Un grand 8, c'est la sensation que j'ai eue en lisant ce livre. Pas le temps de découvrir petit à petit l'histoire racontée ici, on y est plongé-e-s dès les premières pages. Mais ce rythme soutenu colle à l'urgence du récit : la fureur sous-jacente de (sur)vivre et de combattre les démons extérieurs ou intérieurs qui bouffent l'âme et l'esprit.
L'histoire est un éternel va et vient entre le passé et le présent. À défaut de nous en apprendre plus sur les personnages (c'est peut être là un aspect qui m'a semblé un peu dommage), les chapitres centrés sur les années au lycée des personnages peuvent rappeler à bon nombre d'entre nous ce labyrinthe qu'est l'adolescence.
L'écriture slalome entre le langage parlé et quelques tournures et comparaisons qui font mouche ; encore une fois, un reflet cohérent et crédible d'un témoignage de vie.
Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander tout du long ce qui relevait de la fiction et de l'autobiographie. Ça ne change rien, dans le fond, mais cette impression de lire un journal intime (ou deux, selon l'époque), peut logiquement soulever la question.
C'est en tout cas assez plaisant et rare pour être souligné :
Cortisol Queen est un roman queer, qui parle de sexe, de drogue, d'homophobie, sans fantasme, sans glamorisation. Un roman brut et vrai qui donne envie de voir où l'auteur pourra à nouveau nous emmener.