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Critique de JLM56


Fantômas demeure un des feuilletons les plus marquants de la littérature populaire en France, bien que le personnage-titre s'inscrive dans la tradition des génies du crime incarnés par Rocambole (et le mentor de ce dernier, Sir Williams), le colonel Bozzo-Corona ("parrain" de la société secrète criminelle des Habits noirs imaginée par Paul Féval), Zigomar (criminel masqué créé par Léon Sazie), Erik le Fantôme de l'Opéra3 de Gaston Leroux et l'Arsène Lupin de Maurice Leblanc, moins terrifiant mais non dénué d'ombres.
Selon Marcel Allain, les volumes du roman ont été initialement dictés par lui et Pierre Souvestre à l'aide d'un dictaphone4. Par ce procédé, Fantômas impose un style débridé (qui évoquera aux surréalistes l'écriture automatique) ainsi que des intrigues sombres et tortueuses construites autour des crimes de son (anti)héros à l'imagination sans limite, intrigues animées par des courses poursuites échevelées qui font appel à toutes les ressources de la technologie (automobile, train, paquebot - et même fusée dans les années 1960) et baignées dans une atmosphère poético-fantastique.
Fantômas ressuscite par ailleurs, pour les lecteurs contemporains, la société de la Belle Époque et notamment un Paris disparu, dans la lignée des feuilletonistes du xixe siècle (Eugène Sue notamment), les apaches succédant aux mohicans d'Alexandre Dumas dans la jungle urbaine européenne. L'insaisissable bandit, l'« armée du crime »5 dont il dispose ainsi que ses adversaires font également de brèves échappées en Afrique et en Amérique, jusque dans l'espace dans le dernier épisode rédigé par Marcel Allain seul.
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