Citations sur Soit dit en passant (50)
Ce qui rend un film amusant à faire, c'est précisément de le faire: l'acte créateur. Les applaudissements ne valent pas tripette. Même quand on est encensé, ça n'empêche ni l'arthrite ni le zona.
J'étais en bonne santé, populaire parmi mes camarades, très sportif, toujours choisi en premier quand on formait des équipes, je jouais très bien au ballon, courais vite, et pourtant je me suis débrouillé pour finir nerveux, peureux, trop émotif, toujours au bord de perdre mon calme et franchement misanthrope, claustrophobe, solitaire, amer et incurablement pessimiste. Certaines personnes voient le verre vide ; d'autres, à moitié plein. Moi, j'ai toujours vu le cercueil à moitié plein.
En tout cas, l'intelligence de ma mère ne passait pas par la culture, si bien que ni elle ni mon père, qui pour toute formation intellectuelle s'était concentré sur le base-ball, la belote ou les films de Hopalong Cassidy, ne m'amenèrent jamais - pas une seule fois - à un spectacle ou dans un musée. Je dus attendre mes dix-sept ans pour voir ma première pièce à Broadway et je découvris la peinture tout seul, quand je séchais les cours parce que j'avais besoin d'un endroit bien chaud où me planquer et que les musées étaient soit gratuits, soit bon marché.
Quelques cinglés s'imaginent ainsi que j'ai épousé ma propre fille, que j'étais le père de cette enfant, que Mia était ma femme, que j'avais adopté Soon-Yi, et qu'Obama n'était pas américain. En fait, il n'y a jamais eu de procès. Je n'ai jamais été reconnu coupable de quoi que ce soit, et les enquêteurs ont parfaitement compris qu'il ne s'était rien passé du tout.
Il y a une femme à qui j'ai demandé de m'épouser, elle s'appelle Soon-Yi, et par bonheur, elle a accepté, mais cette histoire-là viendra plus tard et elle en recèle une autre. Soit dit entre parenthèse, j'espère que ce n'est pas la raison pour laquelle vous avez acheté ce livre.
Vous pouvez me croire, j'ai eu une enfance heureuse. Je n'aurais jamais dû finir comme celui que je suis devenu.
Je me moque gentiment de mes parents dans cette autobiographie, mais tous deux m’ont enseigné bien des choses qui m’ont servi au fil des ans. De mon père, j’ai appris à ne jamais prendre un journal au sommet d’une pile dans un kiosque, et de ma mère, à penser que l’étiquette d’un vêtement doit toujours restée cachée.
Son frère, pâle comme un navet, l'air d'une mauviette dégénérée, déambulait dans Flatbush Avenue et ses environs en colportant des journaux jusqu'au jour où il se volatilisa telle une gaufrette qui se dissout.
Ah, Woody... Quel plaisir de te retrouver ! Sais-tu que de toutes les personnes que je n'ai jamais rencontrées (et ça fait quelques milliards d'individus), tu es celui qui a eu le plus d'influence sur ma vie, sur ce que je suis ?
Merci, merci, merci...
Pour Alice, Hannah et Annie...
Alors une autobio, chouette !
Quelques saillies drolatiques caractéristiques et jouissives plus tard, je n'ai rien appris. Ou pas vraiment. Quelques lignes de commentaires sur chaque film, pas plus. Et de longs longs passages sur tes problèmes avec Mia Farrow, avec la justice... dont je me fiche pas mal. Ça n'a pas dû être drôle, même sans doute un enfer à vivre, mais c'est l'artiste qui m'intéresse... pas le justiciable.
Bon, ça m'a fait plaisir quand même.
Et encore merci.
Quoi de neuf Pussycat? a fait un tabac, mais ça n'a pas atténué ma honte d'avoir écrit ce film. Et pourtant, un film comme Stardust Memories, plutôt mal reçu, m'a procuré le fort sentiment d'avoir accompli quelque chose. Tout ce que je veux dire par là, c'est qu'on ne s'amuse vraiment que dans le travail. Tout le reste n'est que fadaises et balivernes, au choix. Je crois que moi, je préfère balivernes.