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EAN : 9791022613538
Editions Métailié (05/04/2024)
4/5   8 notes
Résumé :
Ce roman noir offre la radiographie politique et sociale d'une ville.

« Deux petits cons qui se bourrent la gueule et qui tout à coup ont envie de foutre la merde. Comme ça, pour rien. Et qui tuent. Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Moi, je n’ai fait que te protéger. » Et il a tué les gamins.
À partir de là, c’est tout l’équilibre de la ville qui est remis en question. Des voyous aux mafieux, des flics aux politiques, tous sont liés dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Eugenia Almeida est une des grandes dames de la littérature argentine, de ses quatre livres traduits j'en ai lu deux , celui-ci en est le troisième, et la quatrième est acheté et non lu depuis longtemps, faute de temps. Tout ce baratin pour dire que je l'apprécie beaucoup dans le fond et la forme. La forme est toujours simple mais très efficace ( à mon avis le plus dur en Littérature ) et le fond raconte toujours le désespoir d'une société devenue criminelle au cours des décennies , suite à des révères économiques et gouvernementaux radicaux . Voilà pour le décor. Et bien sûr j'oubliais , tout ceci raconté sur un ton nonchalant, indifférent et un humour décapant mais subtil, subtil. Comment résister à Almeida ? Un style sec , concis, des descriptions de lieux et personnages très visuelles, comme dans ses précédents romans, on se croirait dans une pièce de théâtre.
Eh bien on ne résiste pas et nous voici embarqué dans une nouvelle épisode de l'Histoire de la corruption en Argentine avec “ Saladero” de son titre original, qu'on peut traduire comme « démantèlement », où Almeida démantèle minutieusement les rouages du pouvoir dans une petite ville d'Argentine, calme et paisible, à partir de l'histoire d'une voiture volée qui arrive à une Casse par un malheureux hasard 😊! D'autres de ces malheureux hasards renforcés par des malentendus funestes précipiteront cette déconstruction génialement orchestrée . du petit dealer du coin la chaîne remonte verticalement tout au sommet du pouvoir et le pire est que le plus cruels des criminels est celui qui est tout en haut. On ne peut pas sortir de là , ou on n'en sort qu'en revenant au point de départ, si non terminé en cadavre dans un ravin ou une poubelle. Chez Almeida pas toujours facile de démêler les nombreux personnages qui s'entrecroisent mais on se prend au jeu de remettre méticuleusement chaque pièce de ce puzzle d'enfer à sa place, où l'horreur du système a broyé désirs, espoirs , tendresses et chances de rédemption de ces hommes et femmes pris dans un piège qui impitoyablement se referme sur eux.
C'est violent avec tension garantie jusqu'à la fin, le regard humain que pose Almeida sur ses personnages, émouvant, et la construction géniale !
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N'espérez pas cerner l'intrigue de ce roman dès ses premières pages, ni même ses premiers chapitres, d'autant qu'ils sont très courts.

Eugenia Almeida ne s'embarrasse pas de préliminaires, de mises en contexte, de descriptions ou de portraits de personnages, elle nous plante directement au coeur de l'action, et c'est au lecteur qu'il appartient de reconstituer peu à peu, au fil des dialogues, de quoi il retourne exactement. Cela prend un certain temps, parce qu'il faut tisser les liens entre les nombreux personnages, déduire le rôle de chacun et ce qui s'est passé entre eux pour comprendre l'enchaînement d'actions-réactions des uns et des autres. Il est question, dans une ville anonyme d'Argentine, d'un trafic de voitures volées géré depuis une casse de banlieue et de deux jeunes idiots qui ont cru pouvoir faire cavalier seul à la marge de l'organisation et qui ont payé chèrement leurs velléités d'indépendance.

Ce qui ressemble à un règlement de compte quelconque entre petites frappes est en réalité un fameux dérapage qui met en danger l'autorité jusque là incontestable du chef des trafiquants précités. La chute de ce premier domino (mais est-ce vraiment le premier?) entraîne une cascade de violence et de mort, et l'onde de choc se propage à tous les niveaux de pouvoir de la ville, depuis les truands des quartiers malfamés aux bureaux des hommes politiques en passant par le commissariat central.

Eugenia Almeida nous montre alors comment tout ce beau monde tente de maintenir l'équilibre puis, une fois qu'il est trop tard, de ramener la couverture à soi, dans une surenchère de feu et de sang.

