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sur 819 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Difficile de concilier sa vocation pour la peinture et sa religion juive car il est écrit dans le Deutéronome « Tu ne représenteras rien ni personne ». Et pour un jeune garçon tel qu'Elie, c'est véritablement le drame. Il ne peut même pas pratiquer la calligraphie !
Difficile aussi de concilier l'amour pour son père et sa gêne devant sa maladie et son humiliation.
Voilà pourquoi Elie quitte Constantinople, en septembre 1531, dès le décès de son père. Il s'enfuit, se cache et arrive à Venise.
Nous y voilà, en 1574. Elie est devenu « le Turquetto », et aux yeux de tous, y compris de sa femme et de sa fille, il est chrétien. Reconnu, admiré encore pour quelques années, pour l'extraordinaire profondeur de ses tableaux bibliques ou profanes, pour les regards sereins qu'il peint, consolateurs de la solitude, pour la paix pleine de compassion. Oui, le Turquetto est un maître ! Il a d'ailleurs été élevé à bonne école, celle du Titien.
C'est alors qu'il peint « L'homme au gant », qu'on attribuera au Titien. C'est alors aussi qu'il peint « La Cène »...tableau par lequel le scandale arrive. Il ne fait pas bon être Juif en pays chrétien au 16e siècle...

Ce roman à la gloire de l'art, cette histoire de la difficulté de cohabitation des religions, cette ode au regard m'a plongée dans le monde riche et rempli de contradictions et d'hypocrisie du 16e siècle. J'ai suivi avec intérêt la naissance d'une vocation et la fin d'une carrière.
Mais curieusement, je n'ai pas été « emportée ». C'est avec une certaine distance que j'ai parcouru la vie du Turquetto. Pourquoi ? Peut-être y avait-il trop d'informations, trop de personnages de tous bords, trop de débuts de descriptions psychologiques sans approfondissement...
Peut-être y gagnerais-je à le relire, plus tard. le 16e siècle m'attendra, tapi à l'ombre de ses doges, de ses ruelles malodorantes, du haut de sa magnificence, aussi.
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Constantinople -Début du XVIè siècle - On retrouve dans ce roman à la fois une aventure, celle d'Elie, né de parents juifs, orphelin de mère et fils de Sami, employé sur le marché aux esclaves où Elie apprendra à observer les corps, les expressions mais également comprendra qu'être juif demande à être sur ses gardes. A la mort de son père il s'enfuit à Venise où il se dissimulera sous un faux nom afin de pouvoir exercer son art, être peintre. Lorsque la vérité apparaîtra il fera face à l'église toute puissante et malgré son talent devra affronter les juges.
J'aime en principe les ouvrages qui mêle art et roman mais ici, et même si on m'a souvent vanté cet auteur, je suis restée à distance des péripéties d'Elie peut-être parce que celle-ci sont assez conventionnelles et prévisibles au vu du contexte du contexte que ce soit sur son identité et son art.
Cela se lit sans déplaisir mais sans non plus enthousiasme car il m'a manqué le petit truc qui le distingue d'autres ouvrages du genre.
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Une histoire à laquelle j'ai eu un peu de mal à accrocher, trouvant les belles descriptions un peu superficielles, et les personnages sans beaucoup de subtilités. Il y a bien sûr une intrigue bien construite, la peinture, la vie vénitienne au 16ème siècle, le sort qui y était réservé aux juifs, et la cohabitation des religions, mais cela m'a laissé l'impression d'être si loin de nous. Sans doute m'a t'il manqué les bonnes dispositions pour me couler dans l'époque. le livre n'est pas mauvais, mais ce n'était pas le bon au bon moment.
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Elie, dit le Turquetto, a-t-il été l'un des plus grands peintres De La Renaissance, à l'égal de Véronèse ou de Titien son maître ? Ce roman nous raconte son histoire. Une drôle de destinée, à vrai dire. Né juif dans une pauvre famille de Constantinople, il doit se faire passer pour chrétien à Venise pour pouvoir peindre enfin en toute liberté, car le judaïsme interdit les représentations du divin et de la création. Venise qu'il fuira, se faisant passer cette fois pour un musulman afin de cacher son identité. Venise où ses tableaux seront brûlés, à l'exception d'un seul peut-être, à la signature énigmatique...
