Le Chevalier au Dragon

Avant-propos
J'ai connu la bande dessinée le Chevalier au Dragon car je suivais déjà le compte de l'illustrateur, scénariste et coloriste Emiliano Tanzillo depuis le 1er opus de Carambolla. de là, j'ai découvert l'incroyable aventure autour de ce projet : la quête d'Emanuele Arioli. Ce médiéviste et acteur s'est fait archiviste-paléographe en consacrant 10 années à recueillir patiemment, d'un manuscrit à l'autre, de pays en continents, les fragments du récit du mystérieux Chevalier au Dragon. Véritable best-seller à son époque, l'histoire de ce héros mélancolique s'imbrique à celle du roi Arthur.
À noter que toute une déclinaison rend vie au Chevalier au Dragon (étude universitaire, roman, bandes dessinées, documentaire sur Arte).
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Mon retour

Introduction
Sous cette forme de bande dessinée, le récit du Chevalier au Dragon a été romancé dans le sens où Emanuele Arioli présente ici la quête du Graal qu'il n'a pas trouvée. En effet, Emanuele propose ici sa propre version de cette légende dont il a patiemment recollé les morceaux. Chaque « épisode » mis au jour comportait la patte de son auteur avec son lot de contradictions. Partant du contexte initial, le premier fragment à avoir été écrit, Emanuele introduit Ségurant, ce jeune homme vivant sur l'île Non-Sachante, qui se rend à la cour du roi Arthur pour devenir chevalier. Ne pouvant voler la vedette aux chevaliers de la Table Ronde, Ségurant disparaît après une illusion, un diable ayant pris l'apparence d'un dragon. Notez que dans cet album, Ségurant se nomme Sivar.
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L'histoire
À l'écart du Royaume de Logres, où règne le roi Arthur, nous découvrons l'île Non-Sachante. C'est ici que vit Sivar (aka Ségurant). Outre ses yeux vairons et ses traits mélancoliques, il est également différent des autres jeunes hommes car il n'est pas violent (en atteste la scène avec le poisson qu'il veut libérer) et est réservé. Un jour, il comprend que sa naissance est mystérieuse ; interrogeant son père, il apprend qu'il l'a adopté bébé à la demande de sa mère, Lilith, une sorcière élémentaire. Celle-ci est morte et Merlin a décrété que l'enfant devait être caché.

Sivar se rend sur la montagne de feu pour interroger Groa, une seidkona (femme pratiquant le seidr – la magie) comme sa mère. Elle lui révèle qu'avant la mort de Lilith, elles étaient 4 à garder le Sidh (l'Autre Monde) : Lilith, Groa, Nimue et Morgane. Ces deux dernières ayant connu sa mère, Sivar décide de les rejoindre. Toutefois, aller à la rencontre de don destin n'est pas sans sacrifice…

Sivar a été révélé par la magie élémentaire de Groa à Nimue et Morgane. Mais Morgane compte utiliser le jeune homme afin de renverser le roi Arthur, son demi-frère qui l'a bannie et qui a interdit la magie du seidr au profit de la religion chrétienne. Les mignons de Morgane échouent à leur mission : ils ont ravagé le village de l'île Non-Sachante. Sivar a tout perdu. Il prend alors la mer pour trouver Merlin et obtenir l'appui d'Arthur pour venger les siens.

À la cour arthurienne, Sivar n'est pas pris au sérieux par les chevaliers de la Table Ronde. Grâce à l'aide de Didan et de Golian, il participe au tournoi pour se faire connaître d'Arthur afin de le rencontrer. Furieuse de ne pas avoir obtenu ce qu'elle désirait, Morgane manipule Nimue, emprisonne Merlin et invoque les Tuatha Dé Danann : les esprits maléfiques du Sidh. Sous la forme d'un dragon, ils s'échappent du Sidh.

Ce dragon, seul Sivar le voit. Et dès lors, il n'a plus qu'une obsession : le suivre. Bientôt, le jeune homme n'est plus seul : Didan et Golian le rejoignent, sous réserve première de le ramener au roi Arthur pour vol d'armure et participation illégale au tournoi. Mais c'est sans compter la quête attribuée par Merlin à Sivar : la recherche du Graal. En effet, la relique ne doit pas tomber entre les mains des esprits du Sidh, sinon ils détruiraient leur monde. Les compagnons, accompagnés de Nimue qu'ils ont rencontrée après des péripéties, remontent la piste du château du Graal, en suivant le dragon que seul Sivar voit.
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La légende ressuscitée !

