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Citations sur La vie est-elle sacrée ? (22)

LA VIE EST-ELLE SACRÉE ?
Je crois que la vie est sacrée tant que la vie est amour, et tant que la vie est au service de l'homme, et non pas l'inverse. Je m'interroge, et j'interroge les théologiens, depuis quelques années, depuis que je m'intéresse à la compassion. Je crois qu'un article du Credo en fait état, mais mes recherches en théologie ne m'ont pas apporté d'éclaircissements. J'avais découvert cette notion chez Bernanos, c'est celle de la communion des saints. Eh bien, je crois que la vie est sacrée tant qu'elle conduit à cette communion des saints. Et qu'est-ce pour moi que la communion des saints ? C'est le partage de la jouissance et de la souffrance entre tous les humains. Ce qui fait la nature particulière de l'homme, ce qui fait que sa vie est sacrée, c'est qu'il est capable de communier dans l'autre avec l'ensemble des hommes et que, dès lors, toute vie est une vie d'homme. Car je ferais une différence entre la vie animale, qui elle continuera toujours jusqu'au dernier cataclysme, et la vie de l'humain, qui est entre nos mains, et qui repose justement sur cette communion des saints, dans le sens le plus laïc que l'on puisse donner à cette expression, ...
p. 73
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« La vie est-elle sacrée ?  », Jean-Didier VINCENT & Jacques Arnould, éd. Salvator © 2009
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Il ne faut surtout pas porter atteinte à l'humain. Pas à la vie : à l'humain.
p. 71
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LA VIE EST-ELLE SACRÉE ?
… reste cette chose morte, cette chose inanimée ? » Réanimez le concept d'âme, parce que, à partir de quand a-t-on ce que j'appelle la relation à l'autre ? C'est une question très difficile, que je ne prétends pas résoudre aujourd'hui. Mais je crois que c'est une question qui est tellement difficile qu'elle ne doit pas se fonder sur le dogmatisme. Il faut en parler. J'ai été médecin, on est venu me demander de faire des avortements : je n'ai jamais voulu en faire. Et pourtant j'ai été dans la plus grande des époques, celle de la liberté de penser, d'athéisme, si tant est qu'il y en ait eu. Je n'ai pas pu le faire. C'est une lâcheté, malgré tout, parce qu'elle est allée voir un confrère, cette femme-là. Mais j'ai essayé de lui expliquer, de voir avec elle... J'ai joué en fait plus le rôle d'un prêtre que celui d'un médecin. C'est-à-dire : Allez voir ailleurs, je ne fais pas ça. C'est ce que font certains médecins. Je trouve que c'est trop facile.
p. 66
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… on ne naît pas saint, on ne naît pas dans le sein du Seigneur immédiatement. Voyez ce que je veux dire : la biologie, tant qu'elle est une science respectable (il n'est pas question de morale, mai seulement de déontologie), a l'obligation de respecter l'humain. L'oubli, voire la négation de l'humain, demeure la transgression majeure.
p. 65
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Où il y a transgression, c'est dans le cas des mères porteuses, qui vont vendre leur ventre, là c'est une transgression. Pour moi, la seule transgression c'est quand il y a une offense à l'humain, et à l'autre, l'autre qui est en vous. La transgression, c'est ce qui fait du mal. Celui qui fait du mal à l'autre, en pensant quelque-fois vouloir se faire du mal à soi, ou bien parce que l'image de l'homme s'est mal formée dans ce cerveau-là, ou bien parce que des anomalies génétiques prédisposent à la violence et que vous allez construire votre vie sur une relation de violence avec l'autre. Ça, ce sont des transgressions !