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L'Homme au gants serait-il vraiment l'oeuvre de Titien ou d'un artiste de génie oublié ? Une signature reprise, un repentir sur le gant est le prétexte pour Metin Arditi d'imaginer l'ascension et la chute d'un peintre (Le Turquetto), juif, né à Constantinople, émigré à Venise, élève de Titien puis égal sinon plus brillant que son maître. L'unique peinture qui serait parvenue jusqu'à nous serait celle conservée au Louvre et injustement attribuée au maître De La Renaissance vénitienne.
Car être peintre à Constantinople ou à Venise au milieu du XVIe siècle est évidemment incompatible avec le fait d'être juif. A partir de cette trame, l'auteur écrit un roman non pas déplaisant mais qui laisse souvent sur sa faim. Découpé en rondelles assez fines (pas plus de trois ou quatre pages par chapitres) l'histoire ressemble davantage à un synopsis développé qu'à un roman abouti. Si l'évocation de la vie du jeune héros à Constantinople entre trois religions (l'Islam, la religion juive et chrétienne et leurs approches de la représentation ) est assez bien rendue, plus généralement les personnages, les situations, les relations compliquées entre art, pouvoir et religion, la condition des Juifs du ghetto, la cohabitation interreligieuse à Constantinople ne sont le plus souvent qu'esquissées. On aurait souhaité un tableau plus léché, davantage travaillé... Une petite déception pour ce livre qui a reçu le prix Giono. Qu'en aurait dit réellement notre peintre-écrivain de la Provence ?
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Avec beaucoup de talent, Metin Arditi nous transporte dans le temps (le XVIe siècle) et l'espace (Constantinople d'abord, puis Venise). Élie est un adolescent orphelin livré à lui-même et passionné par le dessin, mais sa religion juive lui interdit de représenter les figures humaines. Alors qu'il traîne sur le port de Constantinople, il persuade un marin de le laisser embarquer pour Venise. Là-bas, il se fait vite remarquer pour ses talents, et se marie à une jeune Catholique. Les instances religieuses vénitiennes trouvent que les temps sont un peu trop au libertinage et souhaiteraient remettre de l'ordre chez ceux qui ne suivent pas le dogme. Élie reçoit une commande importante des instances catholiques : celle de représenter la Cène. le résultat sera pour le moins inattendu...
L'auteur nous fait complètement entrer dans l'époque, presque à la manière d'un conte, l'atmosphère est sensuelle et le destin d'Élie riche en rebondissements. Les religions sont aussi un élément prépondérant dans le contexte historique. le monde de l'art est également abordé mais pas de panique si vous n'êtes pas grand connaisseur des grands peintres De La Renaissance italienne, vous vous laisserez embarquer... Une fois la première page tournée, je ne l'ai pas lâché !
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Subterfuge efficace, en préface du livre, sur l'étude scientifique d'un tableau du Louvre, qui accroche le lecteur. Par la suite les rapports entre pouvoir, religion et arts dans la renaissance italienne sont intéressants mais il manque un "je ne sais quoi" sur la fin de l'histoire qui perd en intensité... dommage.
Tout de même ce livre était un bon compagnon de voyage pour ces vacances italiennes.
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Metin Arditi nous livre ici une oeuvre chaude et révoltée. Des bazars de Constantinople aux églises vénitiennes, l'auteur nous entraîne sur les traces du peintre, de ses passions et de ses engagements. Une oeuvre forte portée par une écriture faste et subtile qui, si elle peut paraître trop dense, n'en demeure pas moins rythmée.
