.
J'ai aimé ces rappels de l'histoire, et leur parallèle avec l'année vécue par Louise.
La femme muette est un roman de femme, pourtant écrit par un homme.
Il ne doit pas être évident de se mettre dans la peau d'une personne du sexe opposé et pourtant Matthieu Albaizeta a réussi avec brio.
L'écriture est toute en sensibilité, les chapitres sont courts. L'auteur va à l'essentiel ce qui donne un roman poignant.
Les années se sont déroulées sous mes yeux de lectrice et j'ai parfois eu l'impression d'être impuissante face au comportement de René et à la passivité de Louise.
Rapidement il ne l'aime plus, il la supporte.. plus ou moins..
Elle continue à l'aimer et surtout elle pardonne.. tout.. même.. l'impardonnable.
Certaines scènes sont vraiment fortes surtout car l'imagination prend le pas sur la lecture.
Cela m'a parfois mis mal à l'aise car j'ai eu l'impression de plonger dans cette vie subie dans laquelle le silence est.. assourdissant.
J'ai été très touchée par cette lecture et malheureusement je ne peux m'empêcher de penser que j'ai sûrement déjà croiser une Louise dans mon entourage, sans le savoir.
La fin est ouverte, chacun imagine comment cela peut évoluer. Je ne suis pas une grande amatrice de ce genre de fin. Pourtant ici cela fonctionne parfaitement et je ne pourrais pas imaginer autre chose.
La femme muette est un excellent roman, poignant, que je vous invite à découvrir et que je note cinq étoiles.
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Il y a quelques jours j'ai sollicité mes abonné.e.s Instagram afin de choisir ma prochaine lecture parmi trois romans pré-sélectionnés.

La majorité a désigné 𝘓𝘢 𝘧𝘦𝘮𝘮𝘦 𝘮𝘶𝘦𝘵𝘵𝘦 de Mathieu Albaïzeta.
Je suis donc entrée dans la vie de Louise et j'ai envie, aujourd'hui, de lui adresser ces quelques mots...

Chère Louise,

Comme de nombreuses autres femmes tu es tombée amoureuse. L'élu de ton coeur, René, paraissait ne vouloir que ton bonheur.
Vos premières années de vie commune t'ont comblé. Vous avez construit votre famille et accueilli deux beaux enfants, Corinne et Michel.

Femme épanouie, mère comblée, tu ne voyais aucune ombre au tableau. Et pourtant...
Au fil des mois, tu as constaté que les marques d'affection de René se raréfiaient. Tu as découvert les mensonges, accepté les humiliations, subi les premières violences. Sans mot dire.

Une vie entière d'espoirs vains, d'amour, de sacrifices et tous ces mots, tes mots laissés en témoignage sur des carnets noircis.

Je serais bien incapable de te juger, de te condamner d'être restée car tu es la victime et non le bourreau.
Pascal disait : «Le coeur a ses raisons que la raison ignore».
Ton coeur à toi s'est arrêté parce qu'il a battu très fort, trop fort pour quelqu'un qui n'en n'était pas digne.

Chère Louise, ton histoire m'a bouleversé.
Je la partagerai dans l'espoir qu'un drame comme le tien ne nourrisse pas d'autres chagrins. J'aurais aimé pouvoir te sauver et ne pas avoir à te pleurer...

Je ne peux que vous recommander cette lecture. Pour toutes les Louise du monde entier ! 🙏🏻✨
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Le coeur a ses raisons que la raison ignore

Dans la matinée du 17 juin 2013, Louise Andrieu est retrouvée morte à son domicile. Quels secrets dissimule le décès de celle qui, il y a quelques minutes à peine, arborait l'allure discrète d'une vieille dame coquette ?
Ce roman va répondre à cette question en reconstituant le parcours de vie de cette septuagénaire depuis sa rencontre avec son mari, dans les années 60, lors de la fête de la Saint-Jean, jusqu'à ce funeste matin de printemps.