Et quelquefois vous avez de la transgression, je dirais, divine, c'est-à-dire une volonté de se provoquer. Il y a beaucoup de saints qui ont débuté par la transgression, en commençant par saint François et d'autres, il y a ce parcours par la transgression. La transgression, je dirais qu'elle fait partie du parcours sacré de la relation à l'autre.
p. 64
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LE DÉBAT
J.-D. VINCENT
Oui, je vous trouve terriblement matérialiste, vous êtes plus matérialiste que les biologistes. Vous savez, un embryon, c'est un embryon. Un embryon, tant qu'il n'est pas dans l'autre, c'est de la matière, ce n'est pas du vivant, ce n'est pas de l'humain. Il n'y a pas de sacré. C'est le même ADN que celui d'une grenouille, un peu plus compliqué, ou même parfois plus simple. Cela n'a pas de sens ; ce n'est pas des bébés, en plus c'est une insulte aux bébés, ce n'est même pas des embryons, c'est de la matière vivante greffable. C'est-à-dire qui a les mêmes reconnaissances immunologiques, les mêmes critères que le sujet pour lequel on va utiliser ces cellules, si tant est que ça marche ! La transgression dans le domaine du vivant, elle est surtout quand on transgresse les règles de la science. Parce que beaucoup de ces apprentis sorciers ne mesurent pas tous les risques qu'ils prennent, et croient, dans leurs papiers dans “Nature”, avoir inventé des choses...
p. 63
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Quand un autre manifeste une émotion, mon cerveau manifeste la même émotion, et fait exactement, simule dans la tête, dans les aires corticales, ce qui se passe dans le cœur, pour parler un langage plus poétique, de l'autre. Nos cœurs se compénètrent, se comprennent, c'est ça qui fait du mal, c'est pour cela que je pense que le sacré n'est que secondaire à l'incarnation de ce que j'appelle la psyché, il y a peu de neurobiologistes qui parlent de la psyché. La psyché se joue pour moi dans la relation à l'autre, c'est ça la psyché.
Alors, il n'y a pas de matériel là-dedans, puisque cela ne repose que sur une relation qui est une relation d'amour, d'affect à l'autre. L'affect est immatériel, si ce n'est qu'il se manifeste dans ma chair et dans votre chair.
p. 53
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Alors est-ce que c'est sacré ? Est ce que ce n'est pas sacré ? En tout cas, il n'y a pas de vie d'homme possible en niant l'autre ou alors on perd sa caractéristique d'humain. C'est ce que l'on voit chez certains bourreaux, chez certains êtres qui oublient qu'ils sont des humains. Et c'est là que, je crois, la foi devient nécessaire car une foi égoïste conduirait à “l'acedia”, à une perte du moi qui ne se nourrirait plus de l'autre. Et l'humain, il est “anthropophage”, il se nourrit de l'autre humain, il l'est jusque dans le sacré et dans le sacrifice de l'Eucharistie !
p. 52
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Dans chaque domaine très particulier, on trouve un animal qui est plus performant que l'homme, mais l'homme excelle dans le domaine de la fête et de l'émotion, de l'amour si tant est que l'amour soit une émotion, c'est-à-dire ce plaisir que l'on va trouver dans la jouissance de l'autre, dans la reconnaissance de l'autre, cet amour qui est porté à son degré suprême chez un saint comme saint François [d'Assise] que je prendrais comme exemple …
p. 51
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... je suis pour une sacralisation de l'humain s'il doit y avoir du sacré quelque part. Le terme de sacré, vous l'avez bien défini, tout à l'heure, en termes de transgression, de continuité, d'interdit, etc., ce que l'on va trouver dans beaucoup de sociétés autres que la nôtre, les tabous, les choses comme ça, mais qui témoignent des préoccupations de l'humain qui est spécifiquement par rapport à l'autre, et cela a quelque chose de sacré, même si on retourne ce sacré, et si ce que j'appelle l'amour, si ce que j'appelle la compassion se retourne toujours en “contre-passions”, c'est-à-dire en haine et en volonté de détruire l'autre.
L'autre est toujours au cœur de cet animal particulier qui souffre et qui jouit, dont le système nerveux est organisé en processus opposant c'est-à-dire que chaque fois qu'il y a des stimuli qui renforcent, en même temps il y en a d'autres qui tirent en sens inverse, ce qui fait que la souffrance est toujours au cœur de la joie et réciproquement, sans être manichéen, mais ce qui fait que l'autre que l'on va reconnaître ce sera toujours sur des instances affectives.
Nous sommes des produits de notre affect surdimensionné et non pas de notre raison. L'émotion l'emporte chez l'humain par rapport à la raison.
p. 50
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