La scène est entourée de tentures noires que les personnages écartent pour entrer. Un piano à queue au milieu est de trois quarts. Un canapé dans l'arrondi du piano ; un fauteuil à gauche, un à droite. L'éclairage vient de trois sources ; à gauche, premier plan, une psyché ovale fait écran devant des lampes invisibles qui répandent sur tout l'arrière plan gauche une nappe de clarté, le premier plan restant dans l'ombre.
La porte qui donne accès du vestibule dans le salon est dans ce coin. C'est dans cette plage éclairée que les visiteurs se tiennent d'abord. S'ils font quelques pas, ils arrivent aux limites de ce champ lumineux et leur masque est déjà dans l'ombre.
La seconde source lumineuse est un lustre voilé de violet et de vert accroché aux frises ; il ne sera allumé qu'à la scène IV et éclairera le moment décisif du conflit, projetant un cône de lumière sur le divan.
Les deux hommes joueront ainsi tour à tour dans la lumière ou se replongeront dans l'ombre, selon qu'ils gagneront ou perdront du terrain dans l'esprit de la femme qui est le centre de la lutte et de leurs convoitises.
Au fond, à droite, une lampe à colonne pareillement voilée.
(lever de rideau de "Le voyageur" de Denys Amiel, paru dans "La petite illustration" en août 1923)