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Critique de Marti94


Je n'ai pas hésité à acheter une ancienne édition du roman de Guillaume Apollinaire « Les onze mille verges ou les Amours d'un hospodar » pour avoir dans ma bibliothèque un livre à la réputation sulfureuse. Et bien, je suis sceptique.

Il faut dire que le début du livre commence très bien avec l'histoire, sorte de fable pornographique fantaisiste, racontant les débauches du prince autoproclamé Mony Vibescu.
Ce roumain d'origine est hospodar par hérédité, comme le sous-titre l'indique. Il s'agit en fait d'un titre, proche de celui de sous-préfet, qui nous permet, d'entrée de jeu, de comprendre que l'auteur a de l'humour.
De plus, il y a quelque chose d'équivoque dans ce livre inavoué car le titre fait référence au martyre de Sainte Ursule et des 11 000 vierges ses compagnes et qu'il ne s'agit en aucun cas de 11 000 verges (pénis) mais de verges (badines), accessoires pour masochistes.
Mony le libertin associe voyages et luxure et le vocabulaire utilisé par Guillaume Apollinaire donne un ton comique : il parle de vit, con, boutejoie, gougnottes, feuille de rose, petit salé, sentier étroit de sodome, culeta, raie culière… (Il est très porté sur le cul !). Certaines anecdotes sm, comme l'utilisation du fouet du cocher de fiacre, permettent aussi de resituer les scènes au début du 20ème siècle.

Et puis, l'épouvante vient se mêler à l'histoire et ça se dégrade jusqu'à la fin ou le prince va entrer dans un délire sadique qui provoque par hasard la victoire des japonais en guerre contre les russes.
J'ai compris pourquoi, en 1907, il a été annoncé comme « Plus fort que le marquis de Sade ». le libertin devient nécrophile, sadique et surtout pédophile et là sa côte s'effondre.
Je sais bien qu'il faut le prendre au deuxième degré mais le viol d'un bébé de 4 mois ça ne me fait pas rire du tout même si l'exagération est là et fait partie de la satire.
Je me suis donc demandé pourquoi Apollinaire, grand poète, lie la cruauté agressive à l'amour et au sexe ? Je n'ai pas de réponse, n'étant pas psychanalyste.
Le poète aurait-il un imaginaire démesuré ?
Je n'ai pas su trancher.


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