Quand elle se marie, en 1963, au tout début de la vingtaine, Louise est une jeune femme au coeur simple et à l'âme pure. Dans sa candeur juvénile, elle n'a pas son pareil pour cueillir le bonheur de l'instant dans les petits riens de l'existence. Quand René lui demande de devenir sa femme, elle entrevoit la vie à ses côtés comme la promesse d'un bonheur sans nuages. Même si, à cette époque, un vent de liberté souffle sur un monde en pleine mutation et qu'Yves Saint Laurent emploie son talent à « donner le pouvoir aux femmes » – en tout cas côté chiffons – la société ne réserve pas le meilleur rôle au deuxième sexe… Sur le front de la libération des moeurs, René saura, quant à lui, tirer le meilleur parti des circonstances… Séducteur sûr de son charme, le bourreau des coeurs multipliera les liaisons extraconjugales tandis que Louise, non seulement muette, fermera aussi les yeux sur les écarts de conduite de son conjoint.
Lentement le monde change mais certains schémas perdurent. de l'extérieur, René se présente comme le parangon du bon père de famille, de surcroît honnête travailleur. Même s'il est le Mal incarné, les apparences sont toujours de son côté.

Ce récit poignant qui traverse plusieurs décennies décrypte les méandres d'une passion paroxystique ayant emprisonné une femme amoureuse de son mari, lequel, très vite, n'éprouve plus rien pour elle.
L'amour ne se résume pas à une rencontre riche en présages à l'aube du solstice d'été, il est ce qu'on en fait chaque jour. Au fil des pages qui se tournent toutes seules, on comprend que si Louise a dit oui à René pour le meilleur et pour le pire ; dans son rôle d'époux, ce dernier honorera la seconde partie de l'adage sans faillir. René, mirage de prince charmant mais authentique monstre de cynisme et d'égoïsme, a trouvé sa moitié, cette femme qui ne dit rien même si elle est bafouée et qui, jusqu'à son dernier souffle, fera preuve d'une abnégation effarante.

Dans la construction de l'intrigue, l'auteur capte à merveille l'air du temps en faisant coïncider l'actualité, en France et dans le reste du monde, avec les chapitres de toutes ces années qui s'égrènent dans les silences de Louise.
Avec des mots sobres et percutants, cette histoire autopsie un amour non partagé qu'on peut sans exagération qualifier de fou ; car René, ce mari en désamour, est incapable de rendre à Louise une once des sentiments qu'elle lui manifeste avec dédition. Il ne va pas seulement se montrer indifférent envers elle mais il n'exprimera en retour que mépris et cruauté.
Pour s'évader de la forteresse invisible et silencieuse qu'elle a, en un sens, construite de ses propres mains et qui sert de théâtre à son enfer domestique, Louise bâtit un monde rien qu'à elle, un univers parallèle où elle vide l'abcès de ses blessures. Ainsi, les rimes de ses poèmes qui ponctuent ce livre font écho à sa souffrance comme la voix d'une femme que personne ne pouvait entendre et dont le seul crime a été d'aimer à la folie.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Un livre poignant ☆ Une lecture coup de poing

Dans ce roman j'ai fait la rencontre de Louise, comme beaucoup de jeune femme elle tombe amoureuse d'un bel homme qui a su conquérir son coeur, René.
Mariage, emménagement et enfants seront la suite logique de cet amour. 
Mais le temps passe et très vite René n'est plus aussi attentionné, plus aussi investi dans son couple.
Les pages défilent et nous assistons impuissants  à la déchéance de Louise, follement éprise d'un homme qui lui fera subir des humiliations de plus en plus intolérables et révulsantes.
Les émotions au cours de la lecture sont nombreuses : colère, peine et révolte principalement. 
René est un manipulateur qui a l'ascendant psychologique sur sa femme. Il en a pleinement conscience pour pousser le vice toujours plus loin.
Je n'avais qu'une envie, sortir Louise de cet enfer, lui ouvrir les yeux sur la relation de plus en plus toxique qui s'était immiscé au fil des années. Lui dire qu'elle méritait mieux, que la vie était belle de l'autre côté du chemin. 
Un roman déchirant qui m'a ému aux larmes. 
Les violences ne sont pas que physique, elles peuvent se traduire de plusieurs manières. le tout est d'en être conscient et de savoir dire STOP  
Elles ne touchent pas que les femmes, mais aussi les hommes, les enfants, les animaux.
Nous avons tous le droit au bonheur. Nous avons tous la possibilité de tendre la main, d'aider une personne dans la souffrance ou dans la détresse.
Il ne faut pas fermer les yeux ! 
Je vous conseille vivement de découvrir ce court ouvrage percutant, et si nécessaire, de l'offrir à une personne qui en a besoin. Car je pense sincèrement qu'il peut éveiller les consciences.
Il sort en poche le 9 juin !!
Merci pour cette lecture nécessaire Mathieu Albaizeta et Editions des lacs
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À toutes les Louise… Ce roman leur rend un hommage poignant, à toutes les femmes muettes, celles qui portent en elles tant d'histoires pourtant à partager, tant d'émotions à libérer. À travers le silence de Louise, l'auteur dévoile les blessures enfouies, les cris étouffés et la lutte intérieure des femmes dont les vies sont marquées par la violence et la répression. En tout temps, toute époque, toute civilisation, la femme est largement rabaissée, humiliée et plus encore. La majorité des femmes n'est pas libre encore aujourd'hui dans de nombreux pays. Mais faut-il aller aussi loin ? le silence n'a ni couleur, ni frontière, ni ethnie, ni religion…

