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Citations sur Dans le silence enterré (18)

Ce n'était finalement pas si silencieux que ça. Elle distinguait des aboiements dans le lointain et des craquements dans les murs.Le bois se réveillait.Le froid et le chaud ,pensa-t-elle en écoutant son coeur battre de plus en plus fort,des changements de température, le bois prend du volume puis se rétracte, où l'inverse,elle ne s'en souvenait plus.Pour une raison inconnue,elle se mit à penser à l'immeuble d'Ulitsa Voronezhkaya et à l'homme qui avait gelé à même le sol.Sur le plancher que les enfants avaient démonté pour faire du feu avec le bois.Elle se dit qu'elle n'avait aucune idée de la vitesse à laquelle une bûche se consume. Le poêle allait-il s'eteindre dans la nuit?
Elle s'allongea en position foetale et se mit les mains entre les jambes ,pour les réchauffer. Elle distinguait le crépitement du poêle, le chant sourd des flammes.
Ce sera ma maison,pensa-t-elle. L'endroit où je pourrai toujours me réfugier.
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Puis elle se mit à raconter.
Elle fut attentive à la réaction d'Ingrid quand elle lui confia qu'elle avait une soeur.Fronçait-elle les sourcils, y avait-il une lueur dans ses yeux?Est-ce qu'elle se souviendrait de l'histoire ,le lendemain si on la lui racontait de nouveau? Katrine avait le sentiment que l'histoire de la soeur avait quelque chose du conte,qu'il s'en dégageait une forme mélodieuse. Elle ne savait pas si sa mère comprenait vraiment où si elle prenait juste plaisir à écouter sa voix,ses mots,profitant que sa fille soit à ses côtés.
-Et elle te ressemble,à part qu'elle a les cheveux plus longs et une fossette au menton.Et le parc où elle habite appartenait aux tsars russes. Mais à vrai dire ,tout à commencé avec ton père....
C'est seulement au moment où l'infirmière auxiliaire entra dans la pièce, pour annoncer qu'il était l'heure de dîner, que Katrine se releva,.
Elle embrassa sa mère en lui chuchotant à l'oreille :
-Mais ne le dis à personne.
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On est en Russie, dit il. Nous tenons nous à ce que nous avons, la famille, les traditions, tout ce que Staline a essayé de détruire, les filiations, la religion. Le peuple russe tient à tout ce qu'il possède. Nous ne changeons pas de maison comme vous autres. Les appartements se transmettent de génération en génération. J'habite chez mes beaux parents avec ma femme et mes enfants, dans leur trois pièces et quand viendra l'heure, nous leur succèderons. Nous n'avons pas l'habitude de vivre seuls.
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Le plus important, c'est le présent. Ce n'est pas pour rien que ton nez pointe vers l'avant.
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Un lėger brouillard flottait sur la ville.Tout a disparu,pensa t-elle,la boue et les baraquements ,les toilettes en plein air où les excréments tombaient dans une fosse,en même temps que les rêves de grandeur .En sortant de la gare,elle contempla une immense place où tournaient les voitures et les trolleybus dans une sorte de ballet au ralenti.Une large avenue traversait la ville ,rectiligne de la gare jusqu'au lac Onega .L'avenue portait toujours le nom de perspective Lénine.
Elle tira sa valise tandis que le vent lui mordait les joues.
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Je crois que l'on ne fait que répéter ce que l'on a entendu, ajouta Eva-Lena comme pour tempérer les propos de son mari. La mémoire fonctionne souvent comme ça. On répète ce que racontent les anciens et on finit par croire qu'on y était.
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Est-il possible, après tout ce temps, de faire la part de la vérité et du mensonge ? Est-ce que les souvenirs s'estompent comme les photographies ? Et qu'est-ce qui reste, en réalité, consigné dans la mémoire, le souvenir d'un souvenir ?
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D'habitude ,il n'utilise pas de papier pour allumer le poêle du sauna,mais ces lettres doivent disparaître. Il tient l'une des enveloppes en boule dans la main et approche l'allumette .L'autre,il la froisse et la jette directement dans les flammes.Il ne referme pas immédiatement la porte du poêle. Assis sur la banquette du sauna,tout habillé il contemple les flammes qui se mettent à danser. Le feu de l'enfer pense-t-il,pendant que les satanées lettres de l'agence immobilière se consument et se réduisent en cendres.Le jour du jugement dernier approche.
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« Kivikangas l'été : Katrine essayait de se l'imaginer. Avec les bouleaux dans leur robe vert clair et les membres de sa famille, sur lesquels elle était incapable de mettre un visage.

Carl Pelttari avait géré l'agence pour l'emploi et la Caisse Agricole. Il était de droite comme la plupart des agriculteurs, mais bientôt la terre appartiendrait au peuple. C'était ce que Gunnar avait dit à son père. Et c'était la raison pour laquelle il avait été mis à la porte, « parce qu'un putain de bolchevique n'avait rien à faire dans la maison d'un Pelttari ». Et il avait, du même coup, perdu le petit emploi qu'il occupait, comme assistant à la Caisse Agricole. Carl Pelttari avait engagé le fiancé de sa fille à la place. Le pieu Hilding Svanberg. Il ne pouvait quand même pas confier l'argent des paysans à un traître de bolchevique.

En août, un train partait vers Petrozavodsk en Carélie soviétique. Oskar en serait. Empo et Gunnar étaient dépités de savoir que des mineurs au chômage, pas même membres du Parti, avaient la possibilité de partir, grâce à leur savoir-faire, tandis qu'eux devaient rester au pays, dans la misère et le désespoir. Il se réunissaient la nuit, en cachette, échafaudaient des projets. Après avoir été mis à la porte de chez lui, Gunnar avait pu investir le grenier de la grange des Björnfot. Il cherchait comment offrir mieux à Siri. Il devait lui offrir un vrai foyer, un foyer à elle, avec le chauffage et un lit douillet.
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Les hommes d'ici sont comme ça. Ils ne montrent que rarement leurs émotions. Et puis un jour, ils sortent le fusil. Quelle que soit l'époque, les femmes ont plutôt choisi d'aller se noyer dans le fleuve. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être pour que personne ne soit obligé de nettoyer derrière elles.
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