Eva à la tombée de la nuit va espionner Svante son ex-mari. L'originalité est dans le fait que c'est elle qui a demandé le divorce.
Svante s'est installé dans une maison au sein d'une résidence huppée, construite à l'emplacement d'un ancien hôpital psychiatrique Beckomberga.
Ce dernier s'aperçoit qu'il est suivi par Eva, s'en suit une altercation. Svante va y perdre la vie et Eva sera accusée de son meurtre.
Mais si elle l'espionnait s'était pour parler de Filip, son fils à elle, mais que Svante a élevé comme le sien.
Dans le même temps, leu voisin de Svante Niklas va découvrir que son fils Emil, cache un crâne humain sous son lit et que ce dernier provient d'une fosse commune dans l'enceinte de cette nouvelle résidence.
« le coup qu'elle avait reçu sur la tête était bien réel en tout cas, cette sensation de chute libre dans l'espace aussi, et puis cette prise de conscience, sa tête avait déjà heurté le bitume alors qu'elle essayait encore de se protéger.
La voix de Filip lui revenait en mémoire : pourquoi ne l'as-tu pas secouru ? Et une autre pensée prenait forme dans le chaos qui régnait dans son cerveau : est-ce cela que Svante avait fait, est-ce que Svante l'avait sauvé, elle ? »
Le lecteur se retrouve devant un polar gigogne qui va emprunter trois axes principaux : la vie dans une résidence de luxe qui s'est construite sur les décombres d'un hôpital psychiatrique, sur la vie souterraine des exclus prioritairement roumains qui vont de squat en squat, et la face sombre des réseaux superposés aux réseaux sociaux officiels et qui drainent des protocoles intégrant l'anonymat pour construire un écosystème parallèle et inquiétant comme le Darknet.
Eva une fois relâchée même si elle reste sous surveillance, va se démener pour trouver le ou les criminels.
Pour cela elle a peu d'indice, juste une fugace vision d'une roumaine à ses côtés lors de l'agression et le fait que seule, la montre que lui avait offert Svante et qu'elle portait a été dérobée, ça et rien d'autre.
Ce polar est très intense et bien écrit, juste quelques longueurs pour moi et des personnages qui restent un peu en surface.
Les lieux sont plus incarnés, c'est un livre d'atmosphères.
On y retrouve avec plaisir la griffe du
Tango fantôme.
Merci au Rouergue pour ce SP.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 29 avril 2019.