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Citations sur Complications (7)

La rue principale est un ruban de macadam luisant, étrangement vide, et les voilà bientôt sur la route à quatre voies, direction Newhaven. Ses yeux enregistrent les panneaux Cédez le passage, Gare maritime et Sortie. Dans la lumière de l'aube, ils se lisent comme des messages s'adressant à elle en particulier, comme un code personnel pour la liberté ou l'évasion. Elle a commencé à apprendre que les mots sont des outils magiques, qu'elle peut s'en servir non seulement pour décrire le monde, mais aussi pour y faire entrer des choses.
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- Des fois, les montres me rendent nerveuse. Elles me rappellent le peu de temps qui nous reste.
C'était étrange de l'entendre dire ça. Je ne lui connaissais pas de tendance morbide. Elle avait un esprit ferme et pragmatique et était trop absorbée par la vie qu'elle vivait pour se soucier indûment de l'avenir. Je mis la chose sur le compte du champagne et l'oubliai totalement. Bien plus tard, quand ses paroles me revenaient en mémoire, j'étais toujours obligé de les repousser.
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Le temps est même plus étrange que tu ne le crois, dit-il. La plupart des gens conçoivent le temps comme une ligne droite, une route qui va dans une seule direction. Mais j’ai toujours trouvé que le temps est plutôt comme un jardin, ou un labyrinthe, un endroit où il est possible de tourner en rond sans jamais en sortir.
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Il y avait bien des manières de construire une maison de poupée. Outre les modèles plus traditionnels, on trouvait des maisons avec des pièces emboîtées et des portes secrètes. Le mobilier de pareilles créations était réduit au minimum afin de ne pas gêner les mécanismes cachés qui animaient le tout. Une fois, elle avait vu une maison de poupée sans aucune sorte de mobilier, une pièce orientale de provenance inconnue qui avait fait partie d’une exposition au Victoria & Albert Museum. Cette « Maison chinoise » était sous clé derrière une vitrine, mais Lenny avait demandé une autorisation d’accès pour étude qui lui avait permis de l’examiner en présence d’un employé du musée. Ce n’était pas vraiment une maison – plutôt une série de volumes interconnectés qu’on aurait pu à la rigueur qualifier de pièces. Le nombre des espaces accessibles dépendait apparemment de l’ordre dans lequel on les découvrait. Lorsqu’elle essaya d’ouvrir une pièce « verrouillée », tout le mécanisme se bloqua, et elle fut forcée de fermer tous les compartiments et de repartir de zéro. (« Chambre noire »)
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On était en octobre, et dans deux jours ce serait l'heure d'hiver. Ginny avait horreur des longues soirées obscures précédant Noël. C'étaient pour elle des jours morts, la dépouille abandonné par l'année agonisante. Bien qu'il fasse souvent plus froid, elle préférait infiniment les premières semaines de janvier.
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Ma première machine transtemporelle était une Smith, l’un des modèles d’après-guerre avec un boîtier Dennison en acier et un cadran argenté. Elle me fut offerte pour mon anniversaire par ma tante Judith et ma tante Myra, qui n’étaient pas mes vraies tantes, mais des amies de l’oncle Henry. L’oncle Henry était le frère de ma mère, il habitait sur la rive nord de la Tamise, à West Kensington. Les Tantes habitaient à Brighton, dans un minuscule pavillon encastré dans un alignement de maisons près du front de mer. Nous allions souvent les voir à Brighton, mais je ne tardai pas à m’apercevoir que ma mère n’appréciait pas ces sorties autant que moi. Je crus d’abord qu’elle était gênée par le fait qu’elles étaient lesbiennes. Plus tard, je finis par me convaincre que c’était parce qu’elles avaient connu mon père.
Ma mère ne parlait jamais de mon père. Elle refusait de me dire ne serait-ce que son prénom. (« Gardien de mon frère »)
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Ma première machine transtemporelle était une Longines. Elle me fut offerte pour mon dix-huitième anniversaire par le frère de ma mère, Henry Pullinger. Je suppose que nous aurions dû l’appeler « oncle », mais nous l’avons jamais fait. Pour ma sœur Dora, c’est parce qu’elle estimait que les hiérarchies ou étiquettes de quelque sorte que ce soit relevaient d’une affectation bourgeoise. Pour moi, c’était simplement parce que nous ne l’avions jamais considéré comme tel. Le terme d’oncle évoquait toujours les images d’une bonhomie sinistre confinant à l’idiotie. Henry Pullinger était un homme aimable mais sérieux qui essayait constamment de s’attirer nos bonnes grâces en compensant l’absence de notre père. Il était au centre de notre vie à Dora et à moi, mais pas pour les raisons qu’il semblait croire moralement obligatoires. Ses timides tentatives pour nous imposer une discipline, ses petits discours sur l’école, la sexualité ou ce que nous devrions faire plus tard – tout cela nous faisait rire dans son dos quand nous étions enfants et nous mit mal à l’aise une fois adolescents. Ce que nous adorions chez Henry, c’était précisément ce qu’il essayait de nous cacher : sa timidité en compagnie de gens qu’il ne connaissait pas, son faible pour la cuisine exotique et les vêtements de prix, et par-dessus tout, son statut de hors-la-loi, son indifférence aux normes de la société. (« Le char ailé du Temps »)
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