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sur 833 notes
Metin Arditi est d'origine turque séfararade, c'est dire qu'il connaît son sujet, il connaît d'ailleurs une foule de sujets, Metin, c'est un couteau suisse, lui aussi.
Ce livre est une histoire de peinture et de religion. Elie, le petit juif orphelin, n'a pas le droit de dessiner, les rabbins, l'interdisent. Alors, il dessine dans sa tête et il emmagasine ses dessins dans une « pile ». Il apprend aussi du faiseur d'encre, comment fabriquer des liants et des exhausteurs de couleurs.
Son enfance à Constantinople est solitaire, juste illuminée par les corps des esclaves vendues par sa belle-mère (savoureuse) entrevues par la fente du grenier. Cette partie est assez vite brossée.
Puis, on saute 40 ans plus tard. (C'est un peu trop vite sauté, à mon goût). Mais il est arrivé à Venise. Passé par l'atelier d'un peintre renommé (Titien ?) il devient LE peintre incontournable, il a même dépassé le maître.
Et vint la commande de trop. Qui fait tout basculer.
On assiste à la bataille des religions, sous fond de corruption généralisée dans l'église. A Venise, au XVI°S (nous sommes en 1576) les Juifs sont stigmatisés, considérés comme hérétiques et passibles de pendaison s'ils enfreignent, même d'un cheveu, les règles.
Elie n'échappe pas à son destin. Dénoncé, trahi, il est condamné à mort et ses tableaux, impies, vont être brûlés dans un gigantesque autodafé, sauf un.
C'est le postulat génial de Metin Arditi. Et si cet homme au gant n'était point de Titien (il n'est signé que d'un T, ce que Titien n'avait jamais fait) mais plutôt de l'élève qui aurait dépassé le maître. D'où ce personnage imaginaire du Turquetto, et cette plongée dans le Venise du ghetto et des Doges, cette Venise de la couleur, cette Venise pestilentielle et merveilleuse.
Arditi connaît sur le bout des doigts la peinture de la Renaissance (j'avais lu l'Imprévisible où le héros principal était un tableau de la Renaissance florentine) et c'est un vrai plaisir de l'avoir comme cicerone. Il est aussi très concerné par la question juive (voir Rachel et les siens). Il mélange avec bonheur ces deux sujets.
Mais un bon sujet fait-il un personnage sympathique ? Il y a comme quelque chose d'inabouti chez Elie (et dans le roman). Il est trop cérébral, dépourvu d'émotion. La fin est très vite bâclée, en rupture avec ce que l'on connaissait du personnage. Mais le connaissait- on ?
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Un livre qui nous fait voyager dans le temps et autour de la Méditerranée. Avec une plume très fine et entraînante, l'auteur amplifie le mystère du tableau "L'Homme au Gant", et nous invite à vivre une épopée avec lui... On aurait envie que tout cela soit vrai !
Ayant une connaissance très limitée de l'époque à laquelle se déroule le récit, j'étais très heureuse d'être plongée dans cette période de l'histoire de l'art.
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De la signature étrange d'un tableau du Titien, faire naître l'histoire d'une vie voyageuse, mystérieuse et prodigue en chefs d'oeuvre. Merveilleuse imagination du romancier. Dont l'art nous donne à voir des peintures qui n'ont jamais existé. Dont les personnages ont une humanité troublante.
Et quelle jubilation quand on trouve la réponse à la question : "quel visage le Turquetto a-t-il donné au Christ, dans sa Cène monumentale ?" Mais oui, bien sûr, ce ne pouvait être que celui-ci. Et pourtant...
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L'art, la religion et le mensonge, voici les thèmes qui traversent ce roman. Elie est né juif en Turquie, terre musulmane. Sa condition et sa religion lui interdisent la calligraphie et pourtant très jeune il comprend qu'il ne peut s'en passer. le dessin, la peinture sont sa vie, il le sait, il est un artiste. A l'âge adulte, il s'échappe et se rend à Venise, pour pouvoir se réaliser. Il y fera sa vie, aura une famille, deviendra un grand artiste à qui on demandera de réaliser des tableaux mais encore une fois l'expression de son art sera controversée.

« Le Turquetto » est une pure fiction et pourtant à la fin de ma lecture, j'ai eu besoin de vérifier si ce personnage avait existé. Eh bien non ! Il est purement imaginaire. Une belle prouesse de l'auteur que de pouvoir faire douter son lecteur. L'histoire est donc romanesque mais elle reste crédible. L'écriture est telle qu'on se plonge dans ce Constantinople et cette Venise du milieu de XVIème siècle. J'ai beaucoup apprécié les descriptions sur la réalisation des encres de cette époque, l'évocation des dessins en sépia, l'utilisation de la pierre noire, le jeu des ombres et lumières, toutes ces techniques qui font du dessin et de la peinture le troisième art.

