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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un second roman sur la même lignée que le premier

J’ai découvert l’écriture de Camille Anseaume avec « Un tout petit rien », son premier roman, paru en 2014. Un roman qui m’avait marqué, il était le reflet de toute une génération. Chaque jeune femme de mon entourage qui l’avait lu admettait qu’il était d’une justesse exemplaire dans la description des sentiments. Une fille, un peu paumée, mais pas trop tout de même, enceinte et célibataire, forcément ça touche. Son second roman « Ta façon d’être au monde », je ne voulais pas le manquer. J’avais beaucoup d’attentes, en fait j’en attendais au moins autant que du premier roman et bien qu'étant assez différent dans la construction du récit, l’émotion est toujours si palpable.

Une ambiance nostalgique qui oscille entre bonheur et tristesse

« Ta façon d’être au monde » est un roman triste qui commence par l’amitié de deux fillettes qui ne se quitteront jamais. L’une est timide, l’autre rayonne. L’une aime par procuration, l’autre vit le grand amour. Leurs vacances, elles les passent sur la côte bretonne, à Timéoscor, la maison d’été de la famille. Ambiance apéro les pieds dans l’eau, premiers flirts, virées entre amis. La bande que forment les deux amies avec les garçons et « les pièces rapportées », ceux qui seront de passage uniquement, donne envie. Vient la fin des études, la vie à Paris, les mêmes coups entre potes, la vraie vie, le drame... Il y a dans ce livre un air de « Les petits mouchoirs », du bonheur, mais pas trop, le temps qui passe lentement, mais trop vite tout de même, l’amitié, mais pas que...

Une fin qui m’a mise en apnée

Si j’ai eu un peu du mal à comprendre la façon dont Camille Anseaume présentait ses personnages, l’étrangeté de la narratrice parlant d’elle à la troisième personne s’est évanouie pour laisser place à un récit très personnel. J’ai eu l’impression de rentrer dans l’intimité des personnages. Les relations entre jeunes, mais aussi entre parents et enfants sont tellement bien décrites, que chaque scène, si banale soit-elle a le don d’émouvoir. C’est la vie de tous les jours que l’on nous raconte là, rien n’est embelli, rien n’est dramatisé, tout est juste, réel.

Cette fin, et j’entends pas là, les derniers chapitres, m’ont profondément émue. J’avais mal pour les deux amies, pour les parents... J’ai refermé ce livre en sachant que leur vie à tous est bouleversée et qu’il y aura encore pas mal de dégâts après ça. J’ai eu de la peine pour la narratrice quand enfin on prend conscience de la signification de quelques éléments éparpillés dans le roman. J’ai eu mal pour la fille et son père, et pour d’autres qui n’affronteront peut-être pas le malheur dans cette histoire, mais dont on sait qu’il va bientôt leur tomber dessus et avec une telle puissance, qu’ils en seront anéantis.

Non, voilà ce que je me suis dit une fois sortie de ma stupeur. Non, ce n’est pas juste. Et pourtant c’est ça la vraie vie.
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« Elle » est une jeune fille qui vit dans un monde qu'elle ne perçoit pas forcément comme les autres. Elle se sent « différente », malgré son entourage, malgré les plaisirs de la vie. « Elle » est souvent inquiète de son monde, de ne pas faire les choses bien, de ne pas être à la hauteur. Très jeune, une certaine culpabilité s'est emparée d'elle sans plus la quitter. Se sentant comme responsable de quelque chose, sans savoir ce que c'était.
« Tu », c'est celle qui devient son amie, celle avec qui elle va évoluer, jouer, changer. « Tu », comme « Elle », n'a pas de nom. Progressivement, leur amitié évolue, devient plus forte, et « Tu » deviens le modèle qu'« Elle » aimerait suivre. « Tu » est belle, fière, a confiance en elle et au monde.
Ta façon d'être au monde raconte l'amitié qui naît de ces personnages. Naît de ce choix une impression d'immuabilité, mais également d'intemporalité. Elles sont toutes deux différentes, l'une plus introvertie que l'autre, cherchant à devenir son modèle, sa référence dans ce monde qu'elle n'arrive pas toujours à comprendre ou à maîtriser. Elles grandissent, et cette amitié se transforme. Leur complicité s'épanouit, jusqu'au groupe d'amis qu'ils vont former plus tard. Ces liens qui se tissent et se renforcent avec le temps.

