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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si L'échange d'Eugenia Almeida était un film, il serait d'évidence tourné en noir et blanc, dans un style expressionniste, avec des ombres surdimensionnées se dressant à chaque coin de rue du vieux Buenos Aires. le roman frappe par la brièveté de ses chapitres : beaucoup d'entre eux sont des dialogues directs où le nom des interlocuteurs n'apparait qu'avec retard, presque de façon accidentelle. L'histoire de L'échange est labyrinthique et prend racine des années plus tôt, le style du livre épouse cette incertitude et ressemble à une progression dans les ténèbres sans qu'il soit véritablement certain que la lumière apparaitra un jour. Un polar ? Un thriller ? Une oeuvre au noir plutôt, oppressante et fascinante, qui magnétise son lecteur avec une économie de moyens prodigieuse. Preuve s'il en est que la poésie peut surgir d'une forme condensée mais puissamment évocatrice. Inutile de préciser que le livre est profondément argentin et pas seulement parce que l'un des personnages principaux est psychanalyste à la retraite. Les autres sont journaliste, flic, mafieux, garçon de café ... Certains apparaissent, le roman les accompagne quelques instants et puis, il peut arriver qu'ils disparaissent aussi vite. Ou pas. C'est l'une des particularités du livre : tout peut arriver, ou presque, il y a ce sentiment que la fatalité est plus fort que tout. du coup, oui, l'on revient à cette idée de caractère argentin, comme une triste rengaine de tango. Pas question de trop évoquer le passé et le sale air de la peur à l'époque de la dictature. Sauf que le procès n'en a jamais été fait et que certains acteurs de cette période courent toujours et n'hésitent pas à agir quand on fouine un peu trop. La fin de l'échange est ouverte. On peut craindre que le pire soit à venir. Il faut en tous cas le répéter le plus souvent possible : ce livre est une pépite noire !
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Ce livre est percutant, efficace, que ce soit dans son écriture, sèche et cruelle, ou dans la construction de son intrigue. Un livre dont je n'ai pas vu passer la lecture tant l'action va vite, très vite.
Nous sommes en Argentine, et la dictature, ce n'était pas si loin. Il est encore des personnes qui sont nostalgiques de cette période, des personnes qui ont encore de lourds secrets à cacher, et des personnes qui sont assez bêtes pour vouloir parler de leur passé, sans penser aux conséquences – pour eux, pour les leurs, pour les autres. Surtout quand leur ami, leur protecteur est froid, cynique, et prêt à tout pour être totalement tranquille.
Il faut dire que ceux-ci, ces nostalgiques, ces profiteurs, ceux qui s'en sont mis plein les poches et ont profité aussi pour faire à peu près tout ce qu'ils voulaient, sont partout, y compris dans la police : il est dur de revenir à une vie où tous les coups ne sont plus permis. Dans ce roman, on n'est plus au stade où l'on ramasse les pots cassés, l'on en est à celui où, si l'on survit, l'on se planque le plus loin et le plus vite possible. Si l'on parvient à survivre.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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L'ombre portée de la dictature argentine derrière un fait divers. Glaçant et magistral.

Le troisième roman d'Eugenia Almeida publié en 2014, traduit en 2016 par François Gaudry pour les éditions Métailié, plonge le lecteur dans un état d'incompréhension et d'anxiété brumeuse, proche de celui de son principal protagoniste, Guyot, employé du journal local qui enquête, envers et contre tout, sur un fait divers énigmatique dont il ne peut se détacher à cause de l'incongruité extrême de l'événement et du lien mince le reliant à sa propre histoire.

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/09/04/note-de-lecture-lechange-eugenia-almeida/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Les éditions Métailié ont le don à chaque rentrée littéraire de me faire découvrir et aimer des livres qui sortent complètement de mes habitudes littéraires, après la révélation illska l'année dernière, voici L'Echange cette année !