Aventures rocambolesques, humour, combats, magie, quête, énigmes, monstres, lieu mystérieux… le Chevalier au Dragon réunit tous les ingrédients que l'on attend pour une telle épopée ! Sous le trait à la fois vif et délicat d'Emiliano Tanzillo qui saisit aussi bien les émotions des protagonistes, les scènes d'action que la magie à l'oeuvre, le récit nous plonge dans une parcelle de la légende arthurienne plus vivante que jamais.

Pour ma part, j'ai préféré l'immersion visuelle aux textes, ce qui ne m'a empêché d'apprécier notamment l'humour du duo Didan/Golian, duo que j'ai adoré. C'est un voyage à multiples facettes qui nous est proposé : de la cour d'Arthur au château de Morgane, en passant par la traque du château du Graal (véritable château ambulant) ou encore Stonehenge. Tout du long, des clins d'oeil à plusieurs références ponctuent les péripéties de nos compagnons : Ulysse, avec son plan pour échapper au cyclope Polyphème, ici à des géants de pierre ; l'étrange noël de Monsieur Jack de Tim Burton ; une partie d'échec à la sauce Harry Potter, La Chambre des Secrets ; ou encore des énigmes qui ne sont pas sans rappeler celles de la mythologie grecque).

Avec son charisme mélancolique, Sivar est décidément un héros atypique. de plus, il ne tue pas le monstre. Emanuele Arioli n'a pas modifié ce détail, ce que j'ai beaucoup apprécié et qui apporte un vent de fraîcheur bienvenue dans le champ épique et chevaleresque.
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Touches modernes

Au-delà du côté classique du récit, l'on découvre une Morgane antagoniste par le truchement du christianisme : avec le couronnement d'Arthur, celui-ci aspire à un monde nouveau, aussi il se tourne vers cette foi qui étouffe petit à petit les croyances païennes. Ce qui met en exergue une société radicalement patriarcale, n'en déplaise à l'amour courtois : les seidkona, des femmes donc, ont été chassées de ce règne, alors que Merlin s'érige dans l'ombre d'Arthur. Les femmes sont des sorcières et Merlin, un enchanteur qui conseille le roi. J'ai toujours trouvé la place de Merlin paradoxale dans les légendes arthuriennes. Ici, c'est la facette d'un enchanteur dupé, qui se fait gardien des portes du Sidh qui est esquissée.

Bien que chevalier non amoureux, la quête de Sivar ne va pas sans figure féminine : Dana L a soutenu ; il hérite de la magie du feu via Lilith, sa mère ; Groa l'oriente sur la voie de son destin ; Morgane le met à l'épreuve ; et Nimue lui redonne courage. Elles sont des piliers à travers la quête initiatique de notre héros. Gardiennes élémentaires comme amour qui n'a pas eu le temps d'éclore, elles appartiennent à un entre-deux, un passé ou un futur révolu.

La scène avec le chevalier de cuivre rappelle quant à elle un épisode retrouvé dans l'un des manuscrits consultés par Emanuele Arioli : nous sommes là face à la science-fiction du Moyen-Âge !

Le duo Didan/Golian apporte une touche de modernisme également. Outre de m'avoir beaucoup touché, j'ai adoré suivre l'évolution de leur amitié. le personnage de Didan est une pépite à lui seul : un brin fourbe au départ, on le découvre loyal ; rocambolesque et rusé, il se travestit pour échapper aux mignons de Morgane.

Les illustrations d'Emiliano Tanzillo apportent quant elles du dynamisme (qui contrebalance celui faisant malheureusement défaut aux dialogues), notamment avec les teintes chaudes qui rehaussent l'ensemble penchant sur le sépia. La magie (sorcières élémentaires) est reliée à la nature, quel plaisir de la voir fleurir sur un royaume aux pensées limitantes ! Cette image est d'ailleurs mise en lumière par le mystérieux alchimiste qui fait pousser de superbes fleurs sur un tas de fumier. Cette allégorie représente aussi le changement, la fin de l'obscurantisme, le futur : le vieil homme affirmant qu'un jour il transformera ce fumier en or.
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En bref
Le Chevalier au Dragon revisite la légende de Ségurant ressuscitée par Emanuele Arioli. Ici, le médiéviste et acteur qui s'est fait archiviste paléographe nous propose sa version de la quête de ce chevalier de la Table Ronde qui avait été oublié. Avec Emiliano Tanzillo au dessin, le duo modernise cette épopée aux accents classiques, dispatchant des clins d'oeils tant à d'autres oeuvres fondatrices qu'à notre univers culturel.

