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Citations sur A la recherche de Glitter Faraday (6)

Il n’avait jamais cessé de penser à Alger. Je n’avais pas le droit de lui dire qu’il ne restait rien de cette pauvre ville et que ses principes, joyeusement estropiés par des soudards et leurs affidés, avaient fondu comme neige au soleil.
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Ils l’ont relâché en précisant, avec une grande mansuétude, que s’ils le chopaient une autre fois, il irait déterrer ses père et mère pour leur exploser les couilles et les maudire d’avoir donné la vie, un jour, à un sale négrillon.
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Elle se souvenait de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui avaient cru en un monde nouveau. Elle n’osait pas croire que tout cela était parti en fumée et qu’il ne restait quasiment plus de traces ni d’empreintes de cette époque. Des dizaines de noms se bousculaient dans sa mémoire. Des héritiers de Fanon, qui voulaient porter haut le flambeau de la lutte contre toutes les discriminations. Elaine Brown, Bobby Seale, Eldridge Cleaver, Stokely Carmichael, Ericka Huggins, Huey Newton, Angela Davis... Houria se rappelait les visages qui avaient fait vibrer Alger. Et celui de Miriam Makeba qui avait été si merveilleuse en chantant « Je suis Algérienne et libre » en arabe. Houria n’avait pas été la seule à pleurer d’émotion ce jour-là. Des milliers de gens disaient leur joie à travers leurs larmes. L’Algérie était la sœur ainée des opprimés. On croyait qu’une aube nouvelle était sur le point d’éclore.
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Dans un poème qui circulait sous le manteau, Sellam avait osé dire que les nouveaux maîtres étaient aussi méprisables que les anciens et que la vraie révolution devra être un jour de se débarrasser des soudards et de leur clique, qui ont confisqué les idéaux de tout un peuple ! Cela lui avait valu les pires tourments qui soient. Au lendemain de l’Indépendance, il avait eu le mauvais goût d’adresser une lettre ouverte aux Français, pour leur dire qu’il n’avait aucune haine à leur encontre. Un juge, d’une perversité crasse, en avait pris prétexte pour jeter le discrédit sur Sellam. Il avait déformé à dessein son propos pour affirmer que Sellam était un collabo et qu’il était inacceptable qu’un tel homme continue de vivre dans l’impunité la plus totale. Ce juge, un rallié de la dernière heure, était rompu dans l’art de jouer des coudes. Il avait su gagner, au lendemain de l’Indépendance, une place de choix, dans l’organigramme de la nouvelle nation. Il faisait la pluie et le beau temps. Sellam était sa bête noire. Il avait fait détruire ses œuvres et interdit aux éditeurs de le publier. Il lui avait ensuite fait abîmer les mains pour l’empêcher d’écrire, mais Sellam continuait de répéter sans cesse, du matin au soir, qu’il faudrait libérer, un jour ou l’autre, ce pays devenu exsangue sous les coups répétés de ses fils. Peu de temps après, des hommes masqués allaient le mutiler jusqu’au point où il ne pouvait plus parler. L’Algérie s’était laissé enfoncer dans les ténèbres. Les héros de la veille avaient jeté leur idéal aux orties, ils avaient un autre visage, leurs valeurs s’accommodaient de toutes les infamies.
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Archie Stepp raconte quelque part la grande amitié qui l’a uni à Ted Joans, à Alger, et il parle des « exilés », le bar mythique qui avait dû fermer un jour, comme le lieu d’une incomparable fraternité. Il dit qu’aucune ville n’a jamais réuni comme Alger tous les enfants d’Afrique. Pour sûr, Alger était le lieu au monde où on pouvait se sentir chez soi d’où qu’on était. La guerre qui avait embrasé un pays pendant huit ans, et permis à un peuple de se libérer, n’avait laissé trace d’aucune haine. C’était le pays des hommes libres. Puis la ville, autrefois si bienveillante, est devenue un cauchemar. Le bar les « exilés » a été bouclé. Tout le monde est parti . Petit Ahmed est allé grossir les rangs des déshérités, avant de disparaître, et Sellam a été abattu dans une ruelle obscure.
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Ce Dieu-là, il se battrait pour lui. Ce Dieu ne serait pas comme cet enfoiré qui voit tout ce qui se passe sous ses yeux et qui se branle pendant ce temps, il ne laisse pas seulement prospérer les salauds, il leur pave le chemin, comme pour les féliciter de penser, du matin au soir, qu’à berner leur prochain.
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