Citations sur 25 énigmes criminelles à résoudre : énigmes et faits divers (6)
Il semble que M. Marceau ait été abattu d'une balle en plein coeur. L'examen de la clairière alentour ne donne pas grand chose : pas de douille, pas d'arme...L'herbe a été piétinée, il y a un peu partout des traces de pas, mais rien de concluant. En revanche, la victime porte des traces de résidus de poudre noire sur la main droite.
Parmi les traces de pneus relevées sur le chemin près de l’étang, les techniciens identifient celles du 4 × 4 de Maurice Marceau, soigneusement rangé dans son garage. La victime serait venue en voiture jusqu’à l’étang, et son assassin, ou quelqu’un d’autre, serait reparti avec le véhicule pour le ramener chez lui ?
L’inspecteur Arbonnier se rend chez la victime. L’ancienne maison de maître a été superbement restaurée, et l’inspecteur apprécie en connaisseur la décoration : très jolis meubles du xixe siècle, tableaux, objets de valeur… Nicole, l’épouse de Maurice Marceau, est en pleine crise de nerfs. Elle ne comprend pas… Ni ce que faisait son mari au bord de cet étang, ni ce qui a pu lui arriver… Un ami du couple, le Dr Jacques Ambrosi, se trouve sur place. Il lui a administré un calmant et la soutient du mieux qu’il peut. L’inspecteur a également remarqué la magnifique serre xixe de 7 ou 8 m de long, qui flanque le bâtiment principal.
Serge Chevrier leur montre que l’on peut accéder à l’étang par un chemin carrossable situé à une vingtaine de mètres. Cela dit, à sa connaissance, pas grand monde ne connaît cet endroit, ni le chemin, d’ailleurs. Il y a quelques traces de pneus récentes, les techniciens de scène de crime en relèvent le plus possible…
Maurice Marceau, un ancien chirurgien qui avait pris sa retraite il y a quelques années, vivait confortablement avec sa femme dans une jolie propriété avoisinante. D’après les témoignages, c’était un homme un peu sec et cassant, mais il menait une vie très tranquille… L’absence d’une arme quelconque exclut a priori l’hypothèse du suicide. Qui pouvait en vouloir à Maurice Marceau, et pourquoi ?
† L’enquête
Il semble que M. Marceau ait été abattu d’une balle en plein cœur. L’examen de la clairière alentour ne donne pas grand-chose : pas de douille, pas d’arme… L’herbe a été piétinée, il y a un peu partout des traces de pas, mais rien de concluant. En revanche, la victime porte des traces de résidus de poudre noire sur la main droite.
– Pantalon noir, veste noire et chemise noire ? Étrange, remarque l’inspecteur Arbonnier. Et comment est-il arrivé jusqu’ici ?
À pas comptés
† Les prémisses
Le soleil jouait dans les frondaisons, projetant ses rayons à l’intérieur du sous-bois. Les fougères brillaient encore de rosée, et Serge Chevrier marchait d’un bon pas. Il s’était levé de bonne heure pour profiter d’un moment de balade tranquille dans cette forêt. D’ici à dix minutes, il atteindrait les bords de cet étang isolé qu’il adorait, espérant que les iris seraient encore en fleur… Il huma la fraîcheur matinale et hâta l’allure. Une clairière s’étendait de l’autre côté de l’étang, il en profiterait pour s’installer un moment sur un tronc d’arbre, rêvasser tranquillement… Du coin de l’œil, il repéra une tache sombre à une quinzaine de mètres et s’immobilisa. Un chevreuil ? Il y en avait pas mal dans le coin, et il lui était arrivé à plusieurs reprises de se laisser observer un moment, avant que les animaux, comprenant qu’il ne constituait pas un danger, ne s’éloignent paisiblement… Mais la tache demeura totalement inerte, et il tourna lentement la tête. Non, il s’agissait d’une masse reposant sur le sol, qu’il ne parvenait pas à identifier. Il se rapprocha, un peu méfiant, tout de même… puis se figea : l’homme entièrement vêtu de noir reposait de tout son long dans l’herbe, une petite plaie rouge à la poitrine. Serge Chevrier se pencha et reconnut M. Marceau, un retraité qui possédait une jolie propriété à quelques kilomètres de là…