De plus, outre la quête et l'évolution des personnages qui va avec, j'ai trouvé que le fond interrogeait quant aux croyances, à la place des femmes (le tout sous le prisme du christianisme étouffant la foi païenne). le récit, riche en actions, dépeint un héros atypique (un jeune homme mélancolique qui ne tue pas le monstre), un duo attachant et comique (Didan et Golian), des figures féminines piliers jalonnant ce conte initiatique.

Au-delà de cette bande dessinée, tous les formats de publication autour du Chevalier au Dragon partagent et diffusent cette légende arthurienne retrouvée, et ce pour tous les lecteurs : des érudits aux enfants.
Lien : http://maude-elyther.over-bl..

Une légende retrouvée et un Chevalier de la Table Ronde oublié... C'est génial !!
Je n'ai pas encore lu la publication aux éditions Belles lettres, et je n'ai pas encore regardé le reportage d'Arte, mais la Bd m'a mis l'eau à la bouche.
Les dessins sont superbes, l'histoire est vraiment captivante et j'adore le héros ! Et l'histoire de cet historien qui pendant 10 ans cherche des manuscrits perdus... J'adore ! C'est trop bien !

Graou tout le monde !

Ouh la la qu'elle me faisait envie cette bande dessinée avec cette histoire inédite de la table ronde.

Le destin mystérieux d'un héros méconnu de la Table ronde : le Chevalier au Dragon !
Emanuele Arioli, chercheur médiéviste, a mené une incroyable quête de 10 ans et a reconstitué un texte de la légende du roi Arthur perdu depuis près de 700 ans ! Des siècles après sa création, il nous dévoile le destin mystérieux d'un héros méconnu de la Table ronde : le Chevalier au Dragon.
Dans la Grande-Bretagne déchirée par les guerres, le roi Arthur se lève pour rassembler les peuples celtes. Au coeur des Terres Libres, un jeune celte découvre qu'il est le fils d'une puissante magicienne. Aura-t-il l'audace d'accepter son destin et de partir à la recherche du Graal ?
Un univers épique et merveilleux illustré avec éclat, qui prend vie grâce aux talents d'Emiliano Tanzillo.

J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée même si elle a parfois un petit côté enfantin mais l'histoire est folle. Les couleurs sont incroyables, c'est vif, c'est vivant et ça en est enivrant. du rose, du vert et cette trainée de couleur rouge pour retrouver ce dragon. Je ne peux que recommander cette bande dessinée pour les amoureux de l'histoire médiévale fantastique et les autres.
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Une quête très agréable à découvrir, avec de la magie, de l'humour et un décor qui invite à passer un très bon moment !

C'est un plaisir de découvrir cette BD autour de la Table Ronde ! Ce n'est pas un univers que j'apprécie peu de base, et j'avoue que cette BD m'a donné envie de m'y intéresser un peu plus !

Pour commencer, le graphisme m'a au début un peu effrayé, je trouvais que les personnages avaient un côté un peu manga, un peu étrange et finalement, en continuant ma lecture, j'ai trouvé cela très agréable. Les planches sont jolies, avec beaucoup de détails, mais le point le plus important à mon sens est que cela ne gêne pas la lecture ce qui est un élément extrêmement important pour moi. Il n'y a rien de pire qu'une police d'écriture ou des cases trop remplies qui empêche de lire correctement ou avec une fluidité.

En ce qui concerne l'histoire, j'ai trouvé que l'intrigue était très bien menée du début à la fin. Je ne connais pas l'histoire initiale de ce personnage, mais j'ai vraiment beaucoup apprécié que l'auteur annonce dès le début de la lecture qu'il a souhaité prendre des libertés ! J'ai trouvé que l'aventure était bien rythmée avec de l'humour, de la tragédie et met en avant ce groupe qui part à l'aventure et qui devra avoir du courage et dépasser ses peurs.

Lien : https://www.mamzellepotter.fr