C'est bon roman, romanesque, avec tout ce qu'il faut pour nous tenir de la première à la dernière page. Je ne vais pas paraphraser tout ce qui a été dit sur l'histoire de Mimmo et Viola, l'Italie du 20e siècle, les grandes familles, l'art, l'église, la guerre... Tout cela fonctionne bien, et pourtant je reste un peu sur ma faim.
Les amours contrariés, impossibles hantent la littérature, et là du coup je trouve que c'est ce qui est le moins abouti dans cette histoire. Pour moi le personnage de Viola manque d'épaisseur, il aurait mérité un traitement plus approfondi. Cette héroïne qui nous apparaît fantasque, brillante, libre est escamotée souvent au profit de ses frères. Comme pour une héroïne de la littérature gothique anglaise du 19e siècle, à faire dans le romanesque, je serais allée plus loin dans son personnage. Elle est le personnage féminin central, au milieu de femmes stéréotypées : la mère, l'épouse, la prostituée, la Princesse slave... Donc je reste frustrée, j'aurais aimé en savoir plus... du coup l'écriture le paraît moins aboutie que dans son précédent roman "
Des diables et des saints".
Bon, que ceci ne vous gâche pas le plaisir de le découvrir, c'est tout de même un bon moment de lecture.