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EAN : 9789514590573
285 pages
The neo-assyrian text corpus project (01/01/2002)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le titre complet est "Le dieu Ninurta dans la mythologie et l'idéologie royale de la Mésopotamie ancienne". Amar Annus, déjà connu pour ses études sur les mythes mésopotamiens, publie dans la série des Etudes consacrées aux archives d'Etat de l'Assyrie, un essai qui retrace la figure du dieu et héros civilisateur Ninurta, de sa naissance à Sumer à la fin de sa "carrière" dans l'empire assyrien, sur près de trois millénaires.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ninurta est le défenseur de l'ordre divin du monde ; il est le dieu de la guerre, de l'agriculture et de la sagesse. Le point de jonction entre ces rôles apparemment contradictoires est l'institution de la monarchie que Ninurta personnifie, et la destinée qu'il décrète pour le roi mortel. En tant que fils du dieu qui symbolise la domination politique en Mésopotamie, Enlil, et de sa parèdre Ninlil, il est doté par son père d'une royauté éternelle après ses combats victorieux contre les forces du chaos. Ninurta est le sauveur céleste, le prince héritier d'En-Haut qui, après sa victoire sur les forces jalouses, rejoint son père et devient le prototype divin du roi. On attend de lui qu'il donne au roi terrestre, son icône ou son incarnation, ce rôle victorieux. Il est donc l'intermédiaire entre les rois et les hommes, le haut et le bas. Ninurta en tant que roi est responsable de la gestion correcte et heureuse de plusieurs aspects de la politique et de la nature. On a besoin de son aide quand l'ordre cosmique est déséquilibré, et, parmi les dieux, il est le seul capable de restaurer l'harmonie. La restauration est considérée comme une "création nouvelle" qui ouvre une nouvelle ère. Il faut pour cela non seulement de la force physique, mais aussi un pouvoir intellectuel, et donc Ninurta est un dieu de la sagesse, proverbialement connu pour sa rapidité d'intervention et de pensée. On a conservé plusieurs mythes où Ninurta vainc les ennemis de l'ordre cosmique. Parfois ils sont présentés sous la forme d'une liste de onze monstres. En les vainquant, Ninurta libère les pouvoirs emprisonnés ou tenus captifs par ces forces du chaos. Donc, de cette victoire, le chaos peut régner, mais seulement pour un temps limité. Ensuite, des bénédictions générales pleuvent sur le Pays, la fertilité en agriculture, dans la famille, la guérison des maladies et "la résurrection des morts". La mythologie de Ninurta est abondamment utilisée dans les rituels royaux.

p. 5
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Pendant la période akkadienne, on observe une tendance à déifier le roi. Les rois de la dynastie de Sargon étaient d'héroïques soldats et leur autorité royale reposait sur leurs exploits guerriers. Mais Naram-Sin tenta de modifier les antiques traditions royales sumériennes, et son pire crime, de l'opinion des prêtres de (la ville sainte de) Nippour, fut de rechercher la divinisation en se passant de l'approbation de Nippour et de ses instances sacrées. Il aurait fallu, pour que ce soit légitime, accomplir le rituel solennel de la "fixation des destins du roi" à Nippour et la transmission des insignes royaux de pouvoir de Nirnurta au roi. Au lieu de quoi, nous lisons dans "La malédiction d'Akkad" (57) que "le verdict venant de l'Ekur (temple du dieu suprême Enlil à Nippour) fut inquiétant" (me-gin7 ba-an-gar).

Dans une inscription, Naram-Sin parle d'une statue d'or érigée à l'honneur de sa royauté éternelle et de ses victoires éclatantes. Nous voyons ici comment le roi s'empare des attributs de Ninurta : il est le victorieux, et il affirme avoir reçu la royauté éternelle. Naram-Sin négligea son devoir d'apporter des offrandes au temple d'Enlil à Nippour et tenta d'éliminer la ville d'Enlil et ses prescriptions. Pour la première fois, un roi réel remplace le dieu Ninurta.

Pour résumer, selon la conception sumérienne traditionnelle, la royauté est transmise par une ligne allant d'Enlil à Ninurta et de Ninurta au roi. Ninurta, en vertu de ses pouvoirs comme fils aîné d'Enlil, est le Roi Eternel selon cette idéologie. La royauté humaine est transitoire et changeante, selon cette idéologie. Cette conception évolue pendant la période d'Ur III : on donne alors au roi la royauté éternelle ou l'allongement de ses années de règne - bala - le statut du roi rejoignant celui des dieux. Il est aussi intéressant de noter que dans les textes sumériens, le mot /bala/ au sens de "époque d'un règne" n'est jamais utilisé ; le mot n'est employé qu'au sens du verbe /bal/, changer, transférer. La royauté était considérée comme temporaire.

pp. 16-17
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Habituellement, les dieux ne parlent jamais aux simples mortels en Mésopotamie ; il ne parlent qu'aux rois. Dans les textes mythologiques sumériens, s'il arrive qu'une divinité rencontre une personne de statut inconnu, le dieu introduit son discours en disant : "Si tu es un dieu, parlons ensemble ; si tu es un homme, je te prescrirai ta destinée." (...) Quand Enlil rencontre les rois, il les traite en humains. Mais après la rencontre, le mortel a acquis une dimension nouvelle et extraordinaire.

p. 22
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