AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 59 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec « La villa des mystères », l'auteur argentin Federico Andahazi revient sur un événement célèbre pour les aficionados de littérature : les quelques jours passés en 1816 sur les rives du lac Léman par Percy et Mary Shelley, Lord Byron, Claire Clairemont et le docteur Polidori. Un séjour au cours duquel ces prestigieux invités se sont lancés, faute d'autres distractions, dans le défi littéraire suivant : écrire une histoire fantastique la plus sombre et la plus inquiétante possible. de ce défi naîtra le fameux « Frankenstein » de Mary Shelley mais aussi « The Vampyre », un récit d'abord imputé à Byron qui en refusera la paternité que l'on attribue aujourd'hui à John Polidori, sans doute le moins connu des cinq personnages, sur qui l'auteur a choisi de se focaliser. Mais c'est un portrait bien peu flatteur que brosse ici Federico Andahazi. Jaloux du talent de Lord Byron pour qui il assume le rôle de secrétaire, imbu de sa personne, mesquin, dénué de talent, que ce soit en tant que médecin qu'écrivain... le pauvre Polidori n'a pas vraiment de quoi s'attirer la sympathie du lecteur. Et pourtant on se plaît à suivre le déroulement des curieux événements qui marqueront à jamais la vie du secrétaire. Car il se passe effectivement des choses très étranges dans cette maison, à commencer par les lettres qui attendent Polidori chaque soir sur son bureau et qui vont le plonger dans l'inquiétude et peu à peu ébranler toutes ses certitudes.

Le roman se compose ainsi d'une alternance entre des passages narratifs relatant le séjour de Polidori et de ses compagnons et la retranscription de ces mystérieuses lettres qui ne tardent pas à nous entraîner dans une autre histoire mettant notamment en scène deux jumelles réputées pour leur comportement scandaleux. L'auteur parvient avec habilité à maintenir le suspens quant à l'identité de l'expéditeur de ce courrier ce qui contribue à renforcer l'ambiance légèrement oppressante dans laquelle baigne l'ensemble du roman qui, malgré sa brièveté, parvient à maintenir le lecteur en haleine. La chute est notamment très bien amenée et, contrairement à ce qui se passe trop souvent lorsqu'on a affaire à des textes aussi courts, prend complètement au dépourvu. Certaines trouvailles de l'auteur méritent également le détour, comme c'est le cas de sa « machine à lecture », engin redoutable capable de juger du caractère publiable ou non de n'importe quel livre. La nature très particulière de l'auteur des lettres adressées à Polidori ne manque également pas d'originalité et c'est avec un mélange d'horreur et de pitié que l'on découvre le récit de la vie de la pauvre et inquiétante créature. Un mot, pour terminer, à ceux qui souhaiteraient lire d'autres textes fantastiques consacrés à Byron, Shelley, Polidori et compagnie et à qui je ne peux que conseiller l'excellent « Le poids de son regard » de Tim Powers ainsi que la nouvelle « Le Prométhée invalide » de Walter Jon Williams.