On s'y perd parfois, tout n'est pas expliqué ni résolu, mais la construction de ce récit est diaboliquement maîtrisée. le texte est fait presque exclusivement de dialogues, des phrases courtes et sèches qui rendent le rythme effréné et la tension palpable. Et, malgré cette concision de style, Almeida réussit à donner de l'épaisseur psychologique à ses personnages et à dresser un portrait sociologique crédible (et donc peu reluisant) d'une ville (d'un pays?) infiltrée à tous les niveaux par les organisations mafieuses et gangrenée par la corruption.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Archétype du roman noir urbain, cet ouvrage concentre les travers d'une société corrompue de la base jusqu'à la tête. Tous les rouages sont bien huilés et chacun connait son rôle, du truand au ministre en passant par toute la hiérarchie policière. Il suffit qu'un aspirant-gangster vole une voiture de sport très rare pour plaire à son patron gérant d'une casse automobile pour le bel équilibre soit brutalement rompu. Dès lors les règlements de compte s'enchaînent, provoquant des montagnes de cadavres et des remaniements en cascade. le séisme frappe sans distinction de responsabilité…
L'écriture sèche et nerveuse de la romancière argentine Eugenia Almeida s'accorde à merveille avec ce récit particulièrement noir qui permet de suivre le destin de quelques personnages embarqués malgré eux dans ce tourbillon de violence.
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Grâce à la masse critique de Babelio, formidable événement qui permet à tous de lire des trucs dont on n'a même pas idée, j'ai reçu le roman argentin LA CASSE d'Eugenia Almeida.
Merci aux éditions Métailié Noir pour cette découverte.

Dire, ou plutôt écrire que je me suis régalée serait exagéré ; je ne lis pas beaucoup de policiers, en revanche je regarde pas mal de films ou de séries dans lesquels les flics ont la part belle.
Et pour le coup, j'ai eu l'impression, non pas de lire, mais de regarder le synopsis d'une série. Une présentation de personnages, de faits qui vont être développés dans les différents épisodes.

L'écriture de notre romancière est très alerte, très imagée, légèrement abrupte. Il y a plus de dialogues que de récit, et il m'a été parfois difficile de repérer qui disait quoi à qui.
Bon, dans l'ensemble j'ai réussi peu à peu à identifier les différents protagonistes, pas tous recommandables, il faut bien l'avouer !
L'impression de reconstituer un puzzle m'a effleuré....un ministre par là, un truand alcoolique par ici, une jeune femme soit disant secrétaire, un épaviste aux gros bras, et un policier, et d'autres moins identifiables mais plus ou moins corrompus.

Car, il faut bien en venir là, le gros thème de cette histoire est bien la corruption.
La corruption argentine bien sûr, qui pourrait croire que ce fléau puisse se situer ailleurs?!
l'Argentine, pays qui doit son nom à l'argent, pourtant démocratique, mais dont la pourriture interne gangrène le pouvoir, la police et donne la belle part aux narcotrafiquants.

Ce roman, dont la lecture ne m'a pas embarquée, m'a cependant donné l'envie d'en savoir plus sur un pays, certes lointain en kilomètres, mais sûrement plus proche de nous par ses us et coutumes, j'entends par là son régime , sa place en Amérique latine, sa population.

