Blottie dans sa nuque, je respire son parfum qui me rappelle fortement celui des marguerites. Peut-être est-ce pour cela que j'affectionne tant ces fleurs.
Quand mes yeux découvrent avec effroi le spectacle environnant, je me redresse d'un coup, manquant presque de tomber à la renverse.
Ahurie.
Assise seule sur un banc du port d'Ibiza, je reste interdite face à l'effervescence d'un marché en pleine installation.
Tout s'explique : le malaise, la bizarrerie de mes sensations, le froid, les bruits inhabituels… Que m'est-il arrivé ? Que signifie cette mauvaise blague ? En massant mes tempes, je me creuse les méninges… Il y a forcément une explication rationnelle.
Il a toujours le mot qui apaise mes craintes, le geste qui soulage mes maux. Sa simple présence me rend plus sereine.
Il n'a rien précipité, il n'a rien dévoilé, il n'a rien insinué. Il a simplement attendu que la situation soit à nouveau au rendez-vous. Et ça ne pouvait mieux tomber. Sur le même banc, où le destin avait guidé nos deux âmes préoccupées ; chacune par leur propre problème, quelques semaines plus tôt...