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Critique de kuroineko


Avec Mauvais genre, The Lessons en version originale... rien à voir avec la traduction, Naomi Alderman signe un livre initiatique dans la lignée des romans universitaires très présents dans la littérature anglo-saxonne.

Ici , James, le narrateur, fait ses débuts en études supérieures de sciences physiques à Oxford. Il fut un brillant lycéen, sans trop forcer, et rêve de réussites magistrales et d'intense vie spirituelle et culturelle sous les vieilles pierres de l'université pluriséculaire. Les premières semaines de cours l'amène à déchanter sur tous les points. le niveau requis de connaissances, de compréhension et de travail dépasse de très loin ce à quoi il s'attendait. Peu à peu s'installe la désillusion, puis la déprime et la dépression. La main tendue d'une violoniste également étudiante à Oxford casse sa solitude et l'amène à rencontrer d'autres personnes. Dont Mark, jeune homme ô combien dérangeant et fascinant par ses frasques et son immense richesse.

Histoire universitaire et surtout histoire d'une amitié entre six étudiants à un moment charnière de leur vie. Amitié ambiguë où charme et manipulation joue sur le groupe. James est particulièrement vulnérable à ce qui émane de Mark qui rend son existence extraordinaire.
En lisant Mauvais genre, j'ai souvent repensé au Maître des illusions de Donna Tartt, la présence charismatique d'un professeur commun en moins. Mais dans l'atmosphère un peu trouble de cette amitié, où l'on combien il serait facile qu'elle dérape vers quelque chose de plus toxique, j'ai retrouvé des ressentis d'i roman de l'Américaine.

Naomi Alderman creuse en profondeur la psyché et les envies versatiles et souvent contradictoires de ses personnages. A travers la fortune de Mark, elle démontre combien pouvoir payer sans compter peut finir par ôter toute mesure audit Mark mais aussi à son cercle d'amis, surtout James. Il se crée une sorte de bulle où la "vraie vie" n'a pas accès, ou très filtrée. Pas de graves soucis que quelques billets puissent aplanir. Une vision de la richesse peu attirante et à méditer.

Côté style, le récit est bien incarné par la voix de James. le roman se lit avec à la fois plaisir et inquiétude pour ce qui risque d'arriver. Plus loin dans les chapitres. Plus loin dans la vie. C'est si fragile une bulle parfois.
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