Ce livre est différent dans le style que le précédent livre de Camille Anseaume. On retrouve toute sa sensibilité, sa pudeur et son tact, mais on plonge dans un univers mélancolique. Il y a même un certain malaise qui s'installe au début de la lecture, dû au choix de parler des personnages en « elle » et « tu », choisissant de ne pas révéler leur identité. On avance dans leur monde, on les suit, on les regarde, comme un voyeurisme choisi.
Cette mise à distance de l'identité n'empêche pas à l'auteur de dresser de façon complexe les sentiments des personnages : sans tournures alambiquées, ces sentiments sont très terre-à-terre et n'empêchent pas le lecteur de les imaginer évoluer : une souffrance caractérise « elle », qui devient, dans la seconde partie du récit « Je ». Celle-ci est masquée aux regards des autres, et le personnage tente de mouler sa vie à celle de « Tu » pour maintenir son équilibre de vie, parfois précaire. « Elle » est si peu sur d'elle qu'à certains moments, on aimerait lui dire de se réveiller et de voir le monde sous un angle différent.
Dans leur groupe d'amis, une fois devenu jeunes adultes, elles évoluent, l'une face à l'autre, « Elle » faisant toujours de « Tu » son modèle et sa référence. Jusqu'au drame qui vient bouleverser le groupe et le couple d'amies. Camille Anseaume ne laisse pas son lecteur de côté et l'entraine avec ce groupe, avec douceur et poésie face à la perte.

Un frisson d'enfermement, dans l'univers d' « Elle ».
Comme indiqué plus haut, on retrouve dans ce livre le charme de l'écriture de Camille Anseaume : sans précipitation, elle dresse un portrait humain, avec ses travers, sans essayer de « mentir » à son lecteur : la réalité, c'est aussi cela : des vies déchirées, mornes et tristes. Mais pour cette histoire, le rythme est lent, monotone : sans timbre ni musicalité, on est directement plongé dans la tête d' « Elle » pour qui le monde n'est teinté que de nuances de gris. C'est ce qui m'a le plus perturbé durant la lecture, cette impression d'être sur un bateau, sans vent pour souffler dans les voiles.
En second lieu, il y a cette atmosphère d'enfermement, de huit clos. Malgré l'entourage qui revient de façon régulière, on est toujours face aux deux personnages, à leurs choix ou à leurs indécisions.
le rythme lent et la sensation d'enfermement ne m'avaient pas préparée à la fin qui est venue comme une bourrasque en plein visage. Rien que pour cela, j'ai pris un plaisir incroyable à m'être fait balader d'une sensation à l'autre, m'obligeant à relire les dernières pages pour être sur de ne pas être passée à côté de quelque chose.

L'insouciance de la jeunesse est précise et permet aux enfants de s'épanouir, de grandir, protégés par leur famille, leur monde imaginaire parfois lors des jeux. Une fois adulte, les tourments et douleurs que l'on peut ressentir sont nombreux et les difficultés que nous devront surmonter bien davantage. Mais lorsque glisse dès la prime enfance ces sensations d'être incomplet, incompris, grandir devient un obstacle à lui seul. C'est un peu cette « morale » que je retiens de ce livre, dont je regrette le rythme, mais que je pardonne en fermant ses pages.

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De la vie de ces deux amies , on suit l'enfance et le début d'une amitié qui les liera jusqu'à l'entrée dans l'âge adulte. Elles se parlent, l'une admire l'autre, elles se confient leurs petits secrets d'adolescentes, leurs premiers émois.
Et puis arrive l'entrée dans le monde des grands, et ce sera la descente vers la réalité.
L'écriture du roman est assez déconcertante, j'ai mis un peu de temps à comprendre qui est qui... Mais le style est beau, , et l'histoire ne s'arrête pas aux anecdotes... Une très belle peinture de l'amitié féminine.
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Ta façon d'être au monde. le titre est révélateur de l'écriture de Camille Anseaume. Elle qui tient une si belle plume autour du quotidien.

Ce n'est pas la première de ses oeuvres que je lis, ce ne sera certainement pas la dernière.
A travers ce livre, elle nous retrace la rencontre de deux jeunes filles, qui grandissent ensembles et se lient d'une amitié profonde. Comme l'indique le résumé, l'auteure nous livre un récit autour de l'amitié, du quotidien de ces deux personnes, mais aussi autour du deuil.

Un style d'écriture qui m'a perturbée au début, puis auquel je me suis habituée et grâce auquel je me suis plongée dans cette histoire simple et bouleversante à la fois.

On découvre le "elle" et le "tu" dans une première partie, pour enfin se plonger dans un "je" et "tu" qui nous dévoilent une suite plus prenante, moins axée sur des banalités du quotidien.