Un hymne vif et coloré à la peinture et à son artiste, ancré dans cette faste période De La Renaissance, à la fois sommet de l'art et tombeau de ses audaces. Un roman riche et dense mais qui aurait gagné à plus de fluidité et à davantage d'empathie de l'auteur pour ses créatures.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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À Istanbul au XVIe siècle, le jeune Elie dessine les jeunes esclaves que son père, employé au marché des esclaves, transfère vers le harem. Elie est un dessinateur extraordinaire pour un enfant de 12 ans mais il ne se sent pas très dans cette vie, dans ce monde, dans cette ville : jeune juif, élevé au milieu des musulmans, il est attiré par les fresques splendides des monastères chrétiens. Mais tant la religion musulmane que l'hébraïque refusent ses portraits merveilleux.
Après la mort de son père, il s'enfuit sur un bateau vénitien et devient, sous une fausse identité, apprenti dans un des meilleurs ateliers de la République. Bientôt, devenu son propre maître, il connaît un succès rapide bien que lui-même vive dans la crainte d'être démasqué, ce qui signifierait sans aucun doute le bûcher. Sa réputation l'amène à être choisi pour peindre une Cène monumentale dans la nouvelle Scuola Sant'Antonio, où un arriviste fait de l'ombre aux bourgeois.
Cette oeuvre extraordinairement belle causera pourtant la perte d'Elie…

Se basant sur une analyse de L'homme au gant attribué au Titien et qui révélerait une incohérence dans la signature, susceptible de rendre cette attribution caduque, Metin Arditi imagine la vie d'un autre peintre qui aurait pu être l'auteur de cette toile. Ce faisant, il développe une réflexion extrêmement intéressante sur l'art et sur l'identité, sur l'attitude des religions qui détruisent les oeuvres…
La suite sur mon blog...
Lien : http://artetlitterature.blog..
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Metin Arditi est d'origine turque séfararade, c'est dire qu'il connaît son sujet, il connaît d'ailleurs une foule de sujets, Metin, c'est un couteau suisse, lui aussi.
Ce livre est une histoire de peinture et de religion. Elie, le petit juif orphelin, n'a pas le droit de dessiner, les rabbins, l'interdisent. Alors, il dessine dans sa tête et il emmagasine ses dessins dans une « pile ». Il apprend aussi du faiseur d'encre, comment fabriquer des liants et des exhausteurs de couleurs.
Son enfance à Constantinople est solitaire, juste illuminée par les corps des esclaves vendues par sa belle-mère (savoureuse) entrevues par la fente du grenier. Cette partie est assez vite brossée.
Puis, on saute 40 ans plus tard. (C'est un peu trop vite sauté, à mon goût). Mais il est arrivé à Venise. Passé par l'atelier d'un peintre renommé (Titien ?) il devient LE peintre incontournable, il a même dépassé le maître.
Et vint la commande de trop. Qui fait tout basculer.
On assiste à la bataille des religions, sous fond de corruption généralisée dans l'église. A Venise, au XVI°S (nous sommes en 1576) les Juifs sont stigmatisés, considérés comme hérétiques et passibles de pendaison s'ils enfreignent, même d'un cheveu, les règles.
Elie n'échappe pas à son destin. Dénoncé, trahi, il est condamné à mort et ses tableaux, impies, vont être brûlés dans un gigantesque autodafé, sauf un.
C'est le postulat génial de Metin Arditi. Et si cet homme au gant n'était point de Titien (il n'est signé que d'un T, ce que Titien n'avait jamais fait) mais plutôt de l'élève qui aurait dépassé le maître. D'où ce personnage imaginaire du Turquetto, et cette plongée dans le Venise du ghetto et des Doges, cette Venise de la couleur, cette Venise pestilentielle et merveilleuse.
Arditi connaît sur le bout des doigts la peinture de la Renaissance (j'avais lu l'Imprévisible où le héros principal était un tableau de la Renaissance florentine) et c'est un vrai plaisir de l'avoir comme cicerone. Il est aussi très concerné par la question juive (voir Rachel et les siens). Il mélange avec bonheur ces deux sujets.
Mais un bon sujet fait-il un personnage sympathique ? Il y a comme quelque chose d'inabouti chez Elie (et dans le roman). Il est trop cérébral, dépourvu d'émotion. La fin est très vite bâclée, en rupture avec ce que l'on connaissait du personnage. Mais le connaissait- on ?
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