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EAN : 9781096212010
126 pages
Sylvie Arditi (12/04/2016)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Où tracer la frontière entre bonté et cruauté ? Quelque part entre les lignes de ces cinq nouvelles qui se faufilent jusqu’au cœur de quelques relations troublantes: le dévouement de Marisol pour sa mère, la bravoure de Maryse dans un sauvetage amoureux, l’acharnement de Tara à exaucer le rêve de son compagnon, le sacrifice humanitaire de l’artiste Santtu Verlaak, la charité d’Henke envers sa malheureuse fille. Ils veulent votre bien, alors laissez-vous déchiqueter ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Titre : Bontés violentes
Année : 2016
Auteur : Sylvie Arditi
Résumé : Bontés violentes est un recueil de cinq nouvelles traitant de la manipulation domestique ou peut-être et surtout de la maladresse des sentiments sous différentes formes. Maladresses qui vont causer des dégâts irréversibles dans la vie des protagonistes de ces courtes histoires.
Mon humble avis : Je ne suis en général pas très friands de nouvelles je dois bien l'avouer. A la réception de ce court recueil je me demandais même si je serais capable d'en faire une chronique ne m'étant encore jamais essayé à cette exercice. La lecture de la première histoire de Sylvie Arditi me confortait dans ce sentiment puisque malgré une écriture soignée et fluide j'eus du mal à rentrer dans le récit. Et puis la deuxième nouvelle traitant d'un bluesman amateur éveilla mon intérêt qui ne fit que croître au fur et à mesure de cette lecture. C'est indéniable Arditi écrit bien, ses histoires sont originales, parfois vachardes et toujours surprenantes. Je retiendrais particulièrement l'histoire de cet artiste finlandais, critique acerbe de la société de consommation mais aussi du jusqu'au-boutisme écologique. A mon humble avis cette histoire mériterait même d'être traitée sur la longueur et ferait un sujet de roman passionnant. Bien qu'inégales les nouvelles de Sylvie Arditi forment un tout, un exercice de style brillant et réussi et je profite de ces quelques lignes pour remercier l'auteur de cet envoi.
J'achète ? : Oui sans hésitation, pour découvrir une plume originale, un auteur à suivre de très près .
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une invisible régie avait allumé quelques spots bleus qui douchaient une batterie rutilante comme un camion américain, surprenante pour ce genre d'endroit. Appartenait-elle à la salle ou à Fanny ? La question fut éludée par les gestes ur- gents à accomplir. Escalader la scène, oublier qu'il ne savait
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pas ce qu'il foutait là, se concentrer sur la vision amicale de sa guitare. Lorsqu'il se redressa et rejeta en arrière ses cheveux trop longs, un hurlement collectif retentissant comme une sirène avant un bombardement l'alerta qu'il se passait quelque chose de plus grave, de plus dangereux que ce qu'il avait imaginé. Derrière le micro où il pensait voir Vincent, oui, à la putain de place qu'il aurait dû occuper, il y avait un chapeau incliné sur une méchante veste à franges et retenu par une main de géant. L'ensemble se redressa. C'était Joe B.
Le public entonna happy birthday. Le vieux bluesman, colosse de peau, chopa le micro. Un rai lumineux fit luire quelque chose à son doigt. Cyrille comprit qu'il s'agissait du célèbre bottleneck de Joe, le véridique goulot d'une bouteille à laquelle avait bu Charley Patton, lequel l'avait, disait la lé- gende, fracassée sur la tête d'un batteur qui sabotait la rythmique. Joe fit valdinguer le pied du microphone et souhaita d'une voix enrouée :
« Happy birthday Sail-real, Sirai.. how the hell do you pronounce your name2... ? »
Cyrille fut pris d'un haut-le-cœur et immédiatement aprés, de fureur envers le monde entier. Il se sentait déplacé dans la chemise qu'il ne portait qu'à des mariages et à des enterrements. Des mains sans visage lui passérent la sangle de sa guitare autour du cou. Il voulait mourir. Machinalement, il chercha son bottleneck. Cette conne de Tara n'avait pas pensé à le prendre !
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Soudain, il fut soufflé par un mugissement. Des lumières crépitèrent sur ce qui lui parut être des masques bleus carica- turaux de toutes ses connaissances. Des bras armés de coupes ondulaient comme un champ pétillant autour de lui. Il fut touché, palpé, caressé et étreint comme si un malheur lui était arrivé. Il sourit jusqu’à en ressentir des crampes. Sans voir sa mère, il reconnut dans ses cheveux le frottement de sa main. Son grand-père, déposé comme une pile de manteaux sur un pouf, leva sa canne à son adresse, manquant de peu le front d'une petite cousine garnie de volants, une gamine dont c'était la première sortie nocturne et qui déboulait à l'impro- viste entre les jambes de tout le monde.
« Quand je pense, claironna sa mère dont le visage ra- dieux passait du rouge au vert selon la programmation des spots, au temps que tu as mis pour naître ! Soixante-quatorze heures annonça-t-elle à la ronde avec fierté. »
Puis elle lui prit le bras et l'emporta comme un nouveau- né qu’on doit présenter à la foule.
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