Le roman qu'on va lire est de la main d'Herbert Kahn. Herbert est écrivain, il a fini par le devenir - si l'on peut appeler ça « devenir ». Herbert est écrivain et croit au pouvoir des mots. Il croit que les mots peuvent véritablement « faire » quelque chose, dans la réalité. Ça l'arrange de le croire. Ça donne du sens à son métier de romancier. Il appuie vaguement sa pensée sur ses souvenirs d'étudiant en philo, notamment sa lecture de Quand dire, c'est faire d'Austin.
aimable, il l’est toujours, par principe; il n’a pas suffisamment de lecteurs pour se permettre de mettre dans le vent ceux qui lui écrivent aimablement, même si au fond il n’aime pas trop qu’on lui écrive.
Il avait tellement d’imagination qu’il n’avait pas besoin de l’avoir pour avoir peur de la perdre.
Il y avait un truc qui s’était emballé en lui et qu’il ne contrôlait plus. C’était comme un cheval. C’était lui et ce n’était pas lui. Mais c’était plus fort que lui. Il se disait que peut-être ça avait été pareil pour elle, juste avant, et que ça avait tiré si fort que ça s’était rompu, et qu’elle était restée là, les yeux ouverts sur l’absurdité de la situation, à regarder leur histoire qui s’échappait au loin déjà. Bien sûr que la situation était absurde. Mais qu’est-ce qui ne l’était pas ?
La vraie vie. Dans le jargon du tchat on tape IRL, *in réal life*. IRL, ça sonne comme irréel, pourtant. La vraie vie est irréelle.