Mon échelle de valeurs ne compte que 5 étoiles… Je mettrai bien 10 étoiles à ce livre.
Commencer ce livre n'est pas, selon moi, une chose facile. On ne lit pas ce genre de livre uniquement pour passer le temps. Il m'a fait l'effet d'une décharge, d'une claque, d'un bouleversement !
Une approche pour mettre des mots sur les maux. Des anecdotes qu'on pourrait penser anodines alors qu'elles ont une grande importance.
Je l'ai lu en 3 semaines. Non pas qu'il soit dur/long à lire, loin de là mais j'ai eu besoin de pauses pour digérer ce que j'apprenais, digérer les choses dont je comprenais enfin la signification.
Ce livre a vraiment été libérateur pour moi pour diverses raisons. Il est devenu l'un de mes livres préférés !
Ma critique ne sera pas longue car je risquerai d'entrer dans des détails personnels dont je n'ai pas envie de parler et dont tout le monde s'en fout.
Je dirai juste que ceux qui vont mal sans connaitre la raison devraient lire ce livre. En fait, je dirai même que tout le monde devrait lire ce livre afin de se rendre compte que tout comportement nocif (flagrants ou pas) a un impact incroyable sur la vie d'autrui.
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Bon livre qui n'hésite pas à remettre en question les petites phrases si souvent entendues et les comportements malsains qui s'insinuent dans tant de familles ! Il y a quelque chose que j'ai trouvé choquant cependant : je ne suis pas du tout d'accord avec l'auteure quand elle incite les gens qui ont choisi de faire des enfants à couper la relation avec leurs propres parents (grands-parents de leurs enfants donc) si ceux-ci s'immiscent dans leur vie. Déjà ils n'ont pas le droit (loi française, je me suis demandée un temps si l'auteure n'était pas d'un autre pays) et en plus la filiation est un lien de dépendance ascendant et descendant et qu'il faut assumer quand un adulte humain fait le choix de se reproduire. Faire une famille est une immense ineptie si on n'a pas une admiration pour le genre humain et encore plus si on a soi-même des mauvaises relations avec sa famille et surtout ses parents. Forcément, les enfants souffriront. Combien de marâtres ou de parâtres critiquent aussi leurs belles-mères et leurs beaux-pères devant leurs enfants. Déjà que devant le conjoint ce n'est pas terrible ! Dommage que ces parents-là n'aient pas connu la contraception le jour où ils ont conçu eux-mêmes ! Et c'est un sujet que peu de psychologues abordent car peut-être que cela leur renvoie une vérité qu'ils se cachent à eux-mêmes car ils sont une majorité à aspirer au mariage avec enfants ! Les livres de Régis Jauffret (vrai littéraire, écrivain) sont excellents à ce sujet ("Asile de fous", "Cannibales"), il livre une vision des familles et des couples sans concession, en mettant à nu tout ce qu'elles comportent d'hypocrisies, de comportements psychologiques déviants.
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Ce livre est intéressant même si j'aurais apprécié que le chapitre concernant la reconstruction soit le plus important car c'est cela qui compte !
Les abondants exemples de témoignages nous en trouvons dans tous les livres de psycho. C'est le seul bémol à mon avis.
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je réalise que j'ai une vision très étriquée des choses. Je me suis figée dans un schéma Je comprends combien les messages de mes parents étaient mortifères, mais je ne sais pas quoi en faire. Je sais, mais je ne sessens aucune émotion. Je vis. Mais je n'existe pas. Je me sens morte et vivante à la fois.
Le souvenir de cet enfant blessé ne s'effacera jamais.
Dans un subtil jeu d’influences réciproques, les enfants s’adaptent à leurs parents et aux événements qui émaillent leurs tendres années. Ils en tirent inconsciemment les conclusions que leur psychisme juvénile leur permet d’assimiler. L’enfant est vulnérable et sensible, mais à la différence du bloc d’argile, il est moins passif : il interagit avec son sculpteur et évolue au fil des ans.
Pour nos enfants aujourd’hui, comme pour nous-mêmes hier, ces influences initiales, prégnantes et décisives sont belles et réfléchies, maladroites et médiocres, ou carrément sordides et terriblement traumatisantes. Elles constituent le bagage psychique fondamental avec lequel nous affrontons tous un jour ou l’autre la complexité de la vie des grandes personnes, nous la subissons ou nous la choisissons. C’est la nôtre maintenant.
Y sommes-nous bien préparés ? Sommes-nous capables de prendre les bons trains, avec ce lourd bagage ? Et si nous restons un peu longtemps calés sur le quai, ne sachant quelle voie choisir ou ratant systématiquement les voitures dans lesquelles on aurait pu sauter, serait-ce à cause de ce fardeau qu’on traîne partout et dont on n’arrive pas à se débarrasser ? Peut-on faire la différence entre ce conditionnement qui nous modèle comme une seconde peau et notre vraie personnalité ? Peut-elle émerger du carcan de l’enfance, a fortiori d’une enfance blessée ?
Lorsque, jeune adulte, nous sommes au bord du nid, à l’heure d’ouvrir nos ailes pour découvrir et créer notre propre vie, nous sommes profondément formatés par ces deux décennies passées dans notre famille d’origine. Elles ont coloré confiance en soi, désirs et ambitions, généré hontes et culpabilités, nourri peurs, timidité et angoisses. Ces années au sein de la famille sont largement responsables de nos bouffées de colère volcaniques ou de nos flots de larmes irrépressibles, tout autant que de notre émotivité à fleur de peau, de notre culture fanfaronnante ou de notre humour vitriolé. Et peut-être aussi du choix de notre métier, de notre conjoint ou du désir de fonder une famille.
On ne peut rien changer au passé, on ne peut éviter que les dommages qui nous ont été infligés aient eu lieu, mais on peut se réparer et regagner son intégrité perdue. Faire la lumière sur son passé permet de sortir enfin de l’invisible prison de l’enfance et de se transformer d’inconsciente victime du passé en adulte responsable, qui connaît son histoire et l’assume.
Reconnaître les torts des parents permet de ne plus les porter, c’est l’essentiel. Cette reconnaissance est parfois bien malaisée, lorsque les sévices sont subtils, c’est le cas des sévices psychologiques. Il est plus difficile de reconnaître la maltraitance psychique que la maltraitance physique. Or sans cette reconnaissance, on ne sait pas contre quoi lutter, on ne sait pas non plus de quoi on doit guérir. Le mal-être reste flou, impalpable, sans causes parce que celles-ci sont ignorées, niées ou minimisées.
Les petits garçons aiment les camions et les petites filles préfèrent les poupées ? Les hommes viendraient de Mars et les femmes de Vénus ? le sexe et le genre coïncident d?emblée ? La construction de l?identité sexuelle serait naturelle ?
Stop aux idées reçues et aux stéréotypes ! Toutes ces affirmations largement admises n?ont absolument rien de scientifique. Les différences psychologiques et sociales entre les hommes et les femmes sont uniquement culturelles. Bon sexe, bon genre, le prochain livre de Marie Andersen à paraître chez Ixelles éditions en septembre 2015.