Un roman très court (à peine plus de cent pages) mais habilement maîtrisé par Federico Andahazi qui parvient à maintenir le suspens du début à la fin. Malgré le manque de sympathie éprouvé pour le personnage de Polidori on se laisse vite prendre par l'ambiance glauque qui imprègne le récit. Une brève mais agréable découverte.
Commenter  J’apprécie          230
Qualifié de « roman », je serais tentée d'attribuer davantage le qualificatif de « nouvelle » à ce court récit qui nous entraîne dans les profondeurs gothiques du XIXème siècle dans une structure narrative digne des meilleurs récits à chute…
L'histoire s'appuie sur un fait historique réel : le séjour en suisse de Byron, des Shelley, de Claire Clermont (demie-soeur de Mary Shelley) et du docteur Polidori dans la villa Diodati. Cette villégiature donna lieu à un pari dont l'enjeu passerait à la postérité : lancé par Byron en cet été 1816, il s'agissait d'écrire le récit le plus effrayant possible…Et Frankenstein naquit ainsi de l'esprit de Mary Shelley
Mais l'intérêt du livre réside plutôt dans la focalisation sur le personnage le moins connu de la petite troupe et pourtant bien réel : le docteur John William Polidori. Ténébreux personnage auquel on s'attache bien malgré nous, parce qu'il incarne l'être humain dans toute sa médiocrité et toute sa fragilité face au gigantisme du génie du trop fameux Lord Byron… J'avoue avoir été séduite par ce personnage auquel je me suis parfois identifiée, notamment dans sa quête du don d'écriture.
La structure épistolaire entretient vraiment bien le suspense et instaure avec le lecteur une connivence entre lui et Polidori, seul à recevoir ces mystérieuses lettres cachetées. L'autre personnage, que je ne peux nommer ni développer sans déflorer une partie de l'histoire, est quant à lui fascinant et repoussant, un monstre au sens premier du terme, mais dont l'intelligence et la sensibilité rapproche de l'humain.
Le parti pris de l'auteur de concentrer son intrigue autour de la sexualité est également intéressant dans la mesure où il permet d'associer la littérature, l'instinct de survie et la création littéraire dans une triade gothique maudite et maléfique qui laisse songeur… Pas idiot du tout cette idée, monsieur Andahazi : il fallait y penser !
La fin ? Deux avis rentrent en conflit dans ma tête : assez convenue dans le sens où elle ne se départit pas du schéma classique de la chute des nouvelles ou court roman noir, et en même temps, follement intelligente et excitante…
En résumé, petit roman à consommer sans modération : rondement mené, il laisse une arrière pensée terrible quand on l'a terminé : et si rien ne s'acquérait sans que l'on y perde quelque chose ?

Terminé le 16 juillet 2006.
Commenter  J’apprécie          50
Il faut savoir tout d'abord que je ne suis pas familiarisé avec la littérature fantastique. A peine ai-je lu quelques ouvrages du genre, dont Dracula, et c'était il y a longtemps. Je n'ai même pas lu Frankenstein. C'est dire. Je suis donc incapable de juger l'originalité de telle ou telle oeuvre que je serais amené à lire. Pourtant, j'ai le sentiment que La villa des mystères a une façon de réinventer certains thèmes, comme le vampirisme, assez unique.

Il faut noter également que la plupart des détails "réalistes" de l'histoire sont inspirés de faits réels. Ainsi sont véridiques les vacances en Suisse de Lord Byron, Percy et Mary Shelley et la demi soeur de celle-ci, Claire Clermont, les liens qui unissent Lord Byron et John Polidori, jusqu'à l'anecdote du défi littéraire qui devait donner naissance à Frankenstein. Pourtant, et contrairement à ce que pourrait laisser croire le résumé de la quatrième de couverture, c'est moins le quatuor des jeunes gens de bonne famille qui intéresse l'auteur que le docteur Polodori et, surtout, son étrange et mystérieux correspondant.
C'est en effet dans les missives que reçoit le jeune secrétaire de Lord Byron que réside l'essentiel de l'intrigue. On y découvre la biographie insoutenable et terrifiante d'un monstre à peine de forme humaine. Rarement, je crois, n'auront été mêlés si inextricablement, sexualité et fantastique.

Le tout est servi par une langue somptueuse et néanmoins particulièrement agréable à lire. Qui plus est le roman (ou devrais-je dire le conte ?) ne comporte que 150 pages qu'on dévore en une paire d'heures. Même si, face à la densité incroyable du récit, on a l'impression d'en avoir lu le double sans ressentir jamais le moindre ennui. Bien au contraire. Ajoutez à cela un humour fin et vous obtenez un cocktail savoureux à consommer sans modération.
Commenter  J’apprécie          20
Le livre est captivant car l'intrigue est très bien faite. Je voulais savoir qui écrivait
ces lettres, qu'elle était l'histoire de ces soeurs.
J'ai trouvé le personnage de Polidori pitoyable. Il se comportait comme un hystérique, un enfant gâté, un être malheureux en fait mais insupportable en caractère.
L'ambiance de ce WE était rendue oppressante, étrange, l'arrivée des missives mystérieuses.
La fin est magnifique à mon sens.
Un très bon livre (je peux difficilement en dire plus vu qu'il est très court).
Je ne suis pas du tout une fan de SF mais j'ai trouvé ce livre très bien ficelé.


Lien : http://patacaisse.wordpress...
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4908 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}