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Critique de Apoapo


L'intellectuel engagé et essayiste de grande valeur qu'est Tariq Ali (cf. le Choc des intégrismes, 2002, ouvrage incontournable) nous livre ici un roman qui constitue le premier tome d'un projet de Quintet de l'islam. le dessein est clair, intéressant et louable: montrer des moments où la civilisation de l'islam était à son faîte, phare de culture et de tolérance, où la coexistence pacifique des trois religions monothéistes a été source de rayonnement, mais où celui-ci est mis en danger par la barbarie de l'obscurantisme chrétien triomphant. La Sicile du XIIe siècle est le cadre de ce roman.

J'aime et suis attiré par ces romans historiques, par cette Histoire en perspective renversée (par rapport à nos idées reçues) à laquelle nous a si bien habitués le grand Amin Maalouf, depuis Les Croisades vues par les Arabes. Un Sultan à Palerme n'est pas sans évoquer d'ailleurs Léon l'Africain, ainsi que, bien que l'analogie soit plus approximative, le Médecin d'Ispahan de Noah Gordon. Dans les trois cas le personnage principal est à la fois un lettré, un humaniste et un "passeur interculturel" touché par L Histoire, même si les époques et les contextes sont très différents.

Néanmoins ce sont peut-être ces rapprochements, ou peut-être la haute considération que j'ai d'Ali comme essayiste, qui ne me permettent pas une notation superlative du roman: je trouve que trop d'espace est accordé dans la narration à l'histoire personnelle du héros (et à ses aventures d'alcôve) par rapport au contexte historique. Je reste sur ma faim au sujet du personnage intrigant de l'Éprouvé (et sur sa tentative "politique"), peut-être le sultan Roger - alias Rujari - est aussi un peu bâclé. Et puis la langue, sans doute la traduction, ne m'a pas entièrement satisfait.
Mais enfin, cet ouvrage n'est certainement pas qu'une transposition romanesque et vulgarisatrice d'une thématique qui tient à coeur à l'auteur (et sans doute à une bonne partie de ses lecteurs habitués).
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