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Reçu dans le cadre de masse critique, ce roman constitue ma première rencontre avec l'autrice argentine Eugenia Almeida. Ayant à la fois un fort tropisme pour la culture et la littérature latino-américaines et une appétence pour les romans noirs ou marqués par la violence ordinaire contemporaine, j'ai été tentée par ce livre, et n'ai pas été déçue. La construction en est soignée, l'univers, maîtrisé. le style de l'autrice (pour autant qu'on puisse en juger à travers une traduction) est résolument contemporain, phrases courtes et souvent averbales, fréquentes asyndètes, etc. le roman, constitué de chapitres très brefs qui reflètent le rythme haletant de l'action, est bâti en grande partie sur des dialogues, et non une narration classique. On pénètre les lieux (une ville et ses quartiers plus ou moins mal famés, des habitations, une casse, un poste de police) par le biais des personnages et de leur regard plus que par des descriptions. de même, on comprend peu à peu ce qui se trame à travers leurs discussions. Pourtant, on ne peut dire que ce roman est théâtral ; il serait plutôt cinématographique.
Durant toute la première moitié du livre, l'autrice met les choses en place, patiemment, tissant les fils d'une toile qui, par sa complexité, rappelle à la fois la toile mafieuse et le tissu social qui sont au coeur de l'histoire. On est d'abord un peu perdu, le premier chapitre, notamment, commençant in medias res. le lecteur doit s'efforcer de comprendre qui est qui, qui fait quoi. Cette mosaïque de voix est un bon miroir des existences souvent anonymes qui font, par leur accumulation, une ville moderne ; des truands, des bourgeois, des politiques, des policiers, des couples et des gens seuls, des destinées apparemment fort éloignées mais qui finissent par se croiser et, parfois, se mêler, pour le pire plutôt que le meilleur dans l'univers fort sombre d'Eugenia Almeida.
Une fois le cadre et les personnages posés, à peu près au milieu du roman, l'événement majeur, noeud et apogée de l'action tout à la fois, survient. Il y a une indéniable dimension tragique dans la manière dont le cours des événements mène inéluctablement à ce drame. L'un des personnages, fort lucide, résume assez bien la situation (et la construction du livre !) quand il explique à un jeune voyou qui n'a pas encore compris comment fonctionnait le monde très organisé dans lequel il pense pouvoir jouer un rôle : « Tôt ou tard, tu feras un truc, un truc qui te semblera peut-être innocent. Et ce truc va déclencher toute une série de malheurs. » Tout le roman consiste à cela : montrer comment un geste presque insignifiant, en tout cas, un délit sans gravité intrinsèque, conduit, par une sorte de mécanique fatale, à une catastrophe aux répercussions nationales.
Commence alors la seconde partie du roman, si l'on peut dire, qui est une course à l'abîme : dans un tourbillon vengeur, les morts se succèdent, c'est l'hécatombe, et l'autrice d'éclairer plus vivement ce qui unit les personnages, ainsi que les dessous peu reluisants d'une hiérarchie du crime qui, de la tête de l'État aux quartiers déshérités, fait des êtres des pions dont on se débarrasse sans états d'âme. On observe avec un réel intérêt l'engrenage qui broie les personnages, et ce qui aiguillonne les uns et les autres : cupidité, soif de pouvoir, vengeance, jalousie, bêtise… Autant dire que rien n'est gagné pour les quelques personnages honnêtes, bienveillants et innocents que l'on croise dans cette ville malade. Je mentionnerai pour finir une des réussites de l'autrice dans cette partie : sa façon de jouer assez finement sur la manière dont les faits (connus du lecteur) sont transposés dans le discours des médias, de manière édulcorée, mensongère ou lacunaire, volontairement – ne pas relier les événements permet d'épargner les autorités et de taire le caractère systémique du problème –ou par méconnaissance de l'ensemble du tableau.
En somme, Eugenia Almeida est indéniablement douée pour bâtir une intrigue solide, créer des personnages à la fois typiques et néanmoins dotés d'une épaisseur psychologique. Elle peint à grands traits des destins réalistes sous ces oripeaux fictifs. C'est sans doute un des points forts de ce livre, qui offre un réquisitoire contre la corruption gangrenant une partie de la vie politique et sociale argentine (mais pas seulement…). le fait que certaines zones troubles le demeurent est à mon sens une autre qualité, de même que le refus des explications faciles et de la morale toute faite. Évidemment, ceux qui cherchent un happy end ou des lendemains qui chantent pour les gentils n'y trouveront pas leur compte… Comme dans la vraie vie ?

Lien : https://litteraemeae.wordpre..
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critiques presse (1)
RevueTransfuge
16 avril 2024
Dans un roman noir choral sombre et ambitieux, Eugenia Almeida convoque la part sombre de Buenos Aires.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
– Je ne t’ai rien demandé.
– Je sais. Mais j’ai pensé qu’il fallait leur mettre la pression. Pour que les choses soient claires.
– Mais tu ne leur as pas mis la pression, Noriega. Tu leur as collé quatre balles dans la peau. Chez eux. Et tu as foutu un bordel monstre.
– Ne pas les punir, ça revenait à dire que tout le monde peut faire ce qui lui chante.
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Comme un mécanisme d’horloge qui serait resté bloqué, toujours à faire le même tour. L’écho de l’écho de l’écho. Quelque chose de provisoire, mais qui commence à prendre racine.
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Des rumeurs insistantes parlent d’une possible intervention militaire dans la province en raison de la vague d’insécurité qui balaye notre ville.
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Chercher le point de bascule où tout a commencé à s’effondrer.
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Lise Belperron présente "L'échange" d'Almeida Eugenia .Lise Belperron vous présente "L'échange" d'Almeida Eugenia Métailié. Parution le 25 août aux éditions Métailié. Rentrée littéraire 2016. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/almeida-eugenia-echange-9791022601412.html Notes de Musique : Suicide by Severin. Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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