Ce roman est à mes yeux très proche d'un policier journalistique, un roman vif, viscéral, efficient où les chapitres courts s'alternent très rapidement nous faisant suivre différents protagonistes sur la même intrigue : le suicide a priori sans intérêt d'une jeune femme. Et pourtant ce suicide sera le déclencheur d'une enquête essentielle pour Guyot, journaliste, une enquête qui le mènera à une propre introspection personnelle, qui amènera des conséquences tragiques sur son passage, qui bouleversera des vies et aboutira sur un très beau final !

Entre rebondissements politiques et révélations intimes, L'échange développe une histoire vraiment passionnante, je n'ai pas pu m'arrêter de le lire jusqu'à la fin tellement il est addictif. Ce fût pour moi une très belle surprise car si illska a été ma première lecture islandaise, L'échange est mon premier roman argentin : Métailié a réussit l'exploit de me faire sortir de mes lectures nord-américaines !

J'ai vraiment aimé la façon de raconter ce récit : on suit différents personnages entre les policiers, le journaliste, les politiques, les tueurs à gages... Il n'est pas véritablement question de s'y attacher même si il y a des moments très émouvants, il est question de s'identifier à eux, de s'identifier à cette volonté de connaître la vérité, de devenir nous-mêmes enquêteurs. Plus les pistes sont brouillées, effacées plus on a une envie vitale de savoir le fin mot de l'histoire.

En définitive, entre personnages fascinants, écriture addictive, intrigue passionnante, L'échange se révèle être une lecture indispensable de la rentrée littéraire ! Une véritable belle surprise !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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. Ce roman intense dans sa concision nous rappelle que comme un cancer la dictature , même après sa disparition ,laisse dans le corps social des métastases :réseaux occultes où se mêlent policiers ,journalistes ,groupes paramilitaires . Pour conserver leurs secrets tout est bon. Une question inopportune , un nom tabou que l'on prononce se révèlent mortels. Un récit remarquablement maîtrisé qui nous plonge dans un angoissant engrenage politique et la noirceur fascinante des âmes perdues.
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Tout commence par le banal suicide d'une jeune fille, en pleine rue, en Argentine. Guyot est journaliste, il est rapidement dépêché pour relater ce fait divers. Mais, intrigué par cette mort, il décide d'en connaître davantage. Il questionne les policiers et ses supérieurs. Les réponses évasives, loin de le satisfaire, l'incitent plutôt à en savoir plus.
Que s'est il passé pour que Julia Montenegro, cette jeune fille, à priori sans histoire, décide de se donner la mort? Guyot a perdu sa femme, sauvagement assassinée quelques années auparavant. Cette nouvelle disparition vibre en lui douloureusement. Il commence donc ses investigations en fouillant, fouinant dans la vie passée de cette femme. Les réponses qu'il obtient le conduisent à l'hémérothèque pour y consulter des journaux et des archives. Bizarrement, plus il avance, plus il sent des réticences venant des autorités. Il comprend vite que ses recherches ne plaisent pas. Des menaces, à peine voilées, pourraient le dissuader de continuer. Au contraire, il s'oblige à aller au bout, il est tenace, persévérant. Il n'est cependant jamais bon de vouloir réveiller les monstres endormis. de lugubres affaires datant de l'époque de la dictature ne tolèrent pas d'être mises à jour. Alors la réponse est expéditive quand il est question de faire taire des personnes trop gênantes.
Avec "L'échange", Eugenia Almeida signe un livre oppressant où les infiltrations de la corruption continuent à causer des dommages. La peur et la mort rôdent en permanence, elles sévissent au fil des pages et rendent la lecture haletante.
SYLVIE LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM)



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Un bar, au coeur de l'Argentine. Une femme en sort, pointe son pistolet sur un homme, qui tourne le dos et part. Elle se tue.
La police comme la presse classent l'affaire - fait divers.
Un homme pourtant tente de comprendre, malgré les appels à la prudence.
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