Te dire quand même, poésies

Jaguards d'obsidienne


Bacchianas des feux aux fêtes des Amazones
Enchantées des piroguiers qui avancent, faunes
Tels les jaguars portent au cou les alarmes de lune,
Fleuves alourdis des hanches d'arroyos
Comme des femmes pleines des tendresses
Où s'échancre l'amour qui grave ses trémolos,
Bacchianas des clairières sourdes carénées d'ivresses,
Chante à voiles déployées où bat le chœur
Amenant l'or des selvas
Au pied des maîtres soûlés
D'une puissance où elle va
Trouver dans les jaillissements du jour
La naissance des étoiles
Où vibre la flamme des vents sidéraux,
Navette à l'écheveau des rives
Où s'unissent les géants amoureux
Des chevaux de l'aurore hennissant,
Crinière ondulant à l'effort des amants.
O le soc au fouissement des jachères bleues
Dans les haleines des fauves
Aux courses silencieuses des bruissements d'yeux.
Les océans végétaux investissent les sols luxuriants
Pour chercher la statue d'obsidienne
Saisie à la cambrure des lianes
Ondulant comme des femmes.