Chaque page de ce livre résonne comme un écho pour toutes ces femmes dont le silence parle plus fort que les mots. Les silences de Louise sont des blessures profondes, des cris étouffés de rage et de révolte. Mathieu Albaizeta nous plonge dans cet univers étouffant où les silences sont autant de chaînes, tant physiques que psychologiques. Les mots choisis avec délicatesse transmettent aussi l'angoisse, la colère, la peur, l'incompréhension et le désespoir qui se cachent derrière chaque silence. Des émotions que j'ai ressenties tout au long des pages.

Louise, le personnage principal, est la « voix » de ce roman. À travers les années et les décennies qui se déroulent sous nos yeux, nous suivons son parcours empli d'espoir. Les événements marquants de son l'histoire qui jalonnent le récit - des clins d'oeil à l'évolution sociale - contrastent avec la léthargie de Louise. Elle espère, accepte et se tait malgré les humiliations, laissant la violence psychologique se glisser insidieusement entre les lignes.
L'auteur dépeint avec une justesse déchirante la dynamique toxique de ces relations de couple. Louise, victime et spectatrice, incarne l'ampleur des luttes internes auxquelles font face de nombreuses femmes. le livre n'est pas seulement une exploration de la souffrance, mais aussi une observation silencieuse de la complexité humaine, sans jugement. L'auteur nous rappelle que la sortie d'une relation abusive est une épreuve difficile, car le bourreau occupe la place qu'on lui donne. Il rappelle la complexité de la lutte intérieure, de ce qui est dit et de ce qui est tu, des espoirs et des projets vains. L'histoire est écrite avec beaucoup de pudeur, j'ai été spectatrice silencieuse, percutée par un maelström d'émotions.

Cette lecture est une introspection profonde dans les méandres de la psyché humaine et de la condition féminine. Mathieu Albaizeta nous offre un récit poignant et bouleversant qui dévoile une face sombre de l'être humain, tout en offrant une lueur d'espoir. "La femme muette" nous exhorte à briser le silence, à tendre l'oreille aux silences des autres, et à reconnaître l'importance cruciale de l'autonomie et de la libre expression. Un livre qui parle au coeur, rappelant que pour trouver le bonheur, il faut non seulement écouter nos voix intérieures, mais aussi donner à celles qui ont été réduites au silence la possibilité de se faire entendre. La force de livre est également le non-jugement qui l'accompagne : qui serions-nous pour juger ?
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A lire absolument !
Un livre fort et intense avec une plume très poétique

Le 17 juin 2013, Stéphane Richard reste à la tête d'Orange, le parti socialiste essuie une nouvelle défaite à l'élection partielle de Villeneuve-sur-Lot, et Louise Andrieu est retrouvée morte à son domicile. Tous ceux dont la vie est ponctuée par la mort des autres encerclent ce qui était, il y a encore une demi-heure, le corps frêle mais vivant d'une coquette dame âgée : les gendarmes et le médecin de famille, lui aussi alerté par son mari. Mais... Est-elle morte ce jour de juin 2013 ou un après-midi d'été, en 1963 ?
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