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Citations sur L'art de se gâcher la vie (35)

Avant, tout allait mieux, c’est évident. Avant, les gens étaient gentils, les enfants bien élevés, les étés ensoleillés et les hivers blancs. Les professeurs savaient enseigner et les parents savaient éduquer. Avant, Noël était féerique, sans pognon ni alcool, on prenait le temps, les voisins s’entraidaient, on pouvait déposer le lait sur le pas des portes et les gens étaient honnêtes. Avant, les hommes étaient virils et les femmes féminines. Avant, la vie était belle.
Avant quand ? Avant que la vie ne devienne difficile. Mais depuis quand tout nous parait-il si décevant ? Depuis que nous devons l’affronter nous-même… Depuis que nous sommes adultes.
Avant, les fêtes de fin d’année étaient merveilleuses parce qu’on ne devait pas les organiser nous-même, on pouvait aller dormir tard, on recevait des cadeaux sans devoir en faire parce qu’on était enfant, le sapin était énorme et on ne se rendait pas compte des tensions entre les grandes personnes. Quand on était petit, on s’enfichait des embouteillages, Papa s’occupait de la sécurité et Maman des fins de mois difficiles, ce n’était vraiment pas notre problème. On ne savait pas que le Prince n’était pas toujours charmant, ni les amis toujours fiables. On pouvait encore rêver et on ne connaissait que l’ennui dans sa chambre. La vie des grandes personnes nous paraissait facile, ils nous semblaient libres d’agir à leur guise, on ne percevait pas le poids de leur responsabilités, ni le poids de leurs tourments d’adultes. On n’avait pas vécu la désillusion, la trahison, l’échec amoureux, ni le doute face aux choix qui engagent.
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De nombreux adultes vivent en espérant que, plus tard, ils se sentiront mieux. / … / ça viendra, ça viendra… Mais aujourd’hui, nous sommes adultes, faut-il encore attendre ?
Cendrillon n’a d’autre option que de souffrir en passant la serpillière devant ses sœurs qui s’apprêtent au bal. Ce conte cumule deux idées douloureuses et tellement humaines : les autres ont plus de chances que moi d’une part, et en attendant que le bonheur vienne frapper à la porte, je ne peux que continuer ma triste vie en rêvant d’un meilleur futur. Cendrillon ne fait rien elle-même pour que sa vie change, elle a besoin de la fée secourable, c’est nettement plus facile ! Même pour retrouver son prince charmant, elle ne bouge pas un orteil ! Nous, pauvres mortels, nous devons nous passer de la citrouille et nous débrouiller seuls. En attendant, on espère : ça ira mieux après.
Mais n’y a-t-il pas toujours un après ? Un après qu’on trimbale de jour en jour, d’année en année ? Qui donne un peu l’impression de vivre dans la salle d’attente d’un bonheur à venir ? Demain on rase gratis ! Après, quand on aura le temps on fera enfin ce qu’on veut, on le sait, on se le disait déjà enfant :
« Plus tard, quand je serai grand, je serai libre et personne ne me commandera et je ferai comme j’ai envie. » On est adulte maintenant. « Adulte ? Peut-être mais plus tard ce sera plus facile. Quand j’aurai moins de boulot. Quand j’aurai un amoureux (un jour mon prince viendra, hé hé !) Quand je serai mariée, quand j’aurai des enfants. Je prendrai des vacances quand la maison sera finie. Je voyagerai quand les enfants ne seront plus dans mes pattes. Je rangerai mes armoires quand je serai à la retraite et je me reposerai… quand je serai morte ! Je serai enfin heureuse… »
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Ne nous trompons pas, une vie "bien menée" ne signifie pas une vie sans souffrance. Croire cette ineptie rajouterait aux souffrances inévitables la souffrance de souffrir!
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Ce n'est pas parce que l'action est difficile qu'on n'ose pas l'accomplir, c'est parce qu'on n'ose pas l'accomplir qu'elle reste difficile.
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Vivre n’est ni facile, ni réjouissant et tous les adultes, au fond d’eux-mêmes, le savent intuitivement : le bonheur dont on rêve n’est qu’un rêve !
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Nous sommes seuls à nous percevoir de l'intérieur. Personne ne peut deviner nos craintes, nos tristesse et nos tourments obscurs. Le propre d'un effort bien fait est qu'il ne se voit pas.
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La vie est faite de milliers de petits bonheurs simples.
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Les philosophes nous disent comment vivre, alors que les psychologues nous disent comment on vit. Les premiers proposent des chemins, les seconds les analysent. L'amour de la sagesse face à la psyché. Tentons quelques ponts entre ces deux voies éclairantes.
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Quoi qu'il en soit, pour continuer à imaginer que tout le monde se moque de nous et que nous sommes abandonnés à la malchance, évitons surtout d'analyser notre participation, fût-elle passive, à notre propre malheur. Aussi paradoxal cela semble-t-il à première lecture, il est souvent plus confortable de persister à croire qu'on est victime. Cet avantage n'a pas échappé à la masse, qui en fait un sport national. Alors que notre société prône le culte du gagnant, la figure de la victime est arrivée à occuper celle du héros. La médiatisation des catastrophes a révélé que l'unanimité compassionnel était en train de devenir l'ultime expression du lien social. Et les demandes de réparation auprès des psychiatres et des juristes sont sans fin. Jusqu'où irons-nous dans cette "victimisation" généralisée.
Pour compenser la tendance à la passion de la performance, on crée une société où le héros n'est plus le fort, le vainqueur qui surmontait les difficultés et les obstacles, mais au contraire la victime, celle qui échoue, et qui est dépassée. Autrefois, les victimes avaient honte de leur condition. Aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenu un enjeu, donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale qui passe à la télé ! il ne s'agit pas de balayer toute compassion mais plutôt d'éviter les abus et les risques que ce renversement fait courir à la société et à la démocratie. Cette apologie des victimes ne sert ni les victimes, ni la société.
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Il est un temps pour la colère, c'est légitime, il faut qu'elle s'exprime.
Il est un temps pour les pleurs et les doutes, les remords et la culpabilité.
Il est un temps ensuite, pour les explications, la parole qui mord mais aussi la parole qui soigne, puis vient le temps de tourner la page. Oublier n'est sans doute pas possible. Les partenaires se souviendront toujours de cet épisode douloureux. Mais passer à autre chose, oui, c'est possible. Faire payer le coupable indéfiniment, c'est déséquilibrer le couple dans l'autre sens. La souffrance du fautif qui doit dédommager sa victime devient un jour plus lourde que la douleur du blessé lui-même et celui-ci, en punissant son partenaire, entretient aussi sa propre peine. C'est un mécanisme sans fin qui ne produit que deux perdants. Chacun peut décider de s'affranchir de son chagrin et ne plus compter sur son malheur. C'est page noire a eu lieu, mais on est libre d'écrire un nouveau chapitre en comprenant qu'au-delà des blessures se profile une nouvelle maturité.
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