AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Poèmes indiens (15)

"Survivre à tout cela qui change est ton destin.
Point de hâte, point d'exigence. Les hommes jamais ne s’achèvent."
Commenter  J’apprécie          260
Si les Chasseurs Célestes descendaient
transcrire en mes miroirs leur langue empourprée,
fumer avec moi le blond tabac haché
qui tombe du titillement des étoiles,
nous parlerions une langue des miroirs...
Commenter  J’apprécie          100
Quatre étaient les magies
Cinq étaient les chasseurs.

- Les chasseurs célestes
Commenter  J’apprécie          90
De quelle traîne stellaire du rêve
qui maintient éveillés les dormeurs dans leur monde
ont brusquement surgi les griffes du jaguar,
les ongles de silex,
augure de la guerre ?
Commenter  J’apprécie          90
Patrie des semailles parfaites, le maïs
a chaussé de sa faim les pieds nus de ceux-là
qui aujourd'hui s'enfuient, tes filles et tes fils !
- Guatemala, cantate.
Commenter  J’apprécie          80
LITANIES DE L'EXILÉ

Et toi, l’exilé :

Être de passage, toujours de passage,
avoir la terre pour auberge
et contempler des cieux qui ne sont pas les
nôtres,
vivre parmi des gens qui ne sont pas les nôtres,
fredonner des chansons qui ne sont pas les
nôtres,
rire mais d’un rire qui n’est pas le nôtre,
serrer des mains qui ne sont pas les nôtres,
pleurer avec des larmes qui ne sont pas les nôtres,
céder à des amours qui ne sont pas les nôtres,
goûter à des plats qui ne sont pas les nôtres,
prier des dieux, des dieux qui ne sont pas les
nôtres,
entendre notre nom sans que ce soit le nôtre,
penser à ceci, à cela, à ce qui n’est pas nôtre,
tendre une monnaie qui n’est pas la nôtre,
et suivre des chemins qui ne sont pas les nôtres.

Et toi, l’exilé :

Être de passage, toujours de passage,
avoir pour tout bien des choses d'emprunt,
embrasser des enfants qui ne sont pas les nôtres,
s'approcher d'un feu qui n'est pas le nôtre,
entendre des clochers qui ne sont pas les nôtres,
prendre un petit air qui n'est pas le nôtre,
pleurer des morts qui ne sont pas les nôtres,
vivre cette vie qui n'est pas la nôtre,
se distraire à des jeux qui ne sont pas les nôtres,
dormir dans un lit qui n'est pas le nôtre,
grimper mais à des tours qui ne sont pas les
nôtres,
lire des nouvelles, excepté les nôtres,
souffrir pour tout le monde et pour ce qui est
nôtre,
écouter la pluie quand la pluie est autre
et boire d'une eau qui n'est pas la nôtre…

p.89-90

Commenter  J’apprécie          80
SAGESSE INDIGÈNE


On t'a découvert derrière ton ombre,
avec dans le dos le soleil couchant,
et ta déroute c'est cela.
Si le soleil est sur ton cœur,
s'il dore tes pieds et ta tête,
les hommes ne peuvent te vaincre,
ni les dieux ni les éléments.

Maintenant humilié tu regardes sans yeux,
tu entends sans oreilles, tu palpes sans mains
et tu parles sans langue,
condamné au silence
tu n'as plus d'autre cri que le sang sur tes plaies.

Quelles herbes profondes en toi
nourrissent ton haleine de jarre et d'eau douce ?

Tu tires de la cendre ton aurore
et tu la roules parmi des plumes
d'oiseaux transis dont les trilles attendent
que renaisse ton rire. Non le rictus, le rire,
le rire perdu de tes belles dents.

Le soleil brillera de nouveau sur ta gorge,
sur ta poitrine, sur ton front,
avant que la nuit des nuits ne descende
sur ta race, sur tes villages,
et comme tout sera humain : le cri, le bond,
le rêve, l'amour, le repas.

Aujourd'hui c'est toi, et demain
un autre comme toi continuera l'attente;
Point de hâte, point d'exigence.
Les hommes jamais ne s'achèvent.
Là où se dresse un mont était une vallée.
Là où s'ouvre un ravin s'élevait un coteau.
L'océan pétrifié s'est changé en montagne
et les éclairs en lacs se sont cristallisés.

Survivre à tout cela qui change est ton destin.
Point de hâte, point d'exigence. Les hommes jamais
ne s'achèvent.

p.55-56
Commenter  J’apprécie          40
.
ENIGME DE COPAN

Présence minérale
des étoiles
Sommeil impénétrable,
Qui se réveille meurt
et vit celui qui dort.

Lit céleste. Eau
nues en voyage, oiseaux,
sur des pins en voyage,
en plein vol. Tout contre
cette marée de pierre,
l’écriture flottante
et légère des dates.

Ici sortent les branches
des bombas qui traduisent
en siècles les millénaires
des pierres endormies

Eclair de sommeil,
tonnerre de silence,
Et l’homme ?
Il n’est pas où il est tombé,
il n’y a là que son énigme.
Commenter  J’apprécie          30
Messages indiens
TEMPS ET MORT À COPÁN

Il fut autre, couleurs extraites de la terre,
cet acte de peindre des parois, des tatouages,
par horreur du vain, temps et mort ;
cet acte d'enfermer l'espace entre des murs,
par horreur du vide, temps et mort ;
cet acte de frapper sur la pierre et le bois,
par horreur du silence, temps et mort ;

Il fut autre, calendrier du feu des astres,
cet acte de remonter tant d'Histoire,
par horreur de l'avenir, temps et mort ;
cet acte d'abriter sa face sous des masques,
par horreur du présent, temps et mort ;
cet acte d'effacer l'abstrait avec des nombres,
par horreur de l'éternel, temps et mort ;

Il fut autre, racines et graines dans la terre,
cet acte de peupler de semis les humus,
par horreur de la faim, temps et mort ;
cet acte de répartir les eaux en artères,
par horreur des sècheresses, temps et mort ;
cet acte de choyer la lune avec les yeux,
par horreur des ténèbres, temps et mort.

Il fut autre, religieux engrais transparent,
cet acte d’adorer la pluie, le soleil et la terre,
par horreur de l’incertain, temps et mort ;
cet acte de percer sa langue avec l’épine,
par horreur du doute, temps et mort ;
et cet acte d’apprendre les noms du chemin,
par horreur du retour, temps et mort.

Il fut autre, les sens en amoureuse mousse,
cet acte de gésir dans l’écorce femelle,
par horreur de se dessécher, temps et mort ;
cet acte de lancer les flèches de la vie,
par horreur de les garder siennes, temps et mort ;
et cet acte de rester en fils de la chair,
par horreur de la tombe, temps et mort.

(1961-1963)
p.82-83

Commenter  J’apprécie          30
.
CREDO

Je crois en la liberté, Mère de l’Amérique,
créatrice de doux océans sur la terre,
en Bolivar, son fils, Notre Seigneur,
qui est né au Venezuela, qui a souffert
sous le joug espagnol, a été combattu,
est mort sur le Chimborazo,
est ressuscité au cri de la Colombie,
a touché l’Eternel avec ses mains,
et qui est immobile à la droite de Dieu !
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (47) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1228 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}