Belle lecture que ce roman où se mêle art et Histoire.
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Résumé éditeur :
Se pourrait-il qu'un tableau célèbre - dont la signature présente une anomalie chromatique - soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait "le Turquetto" (le petit Turc) ?
Metin Arditi s'est intéressé à ce personnage. Né de parents juifs en terre musulmane (à Constantinople, aux environs de 1519), ce fils d'un employé du marché aux esclaves s'exile très jeune à Venise pour y parfaire et pratiquer son art. Sous une identité d'emprunt, il fréquente les ateliers de Titien avant de faire carrière et de donner aux congrégations de Venise une oeuvre admirable nourrie de tradition biblique, de calligraphie ottomane et d'art sacré byzantin. Il est au sommet de sa gloire lorsqu'une liaison le dévoile et l'amène à comparaître devant les tribunaux de Venise...
Metin Arditi dépeint à plaisir le foisonnement du Grand Bazar de Constantinople, les révoltes du jeune garçon avide de dessin et d'images, son soudain départ... Puis le lecteur retrouve le Turquetto à l'âge mûr, marié et reconnu, artiste pris dans les subtilités des rivalités vénitiennes, en cette faste période de la Renaissance où s'accomplissent son ascension puis sa chute.
Rythmé, coloré, tout en tableaux miniature, le livre de Metin Arditi convoque les thèmes de la filiation, des rapports de l'art avec le pouvoir, et de la synthèse des influences religieuses qui est la marque particulière du Turquetto.
Né en Turquie, familier de l'Italie comme de la Grèce, Metin Arditi est à la confluence de plusieurs langues, traditions et sources d'inspiration. Sa rencontre avec le Turquetto ne doit rien au hasard, ni à l'histoire de l'art. Car pour incarner ce peintre d'exception, il fallait d'abord toute l'empathie - et le regard - d'un romancier à sa mesure.

Le talent de Metin Arditi mis à la disposition d'un personnage et d'une époque, cela donne un livre exceptionnel.
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J'avoue, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire; ne comprenant pas où voulait en venir l'auteur et perdue dans certaines descriptions. Je me suis accrochée et, finalement, j'ai été emballée ! J'ai apprécié les mots justes utilisés par l'auteur.
Le livre débute sur une analyse (fictive) d'un historien de l'art à propos de la signature de "L'homme au gant" de Titien: il n'en serait pas l'auteur. Dès lors, le livre offre l'histoire d'un jeune, passionné de dessins, qui se fait un nom à Venise et qui serait le véritable peintre du tableau.
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Un passionnant et vivant roman sur la peinture italienne du XVI eme siecle et la situation déjà tragique du peuple juif. j'ai adoré le style non pompeux de son auteur. Pour qui aime la peinture et les peintres, c'est un régal. Pour les autres, une invitation à se documenter sur les grands maîtres et leurs oeuvres.
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Constantinople -Début du XVIè siècle - On retrouve dans ce roman à la fois une aventure, celle d'Elie, né de parents juifs, orphelin de mère et fils de Sami, employé sur le marché aux esclaves où Elie apprendra à observer les corps, les expressions mais également comprendra qu'être juif demande à être sur ses gardes. A la mort de son père il s'enfuit à Venise où il se dissimulera sous un faux nom afin de pouvoir exercer son art, être peintre. Lorsque la vérité apparaîtra il fera face à l'église toute puissante et malgré son talent devra affronter les juges.
J'aime en principe les ouvrages qui mêle art et roman mais ici, et même si on m'a souvent vanté cet auteur, je suis restée à distance des péripéties d'Elie peut-être parce que celle-ci sont assez conventionnelles et prévisibles au vu du contexte du contexte que ce soit sur son identité et son art.
Cela se lit sans déplaisir mais sans non plus enthousiasme car il m'a manqué le petit truc qui le distingue d'autres ouvrages du genre.
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Constantinople....Venise.
Venise....Constantinople.
Deux villes splendides qui, au 16ème siècle, étaient en pleine effervescence artistique.

Elie est né de parents juifs en terre musulmane et sa passion, c'est la peinture.
seulement voilà, le judaïsme interdit toute reproduction :
" Tu ne feras point d'image taillée ou d'image de représentation des choses du ciel et de la terre. Tu ne représenteras rien, ni personne. Même la pierre de l'autel construit pour louer le Seigneur ne subira pas les coups de silex."
Alors, à la mort de son père, il fuit à Venise pour pouvoir enfin y exercer son art sous la fausse identité d'Ilias Troyanos, bientôt surnommé le Turquetto.
Une quarantaine d'années plus tard, il a acquis une grande renommée, car il est doué le bougre.
Il s'est marié à une catholique et a une fille.
Hélas, son identité juive le rattrape et il se trahit en réalisant une reproduction toute personnelle de la Cène, ce qui lui vaudra une condamnation par l'Eglise et un autodafé de toute son oeuvre.

Pour créer ce personnage du Turquetto, tourmenté par son art et sa judéité, Metin Arditi s'est basé sur une anomalie dans la signature de L'homme au gant du Titien.
Un roman comme je les aime, qui parle d'art et d'Histoire tout en nous faisant voyager dans des contrées au riche passé culturel.
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Une petite merveille à la plume ciselée qui fait mouche à chaque phrase. Et quelle assemblée de personnages au coeur d'une intrigue qui rappelle à quel point l'art et le pouvoir peuvent se retrouver entremêlés et souvent pour le pire.
Une réussite de plus dans cette prestigieuse collection !
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