Une lecture plaisante, mais une fin qui me questionne et qui me donnerai presque envie de le relire pour entrevoir ce livre d'une nouvelle façon.
Qu'en pensez vous?
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Je connaissais l'auteur Camille Anseaume par son blog et j'avais déjà apprécié ses articles, justes et bien écrits. J'ai retrouvé avec "Ta façon d'être au monde" la forme et le style d'écriture, mais avec en plus des émotions décuplées.
Sur la forme pour commencer, elle est originale et en même temps déroutante dans sa première partie. Une petite fille introvertie, rêveuse, et angoissée raconte son enfance en parlant d'"elle", comme si elle se regardait vivre sans habiter vraiment son propre corps. Elle s'adresse en même temps à sa meilleur amie et son modèle, d'un caractère totalement opposé, en la tutoyant, et je me suis parfois perdue entre les deux fillettes. Celles-ci grandissent, s'émancipent, jusqu'au drame qui survient au milieu du roman et à partir duquel la narration change de forme. La narratrice passe au "je", devenant alors elle-même.
Sur le fond, la première partie évoque l'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte des deux amies. Les moments de bonheur sont nombreux, avec le groupe d'amis qui s'agrandit, les premiers amours, les vacances.... Pourtant, la narratrice ressent et exprime un mal être profond, une impression de ne jamais trouver sa place et la sensation de passer à côté des moments heureux. Ces sentiments font planer une impression de tristesse sur toute cette première partie du roman. Quant à la deuxième partie, elle est profondément triste, sans aucune ambiguïté. Les deux jeunes femmes perdent une personne très proche et doivent faire face à ce deuil, comme leurs amis et familles.
Enfin, la dernière page, reliant à la fois les deux parties du roman, et les deux personnalités de l'héroïne, "elle" et "je", est une révélation, mais tire des larmes supplémentaires. Ce livre est trop triste pour être un coup de coeur, mais il m'a profondément bouleversée et et je ne suis pas prête de l'oublier.
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À l'aide d'une plume douce et sensible, pleine d'émotions saisissantes, Camille Anseaume nous peint le portrait d'une amitié de toute une vie et des épreuves parfois cruelles, que cette dernière nous réserve. le sujet du deuil y est abordé avec une justesse incroyable et l'auteure nous met véritablement à côté de ses personnages en usant d'un stratagème narratif déconcertant. Un roman magnifique à l'intensité brillante.

Chronique complète sur mon blog
Lien : https://bettierosebooks.word..
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Des petites phrases, le choix des mots et leurs associations font mouche tout simplement. Quant à la construction de l'intrigue, il faut vraiment le lire pour comprendre combien c'est travaillé. La simplicité des premières pages bascule petit à petit vers quelque chose de très abouti.
Auteure à découvrir (ou à redécouvrir) !!..............................................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Le choix narratif de la première moitié du roman m'a dérangée et m'a laissée également un peu perplexe. Par contre, la seconde moitié nous bouleverse forcément par la souffrance qu'elle évoque, cette douleur qu'aucune jeune personne ne devrait connaître mais que la vie lui impose pourtant. Camille Anseaume sait toujours trouver les mots justes, qui touchent en plein coeur.

Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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Une histoire un peu dure dont on ne rssort pas indemne.
Ne comptez pas sur ce livre pour vous remontez le moral , mais c'est la vie.
J'ai été déçue par la première moitié pas assez de rebondissements à mon goût mais on comprend mieux à la lecture complète du livre pourquoi l'auteur s'appesantit au début du livre.
Je n'en dévoilerai pas plus.
Sachez que c'est l'histoire d'une grande et profonde amitié entre gamines puis adolescentes puis jeunes filles mais au delà de cela il y a les événements de la vie , les faux semblants etc
Je vais certainement lire de nouveau cet autrice.
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Au premier coup d'oeil, la couverture est encore une fois magnifique. Sobre et jolie, avec un petit côté fragile et émotif (oui, voilà tout ce que peut m'inspirer une couv ^^). Et force est de constater que cette couverture colle parfaitement à l'univers du roman.

Le roman justement. Il est composé de 2 parties.

Une première partie dans laquelle j'ai eu du mal à rentrer, et dans laquelle j'ai surtout eu du mal à me repérer. Il y a « Elle » et il y a « Tu ». Tout est suggéré, on ne sait pas vraiment qui est qui mais on sait qu'elle grandit. On sait que tu entres dans sa vie et que vous devenez les meilleures amies. On passe sur les souvenirs, sans vraiment être sûre parfois de qui on parle et on vous suit. Elle grandit, tu doutes. Ou est-ce l'inverse ? En tout cas, vous restez ensemble. La vie semble simple, elle vous offre ce qu'elle a de plus beaux : les souvenirs, les amis, l'amour, les soirées entre potes, les soirées dans les bars, les rires.

La deuxième partie est plus personnelle. Plus douloureuse. Entre les deux, le drame. Pas de spoiler, vous ne saurez rien sur ce drame mis à part qu'il donne lieu à un deuil. le deuil d'une vie, parce que même si vous n'avez que 26 ans, tout a changé. Vous ne jouez plus dans la même cour. Tu ne seras plus jamais la même.

Encore une fois, beaucoup de choses ne sont pas dites dans cette deuxième partie et Camille Anseaume laisse à notre imagination le soin de parcourir le reste du chemin. Elle raconte sans raconter. Elle provoque l'émotion sans la montrer. Elle évoque la vie tout en y associant la mort.

Avec « Ta façon d'être au monde », Camille Anseaume livre un roman très émouvant, assez perturbant dans sa construction aussi mais qui nous place au coeur des émotions. Sans les connaître, on ne fait plus qu'un avec « Elle » et « Toi ». Pourtant, il y a beaucoup de choses que l'on ne sait pas. Et bien que je n'ai pas l'habitude de le faire, « Ta façon d'être au monde » est un livre que j'aurais bien envie de relire, pour saisir et comprendre toutes les nuances de l'histoire.
Lien : http://vudemeslunettes.fr/20..
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