Je me tourne vers Link, les muscles en action en train de monter ce foutu mur. L’increvable indompté qui fait battre mon cœur plus fort alors que je l’observe déployer sa force. Non, je n’ai pas choisi le mec le plus simple à comprendre et pourtant, si on est différents sur bien des aspects, on se ressemble aussi.
— Je ne peux pas répondre à sa place, mais si tu te demandes si tu l’aimes, c’est que c’est déjà le cas, Abe.
— Et si je ne veux pas ?
Mon ami rit de nouveau, fort cette fois, avant de secouer la tête en me regardant comme si j’étais stupide.
— Parce que tu penses vraiment pouvoir décider ?
J’ai parlé avec assez de vétérans pour savoir qu’être le survivant est parfois plus compliqué qu’être mort.
Avant, je croyais en un tas de choses et puis, lorsqu’on connaît l’horreur, on finit par trouver les espoirs et les illusions utopiques.
Abe parle pendant le sexe, ça ne m’étonne même pas.
— T’as vu des trucs moches.
— J’ai vu la vérité.
— Elle est rarement belle.
« si je ne le fais pas, qui le fera ? Si le mal n’est pas confronté au bien, il a déjà gagné et peut être que ça me coûtera la vie, mais je serai du bon côté. »
Ce mec est un danger, il incarne l’instabilité. Ça ne me plaît pas du tout, il me met dans un état de nerfs constant.
Une bande de SEALs énervée, ce n’est pas beau à voir. Surtout lorsqu’elle est accompagnée de Marines contrariés.
J’ai un truc avec tous les uniformes. Ce qu’ils représentent est bandant, que ce soit la police, les pompiers ou l’armée. Ils incarnent un certain ordre et surtout, ils respirent le danger. Je suis fasciné par leur dévouement, par le fait qu’ils soient prêts à donner leur vie pour en sauver d’autres. Cette force et cette conviction qu’il faut pour s’engager m’épatent