Les hommes sont amoureux de la sagesse et font de la philosophie parce qu'ils ne sont pas sages..
Toutefois, la non-pensée, qui semble tellement recommandable en politique et en morale, recèle aussi quelques dangers. En prévenant de l'examen et de ses dangers, elle enseigne aux gens à s'attacher fermement à tout ce que peuvent êtres les règles de conduite prescrites par telle époque, dans telle société. Ce à quoi ils s'habituent est moins le contenu des règles, dont un examen serré les plongerait dans l'embarras, que la possession des règles sous lesquelles puissent être subsumés des cas particuliers. En d'autre termes, ils sont habitués à ne jamais se décider.
Les clichés, les phrases toutes faites, l'adhésion à des codes d'expression ou de conduite conventionnels et standardisés, ont socialement la fonction reconnue de nous protéger de la réalité, de cette exigence de pensée que les événements et les faits éveillent en vertu de leur existence. (page 29)
[…] notre soif de connaissances n’est peut-être pas étanchable en raison de l’immensité de l’inconnu et du fait que chaque domaine de la connaissance élargit les horizons du savoir ; (page 35)
Toute l'histoire de la philosophie, qui nous en dit tant sur les objets de pensée et si peu sur l'activité de penser elle-même, est embrasée par une guerre intestine entre le sens commun, le sixième sens, le plus élevé, qui adapte nos cinq sens à un monde commun et permet de nous y orienter, et la faculté de penser de l'homme, en vertu de laquelle il peut s'en retirer.
Plus les hommes s'accrochent au code ancien, plus ils s'empressent de s'assimiler au nouveau; la facilité avec laquelle de tels renversements sont possibles suggère bien que tout le monde dormait lorsqu'ils survenaient.
Table
Pour dire au revoir à Hannah
par Mary McCarthy ........................ 7
Considérations morales .................... 25
Notes ................................................... 89
[…] la pensée accompagne la vie lorsqu’elle se tourne vers des concepts tels que la justice, le bonheur, la tempérance, le plaisir, dénominations de choses invisibles que le langage met à notre disposition pour exprimer la signification de tout ce qui peut nous arriver dans la vie et se produire tandis que nous vivons. (page 67)
Ainsi, quiconque possède la véritable faculté de pensée (nous), et connaît en conséquence la faiblesse des mots ne se risquera jamais à organiser par le discours des pensées, et, moins encore, à les figer sous une forme aussi rigide que la lettre écrite. (page 46)
Le besoin de penser ne peut être satisfait que par la pensée, […] (page 36)